FAO au Cameroun

Anastasie, Habiba, Aïssa : Trois femmes et leurs histoires d’entreprenariat et autonomisation au Cameroun

29/11/2021

Anastasie, Habiba, Aïssa : Trois femmes et leurs histoires d’entreprenariat et autonomisation au Cameroun

L’appui à l’autonomisation des femmes et à leur indépendance financière et matérielle joue un rôle central dans la lutte contre la violence basée sur le genre. La violence physique et sexuelle contre les femmes et filles se fonde sur des normes de genre discriminatoires qui les mettent en positions de vulnérabilité et qui les privent de parole. C’est aussi vrai que les femmes qui combattent contre ces normes peuvent être plus exposées à la violence domestique et la résistance de leurs communautés - c’est ainsi la responsabilité de tous de soutenir ces femmes et les appuyer dans leur chemin vers l’émancipation sociale et économique.

Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes et le début des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Pour porter la lumière sur l’importance de l’autonomisation des femmes dans ce contexte, le bureau régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présente trois histoires d’entreprenariat et succès de femmes au Cameroun.

Anastasie Obama: Héroïne de l’alimentation

À sept ans, Anastasie avait déjà son esprit entrepreneurial. « J’étais fascinée par les femmes qui préparaient les fruits de mer», dit-elle. Avec sa tante, elles préparaient des crevettes fumées à vendre, et jusqu'à aujourd'hui Anastasie se consacre à la commercialisation d’un des produits les plus importants pour l’économie camerounaise. Elle est soutenue par le programme FISH4ACP, une initiative globale qui contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la prospérité économique et à la création d’emplois. Au Cameroun, FISH4ACP vise à accroître la compétitivité et la durabilité environnementale du secteur de la crevette, son principal produit d’exportation de poissons et de fruits de mer.

« Au début, je coupais le bois chez moi, je faisais le fumage, j’allais au village pour distribuer mon produit et c’était une chose vraiment petite – je n’avais même pas de four. Mais ma clientèle a grandi avec le temps, et mon mari me soutenait dans mon travail, » déclare Anastasie.

Aujourd’hui, les crevettes d’Anastasie sont exportées internationalement et des clients viennent des autres villages et localités au Cameroun pour acheter ses produits. Malgré les obstacles apportés par la pandémie de COVID-19, l’entreprise d’Anastasie continue à se développer. « Notre objectif maintenant est d’avoir les moyens pour acheter une chambre froide pour stocker notre poisson et ne le fumer que lorsque nous recevons un ordre d’achat ».

Pour en savoir plus : Food Heroes detail (fao.org)

Habiba Aladji : Présidente de la Coopérative Kouloufta

Habiba est la Présidente de la coopérative Kouloufta à Yagoua, dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun. La coopérative Kouloufta est spécialisée en aquaculture, dans la production des alevins, du poisson de table, ainsi que sa transformation, dont le séchage. À travers sa coopérative, Habiba forme de nombreuses femmes de sa localité ainsi que les environs et contribue au développement économique, et à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans sa région.

La Présidente est une bénéficiaire du projet Appui au développement de l’aquaculture dans la zone septentrionale du Cameroun, qui a pour objectif la Réduction de la pauvreté et amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Grâce aux revenus générés par ses activités, plusieurs ménages ont de quoi subvenir à leurs besoins, de même qu’elle apporte une assistance technique importante aux acteurs de la chaine aquacole locale.

Habiba est une référence de bravoure et d’abnégation au travail, particulièrement dans une société où porter fièrement les casquettes de mère, épouse et professionnelle n’est pas chose aisée.

Aïssa Pataye : Chef de ménage et éleveuse de petits ruminants

À 40 ans, Aïssa est célibataire et chef d’un ménage de sept personnes, dont quatre enfants, et pratique le petit commerce. En plus d'être confrontée à la menace constante d’insécurité alimentaire et financière, elle est une personne vivant avec handicap et mobilité réduite.

Dans le cadre d’un projet de stabilisation et de relèvement des communautés affectées par la crise sécuritaire mis en œuvre conjointement par la FAO, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Aïssa a reçu trois géniteurs de petits ruminants pour l’élevage et totalise à ce jour, huit géniteurs dans son cheptel.

« Je suis déterminée plus que jamais à lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire dont je suis victime. Être chef de ménage de sept personnes m’oblige à me surpasser afin d’assurer la survie de tous. Désormais se dessinent de nouveaux horizons prometteurs, car l’argent issu de la vente des bêtes pourra aider mon ménage à acheter du mil et autres denrées alimentaires destinées à la consommation du foyer. » 

Comme Habiba, Anastasie et Aïssa, toutes les femmes devraient avoir la chance et les moyens d'atteindre l'indépendance financière et de contrôler les décisions de leur vie. L’autogestion et l’autonomisation des femmes contribuent à leur donner une voix et à les protéger contre toutes les formes de violence.

Pour en savoir plus :

16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre

Gros plan : 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre