FAO au Cameroun

L’horticulture urbaine

13/04/2017

Une opportunité pour les jeunes camerounais de Foumbot

Les journées portes ouvertes de Foumbot, dans la région de l’Ouest Cameroun, qui se sont déroulées le 31 mars 2017, ont été l’occasion de faire découvrir au public, les produits issus des exploitations maraîchères. Cet événement organisé dans le cadre du projet d’horticulture urbaine et péri-urbaine intitulé «Renforcement de la sécurité alimentaire en zone urbaine en Afrique centrale grâce à une meilleure disponibilité de la nourriture produite localement », a mobilisé 210 exposants. Parmi eux, se trouvaient des bénéficiaires appuyés par la FAO, notamment plusieurs jeunes qui se sont reconvertis dans l’agriculture.

Créer de l’emploi pour les jeunes

Face aux difficultés d’insertion professionnelle et au chômage récurrent, de nombreux jeunes se tournent vers l’agriculture pour avoir une activité génératrice de revenus, et ainsi pourvoir à leurs besoins. Néanmoins, les étudiants qui se reconvertissent dans le domaine, font parfois face à des difficultés, telles que la mauvaise perception que leur entourage a de l’agriculture.

«L’agriculture est souvent considérée comme le domaine des ratés, des incapables. En fait si quelqu’un n’a pas été à l’école, il ne pourra pas vraiment parler de l’agriculture et plus spécifiquement de l’horticulture» a expliqué Adamou Mbouombouo, producteur et transformateur du piment. Auparavant  agent vétérinaire vivant à Yaoundé, il a passé plusieurs années au chômage à la recherche d’un emploi, suite à plusieurs tentatives infructueuses pour intégrer la fonction publique. «J’ai décidé de rentrer au village pour essayer de travailler la terre. Ayant appris depuis le bas âge quelques activités agricoles, ayant une racine au village, sachant que c’est la terre qui fait vivre, j’ai décidé de me lancer dans l’horticulture avec ma petite famille. Depuis 2015, la FAO est venue pour nous appuyer en formation, équipements et intrants, je ne me souviens pas avoir manqué un jour, ou un week-end sans aller au champ avec ma famille» a-t-il ajouté.

Aujourd’hui propriétaire de 6 hectares de piment et d’une unité moderne de séchage du pigment dans le village de Fochieya, arrondissement de Foumbot, dans le département du Noun, l’ancien technicien vétérinaire ne cache pas son amour pour son nouveau métier. «J’oublie la ville quand je suis au champ. J’aime semer, voir mes cultures grandir, récolter. Je gère mon champ avec ma petite famille et ma mère. Nous nous organisons, exécutons et faisons exécuter nous-mêmes nos travaux» confie-t-il.


Toutefois, Mbouombouo reconnaît que sa réinsertion dans son propre village n’a pas été facile après ses études. «Les gens disaient que je ne pouvais pas réussir parce que j’ai connu la vie de Yaoundé, la capitale. Les populations observaient d’un œil indifférent l’équipe de la FAO nous donner les conseils. Par la suite, les résultats de la première récolte ont surpris tout le village et même l’arrondissement. Maintenant, je suis devenu la référence dans tout le département. Et grâce aux résultats satisfaisants, ma vie et celle de toute ma famille a changé, j’ai construit trois maison, une à ma mère, une pour moi, et une autre qui sert de magasin de stockage du pigment. Aujourd’hui, mes gros clients viennent du Nigéria voisin, et je viens de décrocher un gros contrat avec la Société Nestlé qui me demande de leur fournir 5 tonnes du piment» a conclu Adamou Mbouombouo.

Réunis au sein de coopératives, les horticulteurs de la région connaissent une amélioration notable de leur production. Depuis 2015, la FAO leur apporte un appui en renforcement de capacités, en intrants et en matériel agricole. Membre d’une coopérative, Nsangou Daouda doit la réussite de sa reconversion à la FAO qui leur a apporté un soutien multiforme par la mise sur pied d’une  coopérative, des équipements, des intrants et une formation aux bonnes pratiques agricoles. «Avec l’horticulture, on a de l’argent pendant les récoltes c'est-à-dire à la fin de chaque cycle qui correspond à une récolte. C’est pourquoi, j’ai ouvert un compte à la Coopérative où je mets mon argent pour être en sécurité. Je me prépare actuellement à me lancer dans l’élevage pour diversifier mes revenus. J’ai déjà contacté les techniciens du ministère en charge de l’élevage» a expliqué Nsangou Daouda. 

Le projet sous-régional HUP, financé par l’African Solisarit Trust Fund (ASTF) cible les jeunes et les femmes auxquels il apporte un appui multiforme dans la conduite d’activités horticoles. Au Cameroun, les sites pilotes de Yaoundé et de Foumbot abrite les activités des bénéficiaires.