FAO en Côte d'Ivoire

Les acteurs du secteur manioc s’engagent pour une meilleure coordination et une planification efficace des interventions en Côte d’Ivoire

Le manioc est l’une des plus importantes cultures vivrières en Côte d’Ivoire (photo: © FAO)
22/03/2018

Identifier les acquis des bénéficiaires en matière de production améliorée du manioc, de transformation améliorée d'attiéké, de mise en relation avec le marché durable et lucratif ou encore ressortir les impacts et leçons apprises des actions des projets sur les bénéficiaires, telles sont entre autres les attentes de l’atelier de capitalisation et de planification des interventions dans le secteur manioc qui s'est tenu du 20 au 22 mars 2018, à Yamoussoukro.

Initié par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec la collaboration du Ministère de l’agriculture et du développement rural, cet atelier avait pour objectif de consolider les acquis de deux projets, en l’occurrence le «Projet de Renforcement des relations commerciales entre les producteurs et les acheteurs dans le secteur des racines et tubercules (GCP/RAF/448/EC)» et celui relatif au «Mécanisme d’appui au programme multipartenaires pour la valorisation du rôle des femmes dans les chaînes de valeur agroalimentaires (Programme FMM/GLO/103/MUL)». Ces deux projets visent le développement des systèmes alimentaires efficients et durables et collaborent pour plus de synergies afin de générer davantage d'impacts au niveau des bénéficiaires du secteur manioc.

Le projet de renforcement des relations commerciales s’arrime parfaitement à deux des 5 objectifs stratégiques de la FAO, à savoir d’une part l’Objectif Stratégique 3, qui vise à réduire la pauvreté rurale et  d’autre part l’Objectif Stratégique 4, qui vise la mise en place de systèmes agricoles et alimentaires plus efficaces aux niveaux local, national et international.

Financée par l’Union européenne en vue de soutenir les liens entre les producteurs et les marchés et améliorer par la même occasion les revenus des petits acteurs de la filière, le projet de renforcement s’achève en octobre 2018, après quatre ans de mise en œuvre par la FAO dans sept pays d’Afrique dont la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Ghana, le Cameroun, le Malawi, le Rwanda et l’Ouganda. Il est mis en œuvre conjointement avec le Programme FMM/GLO/103/MUL, financé par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement, avec pour objectif de valoriser le rôle des femmes dans les chaînes de valeur agroalimentaires.

Au cours de cet atelier, la cinquantaine de participants, représentant des partenaires institutionnels, administratifs, techniques, financiers et de développement (chercheurs, ministères, ONG, microfinance, partenaires institutionnels multilatéraux, etc.), ainsi que des acteurs privés, à savoir les entreprises et les organisations professionnelles exerçant dans le secteur manioc, ont présenté les résultats obtenus et partagé les leçons et expériences développées dans les opérations techniques et relations d’affaires avec les petits acteurs de la filière manioc, ainsi que les contraintes du secteur. Ainsi, à l'issue des trois jours qu'ont duré les échanges, des plans d'affaires ont été présentés, les soutiens fournis par la FAO et les partenaires (transfert technologique d’équipement, formation et accompagnement technique sur la transformation améliorée de Attiéké, bonnes pratiques d’hygiène, marketing, finance, gestion  etc.) ont été revisités.

Sur la base des résultats présentés, une assistance pour l'accès aux marchés, un renforcement des performances des plateformes et des organisations, une réplication des équipements améliorés introduits et un renforcement de capacités en éducation financière sont apparus indispensable pour une promotion efficace de la filière en Côte d'Ivoire.

"L'assistance de la FAO à travers ces projets sur le manioc nous a permis d'augmenter nos productions, d'améliorer l'hygiène de nos plateformes et d'acquérir des équipements appropriés afin d'améliorer la qualité de nos produits", a souligné Mme Koffi Léance, membre du groupement EKLO EWON de Yamoussoukro, qui compte 25 membres. "J'invite toutefois les femmes à une plus grande implication pour la performance et la promotion de la filière", a t-elle ajouté.

Les défis et perspectives du secteur manioc

Le manioc est l’une des plus importantes cultures vivrières en Côte d’Ivoire.  Avec une production estimée à 4,54 millions de tonnes en 2016, et une consommation de 100-110 kg/an par habitant vivant en zones urbaines, le manioc joue un rôle crucial aussi bien dans la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines que pour la création d’emplois et la génération des revenus pour les acteurs impliqués.

M. Zoungrana Mahama, Expert international au bureau de la FAO en Côte d’Ivoire, représentant M. Germain Dasylva, Représentant de la FAO dans le pays, a toutefois souligné le niveau très faible des échanges commerciaux entre acteurs au plan national et régional, en termes de dynamisme et d'efficacité, avec peu ou pas de coordination entre les différents maillons conséquence d’une faible organisation interprofessionnelle pour le manioc, avant de rappeler le choix de la FAO d'accompagner les plateformes dans leur redynamisation afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le développement du manioc.

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Liens utiles

http://www.fao.org/in-action/african-roots-and-tubers/vuedensemble/fr/