FAO en Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire : une communication de proximité pour sensibiliser sur la sécurisation foncière rurale

Les représentants des 104 villages disposent désormais d'une meilleure perception des enjeux de la loi sur le foncier rural (photo: © FAO/Marina Méa)
07/07/2017

Les représentants de 104 villages dans le département de Bocanda ont une meilleure perception des enjeux de la loi N° 98-750 du 23 décembre 1998 relatif au foncier rural, ayant bénéficié d’une vaste campagne de communication de proximité initiée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans le cadre d’un projet de renforcement de la prévention et de la gestion pacifique des conflits fonciers en Côte d’Ivoire.

Cette campagne de communication de proximité entend renforcer la prévention et la gestion pacifique des conflits fonciers afin qu’à terme les personnes visées par les questions foncières (autorités administratives, comités villageoise de gestion foncière rurale, les femmes et les jeunes) s’engagent dans un dialogue social pour une sécurisation durable du foncier rural.

Le projet, financé par le programme des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF) et mis en œuvre avec la collaboration de l'Unesco et du Ministère ivoirien de l'agriculture et du développement rural, a pour objectif de permettre l’adhésion des populations et l’application de la loi de 1998 sur le foncier rural et de favoriser la prévention et la résolution des conflits. En Côte d’Ivoire, les problèmes de la propriété, de l’accès à la terre et aux biens fonciers sont à la base d’épisodes de violences récurrentes entre les communautés, avec pour conséquences des migrations et déplacements de populations ainsi qu’une instabilité sociale.

"La terre et les ressources naturelles sont les supports de l’agriculture, l’élevage l’aquaculture et la foresterie. Cette terre est cultivée pour nourrir les populations et disposer de ressources financières pour l'amélioration des conditions de vie. Leur gestion durable incombe à tous et engage de la responsabilité commune pour les générations à venir", a déclaré Fadiga Souleymane, coordonnateur du projet et s'exprimant au nom de Germain Dasylva, Représentant de la FAO en Côte d'Ivoire.

Une approche convaincante

La réalisation de cette campagne de sensibilisation de proximité qui a combiné l’action des radios locales et du porte-à-porte par des personnes-relais issues de la communauté, fortement ancrées sur les outils et la culture, a permis d'observer un effet immédiat sur les principaux indicateurs de performance définis par la FAO, notamment à travers le nombre comparatif d’intention de demande de certificats fonciers, le nombre de personnes et familles engagées dans le processus de certification foncière ainsi que le nombre de villages ayant entamé la délimitation de leur territoire.

Ainsi, sur la période du 16 mars au 31 mai 2017 qu'a duré la campagne de communication de proximité déployée dans le département de Bocanda, les 104 villages qui le composent se sont engagés dans le processus de délimitations des terres et près de 832 intentions de demande de certificat foncier ont été enregistrées.

Dans la plupart des pays africains, la sécurisation foncière, demeure une priorité. En Côte d'Ivoire, le gouvernement poursuit son effort d’amélioration de la gouvernance foncière rurale. En effet, de 2015 à 2017, le pays s’est doté de la Loi d’orientation Agricole (LOACI), d’une Déclaration de politique foncière rurale en 2016, et au plan institutionnel la création de l’Agence pour le Foncier rural AFOR en 2017, avec la contribution de la  FAO.