FAO en Côte d'Ivoire

La 1ère édition du symposium sur le manioc est organisée afin de mettre en relation les producteurs et les transformateurs d'avec les opérateurs économiques impliqués

Les transformatrices ont exposé les dérivés du manioc lors du symposium (photo: © FAO/Marina Méa)
07/09/2018

Comment contribuer à l'augmentation de la production et à l'amélioration des revenus des acteurs; tel était la principale préoccupation qui a réuni plus de 500 acteurs et partenaires de la filière du manioc, à l'occasion de la première édition du symposium sur le manioc, les 6 et 7 septembre 2018 à Aboisso, en Côte d’Ivoire.

Cette initiative, qui répond à un réel besoin des acteurs de la filière, est organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en collaboration avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire (CCI-CI) et le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER). Elle intervient dans le cadre du projet régional de renforcement des relations commerciales entre les producteurs et les acheteurs dans le secteur des racines et tubercules, financé par l'Union Européenne et mis en œuvre par la FAO, dans sept pays en Afrique, dont la Côte d'Ivoire.

"Cette rencontre est une véritable plateforme d'échanges entre les acteurs du manioc et ses dérivés, les vendeurs et les partenaires techniques et financiers, afin d'apporter une réponse aux grands défis de la filière, ouvrir des perspectives en termes d'acquisition d'expérience, de financement et d'opportunités de marchés", a expliqué Dr Kouassi Parfait, premier Vice-président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire. "Ce symposium jettera les bases d'un partenariat fructueux entre les acteurs au niveau des chaines de valeur, car le manioc, porteuse de grands espoirs parmi les cultures vivrières, est une source évidente de création de richesses, d'amélioration durable de revenus des acteurs", a-t-il ajouté.

"Le manioc est consommé au-delà des frontières ivoiriennes et a été identifié comme culture prioritaire en raison de sa contribution à la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté", a souligné Monsieur Soumaïla Bredoumy, représentant le Ministre de l'agriculture et du développement rural, à l’ouverture du symposium.  

Monsieur Mahama Zoungrana, s'exprimant au nom de Monsieur Germain Dasylva, Représentant de la FAO en Côte d'Ivoire, a pour sa part rappelé l'engagement de l'Organisation, qui dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire, a fait de l'amélioration des revenus des producteurs et transformatrices, un axe prioritaire de ses interventions.

 

Pistes de solutions pour une spéculation en difficulté

La production du manioc en Côte d'Ivoire en 2016 est estimée à 4,56 millions de tonnes et une consommation de 100-110 kg/an par habitants vivant en zones urbaines. Malgré son importance et les acquis, la filière manioc fait face à plusieurs contraintes sur le plan de la production, de la transformation, de la commercialisation, de l'organisation des acteurs ou encore du financement.

Toutefois, de nombreuses solutions existent pour lever ces contraintes et entamer un processus de développement intensif et intégré de la filière.

Parmi ces solutions, la mise en place d'une interprofession pour les différents acteurs de la chaine de valeurs afin de permettre une meilleure organisation et agir en tant qu'interlocuteur unique auprès des autorités nationales, sous régionales, internationales et auprès des partenaires techniques et financiers.

Une autre solution est de mettre en relation d'affaires les producteurs et acheteurs de la filière, comme l'a fait la FAO dans le cadre de ce projet régional. En Côte d'Ivoire, ce projet a renforcé la plateforme de Bouaké, à travers un contrat de commercialisation d'attiéké avec un exportateur pour la production de 20 tonnes d'attiéké frais, et un chiffre d'affaires de 4 millions de FCFA.

Lors de ce symposium, les rencontres d’affaires B2B organisées et facilitées par la FAO et la CCI ont permis à des dizaines de producteurs, transformateurs, acheteurs et fournisseurs de services financiers d’échanger et d’explorer des pistes de collaboration et de partenariats d’affaires. Les contacts étant établis entre ces différents acteurs, les échanges vont se poursuivre afin d’aboutir à des contacts concrets et durables, avec la facilitation du projet.

Une formation sur le financement des chaines de valeur, destinée à vingt-six institutions financières (COOPEC, CAC, ADVANS, DIAMOND BANK), et producteurs-trices, transformateurs-trices, représentés par leur OPA, soucieux de développer ou améliorer la performance de leur portefeuille d’investissements agricoles, a suivi les rencontres d’affaires B2B.

L’objectif de la formation était de doter les participants de concepts et outils plus efficaces pour évaluer de manière approfondie les marchés agricoles et concevoir des produits ou des services profitables, durables, et inclusifs. Cela a permis de faciliter des discussions B2B entre les institutions financières et les acteurs de la chaine de valeur, pour échanger diverses informations et données stratégiques, en vue de promouvoir les investissements dans le secteur.