FAO en Côte d'Ivoire

Lutte contre la Désertification et la Sècheresse : 20 millions de dollars US de la FAO au Gouvernement de la Côte d’Ivoire.

27/05/2022

Au terme de deux semaines d’intenses travaux, le rideau s’est refermé sur la 15 ème conférence des parties sur la désertification et la sécheresse organisée du 09 au 20 mai 2022 en Côte d’Ivoire. Que retenir de la participation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ?

 

Dressant le bilan de participation à la COP 15 le jeudi 19 mai 2022, Samy Gaiji, le Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire a fait observer que le pays a obtenu un financement de 20 millions de dollars de son Institution. Cet appui financier va se traduire en acte par la mise en œuvre de plusieurs projets (dont certains en cours d’exécution) qui vont contribuer à résoudre la problématique de la désertification par la promotion de l’agroforesterie à travers la culture de cacao avec zéro déforestation. Cette culture de rente a, en effet été identifiée comme l’une des causes de la déforestation à grande échelle en Côte d’Ivoire à travers des plantations extensives.

Ce financement va aussi permettre une agriculture intelligente et l’agroécologie qui promeuvent la cohabitation de l’arbre forestier avec les produits alimentaires. Dans la mise en œuvre de toute ces initiatives, madame Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe qui a  conduit la délégation de la FAO à la COP 15, a procédé avec  et le Ministre Ivoirien de l’Agriculture et du Développement Rural, Monsieur Kobenan Kouassi Adjoumani  à la signature le mercredi 11 mai 2022,  du document-projet relatif à la mise à l'échelle des innovations transformatrices en matière de systèmes alimentaires, d'utilisation des terres et de restauration à base de cacao en Côte d'Ivoire (SCOLUR-CI).

D’un montant de plus de 5 millions de Dollars américains, soit 3,5 milliards de francs CFA, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), ce projet vise à promouvoir les chaînes de valeur du cacao sans déforestation et restaurer les forêts dans les paysages à cacao en Côte d'Ivoire. Le Scolur-CI est destiné à plus de 200 000 bénéficiaires directs des régions du Cavally, du Guémon, de la Mé, et de l’Indénié-Djuablin pour les accompagner à opérer la transition de leur système de production vers un mode de production plus durable et plus valorisant en termes de revenus.  Il envisage entre autres, à gérer durablement les paysages cacaoyers avec une restauration accrue des forêts en vue de favoriser l'agriculture et les services environnementaux, améliorer l'efficacité et la durabilité des chaînes de valeur du cacao en Côte d’Ivoire, et accroitre la superficie du paysage forestier sous conservation et restauration. En plus du Scolur CI, un autre projet mis en œuvre par la FAO avec un financement du Fonds Vert pour le Climat est le Projet “Promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire (PROMIRE)”. Lancé en juillet 2021 à Abidjan, le projet PROMIRE vise à parvenir à la restauration du couvert forestier par une cohabitation entre l’arbre et le cacao.

Autre point important de la participation de la FAO à la COP, la Présentation du guide technique sur la gouvernance responsable des régimes fonciers et la neutralité de la dégradation des terres.  Cet outil technique vise à aider les investisseurs à agir avec la diligence voulue pour réaliser des investissements socialement responsables et financièrement durables dans les terres agricoles. Il propose des solutions aux conflits fonciers récurrents dans les pays, en réunissant les acteurs autour d’une table de négociation.

Selon le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, dans sa seconde édition des Perspectives mondiales sur les terres, publiée le 27 avril 2022, 40% des terres mondiales sont dégradées. Cet état des choses aggrave la pauvreté et la faim dans le monde, favorise l’émergence de zoonoses, et accentue les migrations et les conflits.

Dans la même dynamique, un rapport de synthèse de la FAO intitulé ’’Etat des ressources en terre et en eau, pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde (SOLAW 2021)’’ a été lancé le mercredi 11 mai 2022 à Abidjan par la Directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo. « Ce rapport est un appel urgent à l’action, un signal d’urgence au monde pour une adaptation à la rareté des ressources en eau et des terres qui sont le fondement d’un système alimentaire solide. L’avenir est entre nos mains. Nous devons réformer et renforcer la gouvernance de l’eau et des terres », a insisté Maria Helena Semedo. Pour ce faire, elle a indiqué qu’il faut 540 milliards de dollars pour déployer les solutions à une meilleure gestion des ressources en eau et des terres dont la rareté menace 3,2 milliards de personnes. Lors de la session de clôture de cette COP 15, la FAO et le PNUE ont été les deux agences spécialisées des Nations Unies à livrer une déclaration finale en plénière.

Durant la COP 15 également, les experts de la FAO ont animé et participé à plusieurs panels de haut niveau sur diverses thématiques que sont   la sécheresse, la tempête de sable, la Grande Muraille verte, le Caucus du genre, etc.
La FAO a également conduit une sortie découverte sur des actions locales réussies sur le reboisement et la cacao culture durable dans la localité d’Azaguié.