FAO au Cameroun

Des « Classes vertes » pour une production innovante, ludique, éducative et nutritive en milieu scolaire

19/05/2023

Le 17 mai 2023, la commune de Zoétélé a abrité le lancement officiel du projet « Classes vertes II » visant la promotion d’une alimentation saine et nutritive au sein des établissements scolaires dans les zones en crise.

Au Cameroun, les résultats de l’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle réalisée en mars 2023 montrent qu’environ trois millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, dont 335 899 en situation grave. L’étude réalisée indique également que les zones rurales sont les plus affectées avec 33,7% des ménages dans la région de l’Extrême-Nord, 15,3% dans le Nord et 15,4% dans l'Adamaoua. Aussi, selon l’enquête du Mouvement SUN[1] 31,7% d’enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance, 5,2% de sous nutrition aigue, 6,7% sont en surpoids et 24,7% d’adolescents sont obèses.

C’est dans ce contexte que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met sur pied conjointement avec le Fond d’équipement et d’intervention Intercommunale (FEICOM), le projet intitulé « Promotion d’une production innovante ludique et éducative pour une alimentation saine et nutritive en milieu scolaire dans les régions impactées par les crises au Cameroun ».

La cérémonie de lancement dudit projet a eu lieu le Mercredi 17 mai 2023 à l’école publique de Mélomébae, dans l’arrondissement de Zoétélé, région du Sud. Elle était présidée par le Ministre de la décentralisation et du développement local (MINDEVEL), Georges Elanga Obam accompagné du Représentant de la FAO au Cameroun, Athman Mravili et du Directeur Général du FEICOM, Philippe Camille Akoa. Y ont pris part, les autorités administratives et traditionnelles de la région du Sud, les représentants des collectivités territoriales décentralisées (CTD), les représentants des ministères sectoriels (Ministère de l’éducation de base (MINEDUB), Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER), Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA), Ministère de la Santé (MINSANTE), les représentants des communautés éducatives bénéficiaires du projet, les élèves, principaux bénéficiaires ainsi que les organisations des producteurs et les Organisations Non Gouvernementales (ONGs).

D’une durée de trois ans, ce projet cible quatre-vingt écoles dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua, de l’Est et du Sud. Pour un budget de 722,173,257    FCFA, le projet « Classes vertes » prévoit d’accompagner ces écoles dans le développement des techniques innovantes de productions maraichère, piscicole, avicole sensibles à l’environnement, pour une alimentation saine et nutritive en milieu scolaire. Précisément, il s’agira d’appuyer les écoles bénéficiaires pour qu’elles produisent chacune, en moyenne 6205 œufs, 180 kg de poissons et 50kg de fruits et légumes par an. Outre les activités de production innovantes, le projet promeut le reboisement, le WASH[2], les cantines scolaires au sein des écoles et une agriculture sensible aux enjeux nutritionnels dans l’environnement post et périscolaire des communes cibles du projet. Tout ceci sera accompagné du renforcement des capacités techniques des inspecteurs pédagogiques, enseignants, représentants de parents d’élèves, agents communaux, agents du MINADER, MINEPIA, MINSANTE et autres membres des communautés éducatives des écoles ciblées dans les communes.  

Dupliquer les interventions du projet « Classes vertes II » en milieu périscolaire

Pour contribuer à la pérennisation des interventions de ce projet le Représentant de la FAO a indiqué lors de la cérémonie de lancement de ce projet que : « cent producteurs locaux, parents d’élèves des écoles bénéficiaires du projet et membres des organisations de producteurs locales seront appuyés pour la production des aliments à fort potentiel nutritionnel. Au total, 40 hectares de racines et tubercules, 20 hectares de légumineuses, 20 hectares de légumes et fruits seront mis en place ». Le Directeur Général du FEICOM a conclu en émettant le vœu que : « les Communes bénéficiaires s'approprient et pérennisent ce projet, afin que le plus grand nombre d’écoles soit atteint ».

Dans la même optique de pérennisation,75% des communes ciblées par le projet seront également accompagnées par les experts de la FAO. Il s’agira notamment de revoir les plans communaux en matière de développement en intégrant les interventions sensibles à la nutrition.  

A terme, les interventions innovantes du projet « Classes vertes II » contribueront à la réalisation de l'objectif de développement durable N°2 (Faim zéro) et de la priorité N° 2 de la Stratégie Nationale de Développement (SND 30) du Cameroun qui porte sur le développement humain et social de qualité, inclusif et équitable.

 



[2] Le secteur de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH) est l’un des trois principaux domaines de l'action humanitaire, avec l'alimentation et la santé.