La FAO contribue à l’amélioration de la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun

A travers sa vision 2035, le gouvernement du Cameroun s’est engagé pour l’émergence et la prospérité du pays, en assurant à sa population une sécurité alimentaire optimale. Bien que le pays regorge d’énormes potentialités pour une disponibilité alimentaire suffisante, il fait face à diverses crises humanitaires, sécuritaires et désormais sanitaires qui viennent compromettre l’équilibre alimentaire et nutritionnel des populations.

Cette situation est due non seulement aux conflits dans le Bassin du Lac Tchad affectant la région de l’Extrême-Nord, à l’afflux des réfugiés centrafricains (RCA) à l’Est du pays, mais également à la crise sociopolitique en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Elle a plus récemment été exacerbée par l’avènement de la pandémie du Covid-19, venue mettre à mal les moyens d’existence des populations. Pour y apporter la réponse adaptée, informer les décideurs du gouvernement, les donateurs et les partenaires de la sécurité alimentaire au Cameroun s’avère nécessaire pour la planification et la prise de décision.

Renforcer les systèmes nationaux d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Dans ce contexte et en appui au gouvernement, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en œuvre depuis 2019, un projet d’amélioration du système d'information et d'analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun. Ce projet financé par ECHO^[1], vise à renforcer les systèmes nationaux d'information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en améliorant les capacités de collecte et d'analyse de données des parties prenantes impliquées dans l'analyse du Cadre Harmonisé (CH).

De manière spécifique, il s’agit d’améliorer le système d'information et d'analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays pouvant permettre la mise à la disposition des acteurs en temps réel, de l’ensemble des informations nécessaires et fiables à une bonne appréhension de la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à une bonne gouvernance de celle-ci. Elle facilitera par ailleurs la planification, la programmation et la prise de décision éclairée.

En deux années, le projet a permis la publication des résultats de quatre analyses du Cadre Harmonisé et contribué à en renforcer le processus de mise en œuvre.Grace à ce dispositif de collecte d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des milliers de personnes en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle ont été assistées et voient leurs conditions de vie s’améliorer. Il est important de noter que les résultats du Cadre Harmonisé permettent de planifier des actions appropriées afin de répondre aux besoins urgents des populations mais aussi les anticiper. Dans le même temps, il permet de disposer d’informations fiables sur la vulnérabilité des populations et sur les causes et les conséquences de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

En apportant son soutien technique au gouvernement à travers le Programme national de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire (PNVRSA), la FAO s’est assurée de la disponibilité de données solides. Deux fois par an et grâce au financement d’ECHO, l’Organisation a appuyé des enquêtes. L’enquête de suivi de la sécurité alimentaire (FSMS) et l’Enquête nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN) menées aux mois de mars et octobre respectivement. Ces enquêtes ont permis de disposer des informations fiables pour la conduite des analyses du cadre harmonisé.

La FAO a veillé au renforcement des capacités techniques des acteurs étatiques et des partenaires sur le terrain dans la collecte, le traitement et le partage des données, indispensables à l’analyse de la sécurité alimentaire à travers le Cadre Harmonisé.

Un projet qui contribue à l’amélioration de la gouvernance nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

La FAO, à l’instar d’autres agences du système des Nations Unies, apporte depuis cinq ans un appui à l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages vulnérables affectés par les différentes crises au Cameroun. Grace au financement d’ECHO, le projet contribue à l’amélioration de la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun. C’est dans ce sens que le Ministre de l’Agriculture et du développement rural a souligné au cours de l’atelier de restitution d’octobre 2020 que l’analyse du CH « permettra de prendre de bonnes décisions, un nouveau départ basé sur une connaissance suffisante de la situation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays ».

Pour la FAO, ces connaissances sont d’autant plus importantes en cette période d’incertitude économique engendrée par la pandémie de la covid-19. Pour Mohamed Sylla, Coordonnateur du projet « les recommandations issues des analyses Cadre Harmonisé méritent une attention particulière afin d’apporter des réponses rapides et appropriées en faveur des populations ».

Le Cadre harmonisé visant à identifier les zones à risque et les populations vulnérables a été introduit pour la première fois au Cameroun en 2017. Conformément à la pratique habituelle en matière d'analyse de CH, le gouvernement du Cameroun s’est engagé à réaliser deux analyses de CH par an, l’une en mars et l’autre au mois d’octobre, avec l’appui des partenaires techniques et financiers.