FAO en Côte d'Ivoire

Développement durable : le Gouvernement ivoirien avec l’appui de la FAO veut promouvoir l’initiative villes vertes en Côte d’Ivoire

30/03/2022

Répondant à la sollicitation du Ministre Gouverneur du District Autonome d’Abidjan au nom des 14 districts autonomes en Côte d’Ivoire, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est engagée à apporter son expertise au en vue de promouvoir l’initiative villes vertes en Côte d’Ivoire.

À cette fin, une mission conjointe de prospection de la FAO et de l’Institut d’Économie Circulaire d’Abidjan (IECA), a été organisée du 12 au 24 mars 2022 en Côte d’Ivoire. Elle s’est rendue respectivement dans les districts Autonomes d’Abidjan, de Yamoussoukro, des Savanes et des Montagnes afin d’évaluer la possibilité de décliner dans le pays, l’initiative villes vertes de la FAO

Cette initiative a pour objectif de renforcer la résilience des villes face aux risques climatiques, économiques et pandémiques. Elle entend également améliorer le bien-être des populations particulièrement celles des zones urbaines. À cette fin, la FAO propose de soutenir les collectivités locales pour préserver et renforcer les forêts et l’agriculture urbaines et périurbaines, ainsi que pour améliorer la durabilité des systèmes alimentaires locaux.

Selon Gilles Martin, Expert de la FAO pour l'Initiative Villes Vertes, ces actions visent premièrement à maximiser la fourniture de biens et de services apportés aux villes par les écosystèmes naturels et semi-naturels urbains et périurbains (tels que la réduction des risques d’inondations et d’érosion, l’atténuation des îlots de chaleur urbains, la limitation des vents de sable et de poussière, l’amélioration de la qualité de l’air, l’approvisionnements alimentaires locaux ) ; ensuite à améliorer les modes de productions alimentaires locales et la gestion des plantations urbaines/périurbaines en adoptant des pratiques et des technologies durables et résilientes aux changements climatiques (telle que l’agroécologie ou l’agroforesterie) ; et enfin à promouvoir un développement urbain et périurbain durable, inclusif et fondé sur une économie verte et circulaire (en particulier en renforçant la sécurité alimentaire des plus vulnérables et en valorisation les déchets organiques par le compostage ou la méthanisation). 

 Pour Gilles Martin, ces perspectives constituent un enjeu majeur car la croissance démographique urbaine est sans précédent (+189 000 habitants par an à Abidjan, + 8 à 13 000 habitants par an dans les autres villes) soit un taux moyen annuel entre 3,1 et 3,8% selon les villes.  « Cette explosion démographique, qui va durer jusqu’en 2050, accentue la vulnérabilité des villes et accroit leurs impacts négatifs sur l’environnement et la sécurité alimentaire. » a-t-il fait remarquer.

 Ainsi au cours de la mission de prospection, les équipes de la FAO et de l’IECA ont pu analyser les réalités et mesurer le potentiel des quatre capitales des districts visités. Ils se sont intéressés en particulier à la gestion des espaces verts et forêt urbaines/périurbaines de ces villes, mais également aux productions agricoles locales, aux systèmes d’approvisionnement et de distribution alimentaire de ces villes, ainsi qu’à la gestion et à la valorisation des déchets organiques générés par les ménages, les marchés vivriers ou encore les filières agricoles telles que le karité, la mangue, le manioc/attiéké. 

 Au terme de cette mission, il ressort que les villes, les districts, et les acteurs sociaux et économiques locaux, développent de nombreuses innovations et projets. À titre d’exemple, le réaménagement du canal d’Anoumabo (Abidjan), la valorisation de déchets agro-industriels, des marchés et ménages et de la Jacinthe d’eau (Yamoussoukro), des cultures vivrières locales bio et agro écologiques (Korhogo), la construction d’un nouveau marché des produits vivriers (Man).

 Par la suite, les partenaires techniques et financiers ont été consultés. Ces derniers se sont unanimement engagés à coordonner, avec les autorités nationales ivoiriennes, leurs actions en faveur des villes durables. 

 À court terme, une première série d’actions pilotes va être proposée par la FAO. En parallèle, l’IECA et la FAO, en partenariat avec ONU-HABITAT, l’UNEP, ainsi qu’avec les Districts Autonomes et villes d’Abidjan, Yamoussoukro, Korhogo et Man, vont préparer un programme Villes Vertes pour ces quatre premières localités, avant d’étendre l’envergure de cette initiative à d’autres villes de Côte d’Ivoire à l’horizon 2025.