FAO en Côte d'Ivoire

Pêche artisanale : l'Initiative Pêches Côtières de la FAO, financée par le FEM, promeut l’outil FPAT en Côte d’Ivoire

14/11/2022

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers le projet Initiative Pêches Côtières a organisé du 07 au 11 novembre 2022 dans la ville balnéaire de Jacqueville en Côte d'Ivoire, une session de renforcement de capacité à l’intention d’une trentaine d’acteurs de la pêche artisanale. Cette formation qui a déjà eu lieu en Écuateur, au Sénégal et au Cabo Verde, a porté sur un outil d’évaluation de la performance des pêches (FPAT, en son acronyme anglais).

La FAO veut appuyer les efforts du Gouvernement Ivoirien visant à faire de la pêche un secteur dynamique et pourvoyeur d’emplois pour les jeunes. En effet, 400 milliards CFA sont injectés chaque année dans l’importation de produits halieutiques en vue de satisfaire la demande nationale. Pour inverser la tendance, l’outil FPAT proposé par la FAO permettra aux autorités compétentes de mieux gérer le secteur de la pêche en général et de la pêche artisanale en particulier.

Justifiant l’intérêt de cette formation, Fatou Sock, conseillère technique principale du Projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO) a expliqué que le FPAT vise à permettre au pays de disposer de toutes les données nécessaires et issues de sources fiables pour analyser les flux dans le secteur de la pêche. « Le FPAT a l’avantage de couvrir les dimensions sociales, économiques, écologiques et de gouvernance et se présente comme un outil adapté à nos pays pour mesurer les progrès réalisés dans la gouvernance des pêches » a-t-elle fait remarquer.

 « Cet outil permet aux acteurs de la pêche de se familiariser avec le processus de notation des indicateurs, d’apprendre à interpréter les résultats et à identifier des informations utiles pour la gestion. Il va en plus aider ces acteurs à apprendre à identifier les effets causals entre les entrées et les sorties sur les différentes dimensions évaluées et d’apprendre à remplir les feuilles de calcul destinées à être téléchargées sur cette interface utilisateur Web appelé application FPAT » a-t-elle insisté.

Les participants seront à mesure d’utiliser les données, les informations et les connaissances spécifiques sur la pêcherie pilote sur laquelle a porté la formation (la sardinelle) pour déterminer le niveau précis des scores associés aux mesures, a indiqué Mme Sock.

 Dr Constance Diaha N’Guessan, chercheur au Centre de Recherches Océanologiques d’Abidjan (CRO), a fait observer que les indices de performance vont servir de point de référence pour prouver si par exemple le stock en ressource halieutiques est surexploité ou pas, ou s’il est en deçà.  

Roberto Biahou, un pêcheur à Sassandra, s’est félicité de cet outil qui va favoriser une pêche intelligente et permettre de faire face aux effets du changement climatique qui a perturbé le cycle et les saisons de la pêche.  

La pêche artisanale en Côte d’Ivoire est caractérisée par des phénomènes de migration des acteurs, une diversité des communautés de pêche, une multitude de points de débarquement, d’engins de pêche, de navires, d’espèces de poisson mais aussi, par la complexité des caractéristiques géophysiques et écologiques des zones de pêche.

Pour rappel, la conception et la mise en œuvre de l’outil FPAT est le fruit de la collaboration entre la FAO, l’Université de Washington et Blue Matter Science.

Financée par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), l’Initiative Pêches Côtières rassemble des agences des Nations Unies et des organisations internationales de conservation ainsi que les gouvernements et les organisations de pêcheurs et de travailleurs de la pêche de six pays :  le Cabo Verde, la Côte d’Ivoire, l’Equateur, l’Indonésie, le Pérou et le Sénégal.

Le programme vise à promouvoir l’utilisation et la gestion durable des pêches côtières à travers des approches innovantes pour améliorer la gouvernance et renforcer la chaîne de valeur des produits de la mer.