FAO au Cameroun

Penser l’anticipation des chocs climatiques dans la région de l’Extrême-Nord

23/09/2024

Un projet de réduction des besoins humanitaires via le renforcement de la préparation des acteurs face aux chocs climatiques lancé par la FAO et ses partenaires.

Depuis plusieurs années, le Cameroun fait face à de nombreux défis climatiques, principalement dans sa zone sub-saharienne. La région de l’Extrême-Nord, déjà en proie à la pauvreté, subit également les conséquences cumulées de plusieurs chocs et risques. Il s’agit entre autres des activités des groupes armés non-étatiques, les maladies des cultures, les inondations et sécheresses, en plus de la géographie régionale contraignante qui impacte négativement la disponibilité des ressources naturelles. Ces chocs renforcent les inégalités entre les hommes et les femmes et ont le plus grand impact sur la santé, la protection et les moyens d’existence des femmes et des filles.

C’est dans ce contexte qu’intervient le 19 septembre 2024 dans la ville de Maroua, le lancement du projet intitulé « Réduire les besoins humanitaires dans l’Extrême-Nord du Cameroun en renforçant la préparation et l’anticipation des acteurs multi-niveaux face aux chocs, via une approche intégrée sensible au conflit, au climat et à la protection ». Financé par la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO), ce projet vise à réduire la vulnérabilité des communautés aux chocs récurrents par le renforcement de leur niveau de préparation et d’anticipation dans la dignité et la protection dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Il sera mis en œuvre dans douze communes[1] de la région pour combler les lacunes et relever les défis actuels, en ciblant particulièrement les femmes, les filles, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap.

Une approche innovante qui s’inspire des expériences passées

En effet, ce projet s’inspire d’expériences antérieures ayant permis à la FAO et ses partenaires de tirer des leçons pour des approches innovantes de préparation et d’anticipation des risques de catastrophes climatiques et des conflits. Parlant au nom du Gouverneur, Albert Sidi, Chef de service de la division des affaires économiques, sociales et culturelles de l’Extrême-Nord a relevé l’insuffisance de la capacité de préparation aux catastrophes aux niveaux communautaire et institutionnel, malgré la récurrence des catastrophes telles que les inondations et la sécheresse. « Ces lacunes en termes d’analyse, de production, de surveillance et diffusion d’alerte sapent les efforts d'atténuer et de prévenir dans le temps les risques des catastrophes climatiques » a-t-il déclaré.

Pour protéger les ménages ruraux à risque dont les moyens d’existence et la sécurité alimentaire sont menacés, le projet contribuera à répondre aux besoins humanitaires croissants dans la région. A ce titre, « la phase actuelle du projet travaillera dans une dynamique innovante avec une intégration des aspects de protection et de violences basées sur le genre qui s’inscrivent dans la stratégie du consortium et la nouvelle manière d’anticiper les risques climatiques », déclare Gérald Tchatchoua, Chargé du programme à la FAO Cameroun.

Pour un budget de 3 290 161 USD, le projet sera mis en œuvre pendant deux ans par le consortium constitué du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l'ONG Action contre la faim (ACF), sous le leadership de la FAO.



[1] Blangoua, Makary, Kousseri, Logone-Birni, Goulfey, Fotokol, Waza, Mora, Tokombéré, Koza, Guéré et Gobo