FAO en Côte d'Ivoire

Transformation des produits halieutiques avec les fours FTT : Les femmes transformatrices de Locodjro partagent leur savoir-faire avec leurs consœurs du Sénégal et du Cabo Verde

31/05/2022

L'activité organisée par la Composante Afrique de l'Ouest de l'Initiative Pêches Côtières (IPC-AO) mise en œuvre par la FAO, a renforcé les capacités des transformatrices et vendeuses de poisson du Cabo Verde, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal

28 mai 2022, Abidjan – La Composante Afrique de l'Ouest de l'Initiative Pêches Côtières (IPC-AO) a organisé une visite d'échange régionale au cours de laquelle le Sénégal a accueilli des femmes transformatrices et vendeuses de poisson du Cabo Verde et de la Côte d'Ivoire du 18 au 22 mai 2022. Cette  visite régionale fait suite à une série de visites d'échanges nationales qui ont eu lieu dans les trois pays en janvier et février 2022 et s'inscrit dans le cadre du Plan d'action mondial de l'année internationale de la pêche et de l'aquaculture artisanales (AIPAA 2022).

Durant cette rencontre de partage de connaissance et d’échange d’expériences, les transformatrices de poisson de la Côte d’Ivoire, en particulier celles de Locodjro qui ont developpé une expertise dans le fumage du poisson avec les fours FAO-Thiaroye de Transformation (FTT), qui permettent de produire des denrées alimentaires de bonne qualité, ont partagé leur savoir-faire avec leurs consœurs du Cabo Verde et du Sénégal .

Partager les connaissances pour ameliorer la qualite du travail et des produits

Le but de la visite d’échange était de permettre aux femmes transformatrices et vendeuses de poisson du secteur de la pêche artisanale des trois pays de partager leurs expériences et bonnes pratiques en matière de systèmes organisationnels, de procédés de transformation, de mode de commercialisation et d’accès aux financements afin d’augmenter leurs revenus et de rendre leurs conditions de travail plus descentes.

 « Aujourd'hui, chaque pays a vu comment se font les choses dans les autres pays. Chacune des transformatrices a appris de ses camarades. Nous allons utiliser les expériences acquises pour améliorer notre travail », a commenté Mme Elisabeth Abo, transformatrice et membre de la délégation de la Côte d'Ivoire.

« Nous avons beaucoup appris et apprecié le travail de ces braves femmes » a fait savoir Mme. Germana dos Santos Soares, membre de l’Association Nouvelle Génération des Pêcheurs de São Pedro au Cabo Verde. « Une fois dans mon pays, je vais partager mes nouvelles connaissances avec mes soeurs transformatrices ».

Les femmes, un poténtiel à valoriser

En Afrique de l'Ouest, les femmes jouent d'importants rôles dans la pêche artisanale au niveau des activités post-capture, comme la vente de poisson frais, la transformation, le stockage, le conditionnement et la commercialisation.  

Mais leurs conditions de travail les exposent à des dangers dans un domaine où les normes de santé et de sécurité sont quasi inexistantes. Leurs moyens de production sont souvent rudimentaires, leur travail sous-payé et leur contribution à l'économie sous-estimée.

« Une visite d’échange entre femmes transformatrices permet de mettre en lumière les défis énormes qu’elles rencontrent tous les jours mais également les solutions qu’elles proposent », selon Mme. Paula Anton, representante AIPAA 2022 au Sénégal.

« Elles ont vécu des expériences similaires, elles passent par les mêmes difficultés et peuvent donc s’exprimer et se comprendre. Cela peut contribuer à rendre leur travail plus facile à l’avenir », a-t-elle ajouté.

M. Armand Zegbeu du Ministère des ressources animales et halieutiques de la Côte d’Ivoire et Cordonnateur National du projet IPC-AO, s’est dit satisfait de cette visite: « Les femmes ont partagé leurs connaissances au cours de rencontres directes. Elles ont évoqué leurs problèmes et donné des solutions pour résoudre les obstacles liés à la structuration et au fonctionnement de leurs organisations, au financement de leurs activités, à la commercialisation et à la transformation des produits halieutiques. Aussi, ont-elles échangé les contacts pour la poursuite des discussions. La mise en place d’un réseau sous-régional de femmes transformatrices a été adoptée, ainsi que la création d’une plateforme WhatsApp. Nous pensons que cette visite va contribuer à professionnaliser leurs activités et à les rendre financièrement autonomes » a t-il indiqué.

 

Inauguration d'une nouvelle unité de fours FTT de la FAO

Pendant la visite, une nouvelle unité constituée de cinq fours FTT a été inaugurée en présence du Ministre des pêches et de l'économe maritime du Sénégal, M. Alioune Ndoye, et du Coordonnateur du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, M. Robert Gouantoueu Guei.

Les fours FTT réduisent considérablement l'exposition des travailleuses à la chaleur nocive, aux brûlures et à la fumée, fournissent aux consommateurs des produits sûrs et de qualité et contribuent également à la protection de l'environnement en réduisant les pertes post-capture, la pollution et la quantité de bois utilisée comme combustible.

 « Nous éprouvons une joie énorme de savoir que l’inauguration de cette unité pilote de transformation de produits de la mer va permettre aux communautés de pêche de Dionewar d’augmenter leurs revenus grâce aux innovations introduites », a commenté M. Guei lors de l'inauguration.

« Elle va améliorer du même coup les conditions de vie des femmes transformatrices et celles de leur ménage, en réduisant la pénibilité du travail et les risques d’accidents », a-t-il ajouté.

A propos de l'IPC

L'autonomisation des femmes dans les chaînes de valeur de la pêche artisanale est fondamentale pour concrétiser la vision de l'IPC de développer des processus plus holistiques et des approches intégrées dans la gestion durable des pêches côtières en partageant les meilleures pratiques et les leçons apprises aux niveaux national, régional et mondial, pour reproduire et étendre ces nouvelles approches.

Le projet IPC-AO est financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Il est mis en œuvre par la FAO et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à travers la Convention d'Abidjan.