FAO en Côte d'Ivoire

Données statistiques dans le secteur agricole : Des experts africains de l’espace francophone renforcent leurs capacités.

12/10/2022

A l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la ville historique de Grand Bassam a abrité du 04 au 06 aout dernier, un atelier de renforcement de capacités portant sur la collecte et la compilation des données statistiques et les dépenses publiques dans le secteur agricole. La formation était destinée à une vingtaine de participants issus de 10 pays africains de l’espace francophone.

L'agriculture en Afrique est un secteur très important, représentant 65 pour cent de l'emploi total et 32 ​​pour cent du PIB. Dans cette région et dans le reste du monde, les populations sont en croissance. Et, comme les terres et les eaux ne peuvent pas s'étendre, la nourriture supplémentaire proviendra des gains de productivité. L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que le monde devra produire 70% de nourriture en plus pour 2,3 milliards de personnes supplémentaires d'ici 2050 tout en luttant contre la pauvreté et la faim, en utilisant plus efficacement les ressources naturelles rares et en s'adaptant au changement climatique.

En vue de relever ce défi en disposant de données fiables, la FAO et le Fonds monétaire international ont en 2010, collaboré à la formulation d'un questionnaire sur les dépenses publiques dans l'agriculture. Ainsi chaque année, la FAO sollicitent à travers un questionnaire, les ministères des finances et les organismes nationaux de statistiques de différents pays en vue de collecter et compiler des données budgétaires, en particulier celles qui portent sur   les dépenses publiques consacrées à l'agriculture.  La situation actuelle est que moins de 20 pays d'Afrique communiquent leurs données.

Dans la perspective d’encourager les pays à transmettre leurs données, la FAO a organisé un atelier international de renforcement de capacité sur les statistiques de finances publiques dans l’agriculture. Cet atelier initié à l’intention d’une vingtaine de participants issus de 10 pays africains de l’espace francophone a mis l’accent sur les normes de collecte des données sur les dépenses qui doivent être conformes au Manuel des statistiques des finances publiques du FMI et à la classification des fonctions du Gouvernement.

A l’ouverture de la session, Mme Anne-Marie Kouassi N'Da, représentant le représentant résident de la FAO, a relevé que cet atelier vise à fournir une base pour la mise en œuvre pratique de rapports conformes à la norme internationale sur les dépenses publiques en agriculture.

Issue de la division des statistiques au siège de la FAO, Atang Moletsane, chargée de la formation sur les dépenses publiques allouées à l’agriculture, a indiqué « qu’il s’agit pour la FAO de pouvoir impliquer tous les pays dans le calcul de leurs indices qui sont en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD) », notamment l’objectif 2.a.

La cible 2.a de l’objectif 2 des ODD (Objectifs de développement durable) se concentre sur la nécessité d’augmenter les investissements dans la réalisation de l’objectif 2 des ODD, et est mesurée par l’indicateur 2.a.1 des « ODD et l’Indice d’orientation agricole (IOA) pour les dépenses publiques ».  

Le directeur chargé du suivi des politiques sectorielles, du social et des économies locales à la direction générale de l’Economie du Bénin, Yves Kokou Assoussa, a noté que « les données telles que la FAO les souhaite ne sont pas exactement du format des données publiques ».

M. Kokou Assoussa a souligné qu’il y a des spécificités qui sont recherchées ici par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, car et ce qui est publié par l’administration publique béninoise n’est pas désagrégé exactement de la même manière. D’où l’intérêt de cette formation qui permettra l’administration béninoise de se conformer aux normes internationales.