FAO en Côte d'Ivoire

Une Journée mondiale de l’alimentation 2017 sur le thème de la migration pour permettre aux jeunes de disposer de moyens d'existence plus résilients

Défilé des coopératives agricoles à la célébration de la JMA 2017 (photo: © FAO/Marina Mea)
14/10/2017

L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en Côte d’Ivoire et le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire ont célébré  la 37ème Journée mondiale de l'alimentation (JMA) à Jacqueville, sur le thème: «Changeons l'avenir des migrations. Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural».

«Nous devons réfléchir et créer les conditions pour permettre aux populations rurales, et notamment aux jeunes, de rester dans leurs localités et communautés- lorsque le contexte sécuritaire le permet- et de disposer de moyens d'existence plus résilients sur place», ont souligné les trois agences dans une déclaration commune. «C’est notamment dans ce sens que travaillent les trois agences, pour contribuer à lutter contre la faim dans le monde, et permettre à tous d’avoir accès à une alimentation saine et nutritive à travers une volonté réelle», ont-ils ajouté.

La célébration de la JMA s’est déroulée sous le parrainage du Professeur Henriette Dagri Diabaté, Grande Chancelière de l’Ordre National et la présidence du Ministre de l’Agriculture et du développement rural; elle a vu également la participation de près de 3000 participants, parmi lesquels des représentants de structures gouvernementales, du corps diplomatique, des chefs des agences des Nations Unies, du Corps Préfectoral, des Organisations professionnelles du secteur agricole, de la Société Civile ainsi que la population de la Région.

C’est la première fois en Côte d’Ivoire que les trois agences des Nations Unies spécialisées pour les questions d’agriculture et d’alimentation se joignent au Gouvernement de Côte d’Ivoire pour célébrer ensemble cette journée en vue de sensibiliser et de promouvoir les actions en faveur des populations qui souffrent de la faim, ainsi que la nécessité de garantir la sécurité alimentaire et des régimes alimentaires nutritifs pour tous. Cette célébration est également une opportunité pour la FAO, le FIDA et le PAM de montrer leur engagement en faveur des objectifs de développement durable, et en particulier l’ODD 2 – « atteindre la faim zéro d'ici 2030 ».

Insistant sur l’importance du volet développement rural, le ministre de l’agriculture et du développement rural, Mamadou Sangafowa, a rappelé que les migrations font partie intégrante du processus de développement et peuvent présenter de nombreuses opportunités. Pour le ministre: «Le secteur agricole est le seul secteur qui offre les meilleures opportunités d’emplois et de création de richesses. Il revient donc à notre jeunesse de s’investir et de valoriser les ressources encore inexploitées de ce pays », a-t-il ajouté.

Livrant le message du Directeur général de la FAO, Pascal Sanginga a souligné que la FAO s'attaque aux causes structurelles de la migration. Elle s'emploie à promouvoir des mesures stratégiques en faveur des personnes vulnérables, notamment par la formation des jeunes, un accès inclusif au crédit, la mise au point de programmes de protection sociale offrant des transferts en espèces ou en nature, des mesures spécifiques d'appui aux migrants faisant retour dans leurs zones rurales d'origine, une assistance pour la fourniture de semences, d'engrais et de services de santé animale, l'optimisation des systèmes d'alerte rapide pour les risques météorologiques et des mesures favorisant l'utilisation durable des ressources naturelles et des terres.

Au cours d’une table ronde sur le thème de la JMA 2017, précédant la cérémonie officielle, les principaux intervenants se sont prononcés sur la thématique de la migration et de la sécurité alimentaire. Selon Alimata Bakayoko, présidente de la coopérative Worodougoukaha de Séguéla, et bénéficiaire du Projet d’appui à la production agricole et à la commercialisation (PROPACOM), issu d’un partenariat entre l’Etat ivoirien et le Fonds international de développement agricole (FIDA) en Côte d’Ivoire, s’investir dans la sécurité et la souveraineté alimentaire permet de freiner la migration.

Adeyinka Badejo-Sanogo, représentante du PAM en Côte d’Ivoire a relevé les actions entreprises par son institution à l’échelle mondiale et particulièrement en Côte d’Ivoire pour lutter contre le phénomène de la migration et assurer la sécurité alimentaire des populations, notamment la distribution de kits alimentaires dans les zones d’insécurité alimentaire ou encore l’appui financier aux agriculteurs ruraux dans le Nord de la Côte d’Ivoire pour une sécurité alimentaire des ménages.

Barry Abdoul, représentant du FIDA en Côte d’Ivoire, a pour sa part indiqué les pistes de solution pour faire face à la migration négative, notamment la réalisation d’importants investissements dans le milieu rural, le secteur agricole, le social (écoles, hôpitaux, centres de santé communautaire, routes, etc.) et également dans la promotion de spots publicitaires encourageant la migration positive.

Au nom de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Pascal Sanginga a rappelé que plus de 70% des populations pauvres et vulnérables à l’insécurité alimentaire, pour la plupart des jeunes et des femmes, vivent en milieu rural et dépendent de l’agriculture et des ressources naturelles. «Il faut d'urgence des opportunités d'emplois décents pour convaincre les rangs croissants des jeunes des zones rurales qu'ils peuvent trouver sur place un sort meilleur que les dangereux périples vers des destinations inconnues», a conclu Monsieur Sanginga au nom du Directeur général de la FAO.  Il faut investir dans la protection sociale des populations vulnérables, et surtout promouvoir l’autonomisation économique des femmes pour sécuriser leur accès équitable à la terre.

La problématique de la migration en Côte d’Ivoire

La migration internationale et la migration interne ne sont pas des phénomènes nouveaux en Côte d’Ivoire. Le pays compte plus de 26% de sa population de personnes venues d’ailleurs qui contribuent au développent agricole du pays. Il y’a nécessité d’investir dans le milieu rural, car la majorité de ceux qui migrent demeurent dans le pays et émigrent de leurs milieux ruraux vers les villes ou d’autres milieux ruraux.