Régimes fonciers et investissements internationaux en agriculture

Le présent rapport se penche sur les implications des investissements fonciers internationaux à grande échelle pour la sécurité alimentaire des pays hôtes. Aujourd‘hui, un milliard de personnes dans les pays à revenu moyen ou faible manquent de nourriture et un autre milliard souffrent de formes diverses de malnutrition, et ce malgré une production alimentaire mondiale suffisante. Les prix des denrées alimentaires ont continué à grimper depuis la fin de l‘année 2010, précipitant dans la faim davantage de personnes encore. Pourtant, ces dernières années, 50 à 80 millions d‘hectares de terres situées dans des pays à revenu moyen ou faible ont été achetées ou louées par des investisseurs internationaux. Quelles seront les conséquences de ces acquisitions pour la sécurité alimentaire des pays hôtes, des pays investisseurs et des pays tiers ? Des solutions «gagnantgagnant-gagnant», qui garantissent un retour raisonnable aux investisseurs et aux gouvernements hôtes tout en répondant aux besoins des populations locales, sont-elles possibles ? Les données relatives aux récentes acquisitions foncières à grande échelle indiquent que c‘est très rarement le cas; il semble plutôt qu‘elles aient d'importantes retombées négatives sur la sécurité alimentaire, les revenus, les moyens de subsistance et l‘environnement des populations locales.

Les investissements agricoles peuvent être structurés de nombreuses manières; le présent rapport se concentre sur ceux qui supposent l‘acquisition de droits fonciers à long terme, par l‘intermédiaire d‘un achat ou d‘une location, aux fins de l‘établissement d'une production à grande échelle comme une plantation. Et tandis que la recherche met en exergue le rôle central des nationaux dans les acquisitions foncières, ce rapport porte essentiellement sur les investissements internationaux. Il s‘intéresse en particulier aux besoins en matière de sécurité alimentaire des pays dans lesquels des investissements fonciers à grande échelle sont réalisés, et notamment à l'incidence de ces investissements sur les moyens de subsistance des populations rurales dans les zones concernées. Il ne fait toutefois aucun doute que d‘autres questions de sécurité alimentaire sont en jeu, comme par exemple celle des populations urbaines du pays hôte ou des habitants du pays investisseur.

Le présent rapport expose clairement les risques pour la sécurité alimentaire et le droit à l‘alimentation que posent ces investissements fonciers internationaux que s‘efforcent activement d‘obtenir les gouvernements dans les pays à revenu moyen ou faible. En revanche, un nombre croissant de gouvernements imposent aujourd‘hui des restrictions sur les investissements fonciers étrangers. C‘est déjà le cas de la Bolivie, et d‘autres pays parmi lesquels le Brésil, l‘Argentine et l‘Équateur annoncent des mesures similaires.


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