Environ une centaine d’acteurs et parties prenantes ont pris part le vendredi 11 mars dernier à un atelier de consultation sur les systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire.

A l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un important atelier de concertation sur l’évaluation des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire a été organisé le vendredi 11 mars à Abidjan. Sollicitée par le Gouvernement ivoirien, cet atelier de concertation a dans sa mise en œuvre bénéficié de l’appui financier de l’Union Européenne (UE), de l’assistance technique du Centre français de recherche agronomique et de coopération internationale (CIRAD), et de l’expertise de la Cellule d'analyse de politique économique du CIRES (CAPEC).

L’objectif de cette évaluation était d’identifier les principales contraintes du système agro-alimentaire et de mettre en lumière les points d’accès pour des politiques innovatrices et des investissements clés en vue de la transformation durable des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire. Des équipes-pays, dirigées par le gouvernement et appuyées par la délégation de l’UE, les représentants de la FAO et du CIRAD ont piloté l’ensemble de ce processus.

Procédant à l’ouverture officielle de l’atelier, Mme Viviane Gossan Coulibaly, qui représentait le Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République ivoirienne, Abdourahmane Cissé, s’est félicitée de l’organisation de cette consultation. Elle a indiqué que “cet atelier devra permettre de développer une compréhension commune des défis prioritaires pour une transformation des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire”, tout en rappelant que le pays a conduit le plaidoyer pour inscrire la nutrition comme thème de l’année 2022 de l’Union Africaine.

Pour Samy Gaiji, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, de nombreux défis demeurent pour assurer une durabilité des systèmes alimentaires. « En dépit des avantages agro-pastoraux et halieutiques dont le pays regorge, plusieurs défis importants persistent pour assurer la durabilité des systèmes alimentaires tant au niveau social, économique et environnemental » a-t-il fait remarquer.

Stéphane Brossard de la Délégation de l’Union Européenne quant à lui, a indiqué la nécessité de faire un diagnostic des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire afin de susciter de bonnes décisions pour sa durabilité. « A l'heure où de nouvelles perturbations arrivent dans les systèmes alimentaires, après la crise du Covid 19, maintenant celle de l'énergie et des céréales, il est indispensable d'avoir une connaissance fine des systèmes alimentaires ivoiriens, de connaître leurs points de faiblesse mais aussi leurs forces, afin de pouvoir prendre les bonnes décisions. » a-t-il indiqué.

En effet, les systèmes agro-alimentaires en général et particulièrement en Côte d’Ivoire tels qu’ils fonctionnent, ne parviennent pas à nourrir sainement toutes les populations et à garantir un mode de vie convenable pour l’ensemble des acteurs tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles. Ils sont confrontés à plusieurs défis sur les plans alimentaire, nutritionnel, démographique, foncier mais aussi sur les plans de l’autosuffisance, de l’innovation technologique, de la préservation de la biodiversité et du dérèglement climatique.

Le processus de l’analyse des systèmes alimentaires qui s’est déroulé en Côte d’Ivoire s’est articulé en trois étapes. En premier lieu, la définition du cadre général des systèmes alimentaires a été établie. Ensuite, les données clés relatives à ce système ont été identifiées. La troisième étape a consisté à organiser une consultation générale permettant ainsi à tous les acteurs du système alimentaire en Côte d’Ivoire d’exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés et de proposer les solutions appropriées. Toutes les informations recueillies seront analysées et consignées dans un rapport final.

Les résultats de la consultation vont contribuer à enrichir la feuille de route de la Côte d’Ivoire qui a été présentée dans le cadre du Sommet mondial des systèmes alimentaires initié par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en septembre 2021 à New York.

 Au niveau national, l'évaluation des systèmes alimentaires, réalisée par les experts nationaux de la CAPEC contribuera à la création des systèmes alimentaires plus inclusif, résilient et respectueux de l'environnement “ from farm to fork”. Les conclusions de l'évaluation seront résumées dans un profil des systèmes alimentaires du pays qui pourraient alimenter les futurs politiques, dialogues et investissements en la matière en Côte d'Ivoire.