Committee on World Food Security

Making a difference in food security and nutrition

SECTION 1: INTRODUCTION ET CONTEXTE

Malgré les nombreux efforts consentis, la faim et la malnutrition persistantes continuent à être le lot de millions de personnes. La crise alimentaire de 2007-2008 et la crise financière et économique qui a suivi en 2009 et continué de sévir en 2012, ont brutalement mis en lumière les difficultés rencontrées au quotidien, dans le monde entier, par des millions de familles qui doivent lutter contre la faim et la pauvreté et peinent à trouver une stabilité et à gagner de quoi vivre de manière juste et digne.

1.01  LA REFORME DU COMITE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE MONDIALE, SA VISION ET SES ROLES

Confrontés à l’aggravation de la faim et à une gouvernance fragmentée de la sécurité alimentaire et de la nutrition, les États membres du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) sont convenus, lors de la trente-quatrième session, en octobre 2008, d’engager une réforme ambitieuse. La réforme du CSA, approuvée par tous ses États membres en 2009 , redéfinit la vision et les rôles du CSA, qui constituera «la principale plateforme internationale et intergouvernementale ouverte regroupant un large éventail de parties prenantes ayant pris l’engagement de travailler ensemble de façon coordonnée et à l’appui de processus impulsés par les pays pour l’élimination de la faim et la garantie de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’ensemble de l’humanité».

Peuvent être membres du Comité tous les États Membres de la FAO, du PAM ou du FIDA ou les États Membres de l’Organisation des Nations Unies qui ne sont pas Membres de la FAO; en outre, le Comité est ouvert aux participants ci-après: représentants d’institutions et organes du système des Nations Unies ayant un mandat précis dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition; organisations de la société civile et organisations non gouvernementales, ainsi que leurs réseaux; systèmes internationaux de recherche agricole; institutions financières internationales et régionales et représentants d'associations du secteur privé et de fondations philanthropiques privées. Les décisions du Comité sont adoptées par consensus entre les États membres, qui ont un droit de vote exclusif.

Selon la vision remaniée, le CSA «luttera pour un monde libéré de la faim dans lequel les pays mettent en œuvre les directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale» . Les rôles principaux, que le Comité assumera progressivement, sont définis comme suit: offrir une plateforme pour promouvoir une meilleure coordination aux échelons mondial, régional et national; promouvoir la convergence des politiques; faciliter la fourniture d’un appui et d’avis aux pays et aux régions; enfin, promouvoir l'obligation de rendre compte et la mise en commun des pratiques optimales à tous les niveaux .

Les débats et les décisions du Comité s'appuient sur des compétences spécialisées structurées, grâce à la création d’un groupe d’experts de haut niveau afin que les décisions et les recommandations du CSA soient fondées sur des éléments probants concrets et sur les connaissances les plus récentes. La Conférence de la FAO a institué le CSA, en tant que Comité accueilli à la FAO, ayant un Secrétariat mixte FAO/FIDA/PAM. 

Les acteurs non gouvernementaux ont été invités à s’organiser de façon autonome pour faciliter leur interaction et leur engagement avec le Comité, effort qui a conduit à la création du Mécanisme de la société civile (MSC), puis du Mécanisme du secteur privé (MSP). Parallèlement, plusieurs pays, organisations et mécanismes régionaux débattent activement des moyens de renforcer leur engagement dans les initiatives et les délibérations du CSA, et leurs interactions avec elles.

1.02  NATURE, OBJET ET PROCESSUS D'ELABORATION DU CADRE STRATEGIQUE MONDIAL

Le présent Cadre stratégique mondial pour la sécurité alimentaire et la nutrition est un document unique et en évolution constante, qui est approuvé chaque année par le CSA en réunion plénière. Il a pour objet d'améliorer la coordination et de guider les actions synchronisées de nombreuses parties prenantes. Le Cadre stratégique mondial est suffisamment souple pour pouvoir être ajusté en fonction des changements de priorité. Le principal intérêt de ce document est d’offrir un cadre général et un document de référence unique contenant des conseils pratiques pour les recommandations essentielles concernant les stratégies, les politiques et les interventions de sécurité alimentaire et de nutrition qui ont été validées par la prise en main, la participation et la consultation de grande ampleur que permet le CSA.

Le Cadre n’est pas un instrument juridiquement contraignant. Il propose des directives et des recommandations visant à promouvoir une action cohérente aux niveaux mondial, régional et national de la part de l'ensemble des parties prenantes, tout en insistant sur la responsabilité première des gouvernements et sur le rôle central de la prise en main, par les pays, des programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition. 

