FAO en Côte d'Ivoire

Conservation des mangroves : La FAO et le PNUE invitent à s’inspirer du modèle réussi dans le village de Niéga.

10/08/2022

Le projet Initiative Pêches Côtières de la FAO/FEM célèbre la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove en Côte d'Ivoire

3 août 2022, Niéga - En Côte d’Ivoire, la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove a été célébrée à Niéga dans le département de Sassandra par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers l'Initiative Pêches Côtières en Afrique de l'Ouest (IPC-AO).

Le Dr Yacoub Issola de la Convention d’Abidjan, coordonnateur de la composante mangrove du projet IPC-AO a saisi cette importante tribune pour inviter toutes les localités de la Côte d’Ivoire abritant les mangroves à s’inspirer du modèle réussi du village de Niéga.

 « Contrairement aux autres villages de Sassandra, Niéga est l'un des villages qui a pu conserver ses mangroves dans leur état naturel du fait de ses us et coutumes. Nous avons donc choisi ce village pour abriter la première édition de la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème de la mangrove pour encourager et témoigner notre reconnaissance aux populations locales pour leurs efforts pour la protection de cet écosystème unique, spécial, et fragile » a-t-il fait remarquer.

Ce message a été appuyé par M Lamine Coulibaly, Préfet de région du Gbôklè, Préfet du département de Sassandra qui pour sa part, a invité les femmes de la région à contribuer à préserver les mangroves en mettant définitivement fin à l’utilisation des palétuviers pour le fumage de poisson.

 En vue d’encourager les populations de Niéga à poursuivre leurs efforts de conservation de la mangrove et maintenir le village propre, elles ont reçu du projet ICP-AO, un important lot d’équipements d’entretiens d’environ 132 articles composés de brouettes, de poubelles, de bottes, de râteaux, de machettes et de pelles d’une valeur estimée à environ 3 500 000 F CFA. Un don remis en présence de nombreuses autorités administratives dont le directeur départemental du Ministère des Eaux et Forêts, qui tutelle la gestion des mangroves.

 En 2000–2020 les forêts de mangrove ont augmenté de 2,72% sur les sites du projet au Sénégal alors qu’elles ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire

 En marge de cette célébration officielle, un atelier de restitution de plusieurs études sur les mangroves menées par le projet IPC-AO a été organisé à la salle de conférence du débarcadère de Sassandra en présence d’une quarantaine de parties prenantes dont des pêcheurs artisans et des femmes transformatrices de poisson.

Ces études réalisées sur la période 2000–2020 ont révélé que les forêts de mangrove ont augmenté de 2,72% sur les sites du projet IPC-AO au Sénégal alors qu’elles ont régressé de 10% en Côte d’Ivoire.  

Ces études ont aussi dressé une liste des facteurs de destruction que sont l’agriculture avec l’expansion des plantations des produits d’exportation, la construction des infrastructures (routes, portent), l’urbanisation, et surtout la coupe pour les usages divers dont le fumage des produits de la pêche.

 « Si rien n’est fait pour leur protection, toutes les superficies de mangroves viendraient à disparaitre, et avec elles toute la biodiversité qu’elles recèlent avec leurs fonctions, biens et services écosystémiques qu’elles rendent aux populations locales, à la Côte d’Ivoire et à l’humanité » a alerté le Dr Issola. 

 « A travers des activités de sensibilisation dont la journée de la conservation de l’écosystème de la mangrove, nous voulons contribuer à attirer l’attention sur les menaces et susciter des actions qui permettent d’inverser la tendance car sauvegarder la mangrove permettra de restituer la biodiversité, les biens et services écosystémiques tout en relançant l'économie locale grâce à la reconstitution des stocks des produits des pêches » a-t-il insisté Aboubacar Koné, coordonnateur national du Projet IPC-AO

 Le forêts de mangroves forment des écosystèmes typiques des zones tropicales et subtropicales. Ces écosystèmes sont vitales pour la conservation de diverses espèces animales et végétales et dans la lutte contre l’érosion côtière et le changement climatique. Cependant, il s'agit de l'un des écosystèmes les plus menacés au monde, c'est pourquoi des mesures sont prises pour les protéger.

 Le projet IPC-AO est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et mis en œuvre en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) via la Convention d’Abidjan.