FAO en Côte d'Ivoire

Pêche artisanale : Les acteurs de Sassandra invités à se conformer à la législation en vigueur dans l’exercice de leur activité.

28/11/2022

A Sassandra, ville située dans le sud-ouest ivoirien, la principale activité économique est la pêche. Cependant, ce secteur est confronté à plusieurs difficultés. Au nombre de ces difficultés, la pêche sans permis, la pêche pratiquée dans les zones restreintes ou les aires marines protégées (AMP), la pêche avec engins interdits, la pêche dépassant les quotas ou la pêche d’espèces interdites.

Pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), toutes ces difficultés sont liées à la méconnaissance de la législation qui régit le secteur de la pêche et de l’aquaculture en Côte d’Ivoire.

Ainsi, à la faveur de la Journée mondiale des pécheurs artisans et travailleurs de la mer organisée à Sassandra, organisé le 21 novembre 2022, les acteurs et actrices de la pêche artisanale ainsi que les populations de Sassandra ont été sensibilisés sur les dangers de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée pour le secteur de la pêche artisanale. Ils ont été également été instruits sur les enjeux de la protection sociale.

Cette initiative est de la FAO, à travers le projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO), en collaboration avec le ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH).

« La Journée mondiale des pécheurs artisans et des travailleurs de la mer vise à défendre et à promouvoir les intérêts des hommes et des femmes qui vivent de la pêche artisanale », a déclaré la chargée des programmes de la FAO en Côte d’Ivoire, Anne Marie N’Da Kouassi.   

Anne Marie N’Da Kouassi a fait savoir que pour soutenir les efforts du gouvernement ivoirien dans ce secteur, la FAO a engagé une évaluation juridique des règlementations et politiques nationales des pêches à travers son projet IPC-AO.

5 fours FTT pour les transformatrices de Sassandra 

L’organisation onusienne a d’ailleurs apporté un appui technique et financier à la validation des textes d’application de la Loi n° 2016-556 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et l’aquaculture pour une amélioration de la gouvernance et de la gestion des pêches.

La FAO, a-t-elle indiqué, a en outre renforcé les capacités des organisations de pêcheurs et travailleurs de la pêche artisanale sur les compétences financières, organisationnelles et de leadership, en particulier concernant des femmes, sur les sites des débarcadères de Sassandra et de Locodjro (Abidjan).  « Sassandra va bénéficier dans le premier trimestre de l’année 2023, d’une plateforme moderne de fumage du poisson composée de cinq fours FTT, d’un hangar dallé et d’un dispositif complet de panneaux solaires comme source d’énergie », a-t-elle annoncé.

70.000 emplois directs dont 30.000 pour les femmes

Mme Gnené Oulou Monique Debora, vice-présidente de la Fenascoop-ci et présidente de l’Union des Sociétés Coopératives des Mareyeuses et Actrices de la Filière Halieutique de Côte d’Ivoire (Unscomafha-ci) s’est félicité de l’écoute des acteurs et actrices de la filière via cet évènement.

« La Côte d’Ivoire, c’est aujourd’hui plus de 70.000 emplois directs dont près de 30.000 femmes qui travaillent directement dans le secteur de la pêche artisanale pour apporter du poisson frais et fumé évalué à plus de 300.000 tonnes par an » a indiqué Mme Gnené Oulou Monique Debora.

« C’est pourquoi, il est important de reconnaitre l’impact de notre contribution dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la lutte contre le chômage et la pauvreté dans les zones rurales » a-t-elle poursuivi.

A l’occasion de cette célébration, les artisans pécheurs de Sassandra ont été dotés d’un important lots de gilets de sauvetage ainsi que des chasubles. La direction locale de la police maritime n’a pas été oubliée. Elle a aussi bénéficié de ces équipement acquis avec l’appui financier de l’agence suédoise de coopération internationale au développement (Asdi) dans le cadre de son projet « Créer un environnement propice visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale » mis en œuvre en Côte d’Ivoire par IPC-AO.

La célébration de cette édition se fait dans un contexte particulier, celui de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (AIPAA 2022) qui offre une occasion de promouvoir l’utilisation durable des ressources halieutiques et aquacoles.

Depuis mai 2019, la FAO à travers son projet Initiative Pêches Côtières composante Afrique de l’Ouest, financé par le Fonds pour l’Environnement mondial, accompagne le gouvernement ivoirien à l’amélioration des conditions de travail et de vie des acteurs et actrices de la pêche artisanale.

Le projet IPC-AO vise à préserver les ressources marines et à garantir que la pêche côtière pour qu’elle puisse continuer à jouer son rôle crucial dans la société, en contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’au développement économique et social.