FAO en Côte d'Ivoire

Une régression alarmante du couvert végétal ivoirien entre 1986 et 2015

La FAO remettant les rapports provisoires des données forestières au Gouvernement ivoirien (photo: © FAO/Marina Mea)
12/10/2017

7 850 864 ha de forêts en 1986, 5 094 452 ha en 2000 et 3 401 146 ha en 2015, soit un taux annuel de régression de la forêt de 3,04 % entre 1986 et 2000 et de 2,66 % entre 2000 et 2015. Ce sont les résultats obtenus suite à une cartographie des formations forestières de la Côte d’Ivoire et son évolution entre les années 1986 et 2015.

Ces résultats ont été présentés au cours d’une réunion, à laquelle ont participé le Ministère de la Salubrité, de l’environnement et du développement durable, les membres de la commission nationale REDD+, mais aussi les parties prenantes à la REDD+, dont la société civile. Ils sont issus de l’interprétation des images satellitaires Landsat de 1986, 2000 et 2015 et ont été obtenus conformément aux exigences de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), qui appelle les pays à disposer d’informations actualisées sur l’évolution des superficies forestières et sur le stock de carbone.

Cette cartographie de la dynamique des forêts et l’inventaire de la biomasse forestière ont été réalisés en Côte d’Ivoire avec l’appui technique et financier du Programme national ONU-REDD et de la Banque mondiale, en collaboration avec la Société de développement des forêts (SODEFOR).

Pour la représentante de Madame la Ministre, la Côte d’Ivoire a entrepris le développement de son niveau d’émission de référence pour les forêts qui doit lui servir de repère pour l’évaluation des performances, mais surtout pour les paiements futurs de crédit carbone.

«La production des données propres à la Côte d’Ivoire permettra au pays de faire une avancée notable dans la précision de ses données tel que requis par les différentes décisions techniques relatives à la REDD+, et d’avoir entre autres un document de niveau de référence», a souligné Pascal Sanginga, s’exprimant au nom de Germain Dasylva, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire.

Ces résultats permettront d’alerter le gouvernement sur la déforestation et la dégradation des forêts, et seront surtout utilisés pour le système national de surveillance des forêts. Ainsi, sur la période 1986-2015, 4 449 718 ha de forêts ont été perdus, représentant environ 14 % du territoire national et une perte du couvert végétal plus accentuée dans le domaine rural entre 1986 et 2000. Pour la période 2000-2015, la perte de ce couvert forestier dans le domaine rural a conduit à une accélération de la déforestation dans les Forêts classées. Au nombre des moteurs directs de la déforestation, on note l’expansion de l’agriculture (62%), l’exploitation forestière (18%) et l’extension des infrastructures (10%).

Le croisement des données sur les changements d’affectation des terres issues de la cartographie forestière et des facteurs d’émissions issus de l’inventaire de la biomasse ont permis de calculer le niveau d’émissions pour les forêts en Côte d’Ivoire, indiquant une moyenne de 41 millions de tonne de CO2 pour la période de 2000 à 2015, relativement inférieure à celle du Ghana voisin qui est estimée à 53 millions de tonne de CO2.