FAO au Cameroun

Les femmes, des acteurs-clé dans les interventions de consolidation de la paix

08/03/2021

Dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est et du Nord du Cameroun, un projet de réduction des tensions liées à l’utilisation des ressources naturelles dans le cadre des activités agro-pastorales est mis en œuvre sous le lead de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, il cible prioritairement les femmes et les jeunes. L’objectif global de ce projet est la consolidation de la paix dans les communautés cible à travers la promotion d’un dialogue inclusif autour de la gestion des ressources et de l’amélioration des revenus des ménages. Pour ce faire, le projet met l’emphase sur le genre et vise l’égalité des sexes dans la gestion des conflits, ainsi que la participation des femmes aux activités économiques.

C’est dans ce contexte que les acteurs de mise en œuvre du projet se sont retrouvés autour d’une table-ronde dans les locaux de la FAO à Bertoua, afin de discuter de l'importance de renforcer le leadership des femmes dans les activités de paix et de résilience. Cette activité a réuni les personnels de la  FAO et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que les organisations partenaires CADEPI[1] et ADEES[2]. Dans un contexte de célébration de la Journée internationale de la femme sous le thème « Leadership féminin et égalité entre hommes et  femmes pour un monde sans Covid-19 », la table-ronde était l’occasion pour ces acteurs de mener une réflexion profonde sur les opportunités et les défis relatifs à l’implication des femmes dans cette réponse.

En effet, sur le théâtre des conflits agropastoraux et parce qu’elles souffrent de violences multiformes, les femmes sont les premières victimes. Les dégâts économiques causés par la destruction du capital vivant (bétail) et des outils de production concourent à plus d’un titre, à exacerber leur vulnérabilité. A juste titre, les femmes sont considérées comme des acteurs-clé pour promouvoir la paix et le vivre-ensemble. Elles sont malheureusement très souvent tenues à l’écart des instances communautaires de prise de décision et disposant d’un faible accès aux ressources. Grâce au projet, les femmes des communautés bénéficiaires sont impliquées dans les initiatives de consolidation de la paix sur les terroirs agropastoraux et dans les efforts de redressement. « Elles sont de plus en plus au cœur des dynamiques communautaires, avec la possibilité de s’exprimer et d’être entendues », confie Fanta Malloum, agent communautaire de la FAO pour le projet. Cet effet permet de s'assurer que leurs perspectives et leurs besoins sont pris en compte de manière adéquate.

L'égalité des sexes est essentielle pour assurer la cohésion et le maintien de la paix ou sa restauration en temps de conflit. Les femmes sont des agents de changement, essentiels dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation de tous les objectifs de développement durable. Elles ont cette capacité à apporter le changement nécessaire et de reconstruire l’équilibre social mis à mal par les tensions.

Il est donc essentiel d'investir dans le leadership féminin et de permettre aux femmes et aux jeunes filles de jouer pleinement leur rôle dans la reconstruction de la cohésion sociale et le renforcement de la résilience. Dans le cadre des activités communautaires du projet, elles occupent des positions de leadership et proposent des solutions pour mieux prévenir/gérer les situations de conflit au sein de leurs villages. De plus, les activités génératrices de revenus dont elles bénéficient leur permettent de contribuer à l’équilibre de leurs familles, en subvenant à leurs besoins. A ce propos, Ibrahim Bassoro, Chef de projet pour CADEPI témoigne : « Je suis moi-même au quotidien agréablement surpris par l’implication des femmes dans les activités communautaires ; imaginez ce qu’elles pourraient faire d’ici quelques mois si elles continuent de bénéficier de l’accompagnement nécessaire ».

Le travail de la FAO en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes et des filles rurales contribue à l’atteinte des 17 objectifs du développement durable et est conforme à la promesse de l'Agenda 2030 de « ne laisser personne derrière ». 



[1] Cellule d’appui au développement participatif intégré

[2]Association pour le développement économique, environnemental et social