Le Cadre stratégique mondial met l'accent sur la cohérence des politiques et s’adresse aux décideurs et aux responsables de la formulation des politiques concernant des secteurs qui ont une incidence directe ou indirecte sur la sécurité alimentaire et la nutrition, tels que le commerce, l'agriculture, la santé, l'environnement, les ressources naturelles, l’économie ou l’investissement. Ces directives et recommandations doivent être interprétées et appliquées dans le respect des politiques, des institutions et des dispositifs juridiques nationaux. Le Cadre stratégique mondial est aussi un outil d’information majeur pour guider l’action des responsables des politiques et des décideurs, des partenaires de développement, des institutions de coopération et des organisations humanitaires, ainsi que des organisations internationales et régionales, des institutions financières, des instituts de recherche, des organisations de la société civile (OSC), du secteur privé, des ONG et de toutes les autres parties prenantes pertinentes actives dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition, aux niveaux mondial, régional et national. 

Le Cadre stratégique mondial contient l’ensemble des recommandations pertinentes adoptées en séance plénière par le CSA et tient compte d’autres cadres, directives et processus de coordination existant à tous les niveaux; des expériences et des évaluations des pays, des pratiques optimales, des enseignements tirés et des connaissances factuelles. Il est censé refléter – de manière non exhaustive – le degré de consensus existant entre les gouvernements, avec des apports de l'ensemble des parties prenantes du CSA, notamment les partenaires fournisseurs de ressources, les organisations internationales, les universités, les banques de développement, les fondations, les OSC et le secteur privé. Le Cadre stratégique mondial est un instrument évolutif qui est mis à jour chaque année pour intégrer, s'il y a lieu, les décisions et recommandations adoptées par le CSA en séance plénière.

Conformément au mandat défini par le CSA en séance plénière, le Cadre stratégique mondial s’inspire de plusieurs cadres antérieurs, qu’il a pour objectif de compléter et dont il doit assurer la cohérence. Il s’agit notamment du Plan d’action du Sommet mondial de l’alimentation et de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale , de la Déclaration finale du Sommet mondial de 2009 sur la sécurité alimentaire , des Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale , des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, des Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et du Cadre d'action pour la sécurité alimentaire et la nutrition lors des crises prolongées et des conclusions de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2)

Les autres documents qui ont été utilisés pour établir le Cadre stratégique mondial sont les suivants (liste non exhaustive): le Cadre global d’action actualisé des Nations Unies (CGAA), the , la Déclaration commune sur la sécurité alimentaire mondiale, adoptée lors du Sommet du G-8 à L’Aquila,, l’Évaluation internationale des sciences et des technologies agricoles pour le développement (EICSTAD), la Stratégie de renforcement de la nutrition (SUN) pour 2016 2020 – De l’idée à la réalisation et la éclaration finale de la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR). n plus des cadres internationaux, un certain nombre de cadres régionaux tels que le . Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) also ont aussi été utilisés.

1.03  DEFINITIONS

La sécurité alimentaire est assurée lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, salubre et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Les quatre piliers de la sécurité alimentaire sont la disponibilité, l’accès, l’utilisation et la stabilité. La dimension nutritionnelle fait partie intégrante du concept de sécurité alimentaire et des travaux du CSA.

Sécurité alimentaire

Food security exists when all people, at all times, have physical, social and economic access to sufficient, safe and nutritious food that meets their dietary needs and food preferences for an active and healthy life. The four pillars of food security are availability, access, utilization and stability. The nutritional dimension is integral to the concept of food security and to the work of CFS (As defined in the CFS Reform Document)

Le droit à une alimentation adéquate

Les États parties au <a href="http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/CESCR.aspx" target="_blank" class="external-link-new-window" title="Opens external link in new window" external="1">Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels</a>  de 1966 reconnaissent:

«…le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture (...) suffisante, ainsi qu'à une amélioration constante de ses conditions d'existence» (paragraphe 1 de l'Article 11) et «le droit fondamental qu'à toute personne d'être à l'abri de la faim» (paragraphe 2 de l'Article 11).

a href="http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/CESCR.aspx" target="_blank" class="external-link-new-window" title="Opens external link in new window" external="1">Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels(E/C.12/1999/5 – Observation générale 12, pp. 6, 8 et 13) a défini le droit à une nourriture suffisante comme suit:

«Le droit à une nourriture suffisante est réalisé lorsque chaque homme, chaque femme et chaque enfant, seul ou en communauté avec d’autres, a physiquement et économiquement accès à tout moment à une nourriture suffisante ou aux moyens de se la procurer. Le contenu essentiel du droit à une nourriture suffisante comprend (…) la disponibilité de nourriture exempte de substances nocives et acceptable dans une culture déterminée, en quantité suffisante et d'une qualité propre à satisfaire les besoins alimentaires de l'individu; (et) l'accessibilité ou possibilité d'obtenir cette nourriture d'une manière durable et qui n'entrave pas la jouissance des autres droits de l'homme (...) L'accessibilité est à la fois économique et physique.»