L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers son programme FISH4ACP, soutient les efforts du pays en vue de l’atteinte de l’autosuffisance en poisson tilapia et pour faire de la pisciculture, une véritable activité économique.

« En appui aux efforts du gouvernement ivoirien visant à combler le déficit en produits halieutiques d’environ 500 000 tonnes de poissons, à travers le Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI), plusieurs initiatives sont en cours parmi lesquels le Projet de relance de la production piscicole phase 2 (PREPICO 2) et le programme FISH4ACP de la FAO qui œuvre à accroitre la production de tilapia en Côte d’Ivoire. Pour améliorer le cadre d’intervention et optimiser les résultats de tous ces projets, la FAO s’est engagée à créer un cadre d’échanges entre l’ensemble de ces projets visant à mettre en synergie les différentes activités prévues » a révélé le mardi 25 avril dernier, Djiré Foungnigué, Administratrice Nationale du programme FISH4ACP de la FAO.  C’était à l’occasion de la réunion semestrielle du Groupe de travail dudit programme appelé aussi « partenariat multi acteurs ». Cette équipe réunit en effet l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du tilapia d’élevage en Côte d’Ivoire.

La réunion semestrielle est l’occasion d’évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet FISH4ACP et d’identifier les difficultés en vue de faire des recommandations pour une mise en œuvre efficace du projet. L’un des acquis récents du projet, est la sélection de 10 fermes piscicoles pilotes à l’échelle nationale qui vont servir de fer de lance pour la promotion de modèles d’affaires améliorés. « L’une de nos tâches au niveau du programme FISH4ACP sera de faire prendre conscience que la pisciculture peut être considérée comme une véritable activité économique, un business à travers la mise à niveau de ces fermes. » a indiqué Djiré Foungnigué.

Représentant le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), l’un des bailleurs du programme, Stella Gaetani, Cheffe Adjointe de Coopération de l’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire, s’est réjouie de cette initiative qui vise à rendre la Côte d’Ivoire autosuffisante en matière de production de poissons en dix ans. « Le plus grand défi sera probablement de maintenir cette production accrue pendant encore plus de 10 ans en la rendant durable sur le plan environnemental, social et économique », a-t-elle dit, estimant que « si la production est durable, elle sera également résiliente face aux pressions, résultats du changement climatique, des crises géopolitiques et sociales ».

Serge N’Gandi, Conseiller Technique, représentant le ministre des ressources animales et halieutiques, a fait savoir que le gouvernement mène de nombreuses actions au profit du secteur. Il a annoncé l’élaboration de textes législatifs et réglementaires dans le domaine de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture pour améliorer la production de poissons.

Résultats de l’étude diagnostic des Organisations Professionnelles aquacoles (OPA)

Selon Mme Djiré Foungnigué, ce diagnostic met en lumière les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités des organisations professionnelles aquacoles et servira de base pour soutenir ces organisations et les renforcer afin qu’elles jouent effectivement leur rôle d’appui aux acteurs de la chaîne de valeur du tilapia d’élevage.

L’étude qui s’est déroulée sur trois mois, de janvier à mars 2023, a consisté à enquêter 44 organisations professionnelles aquacoles sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, sept niveaux de performance ont, à en croire Mme Djiré, été étudiés pour évaluer leur performance.

Le Programme de développement durable des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, intitulé FISH4ACP, est une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). Ce programme d’une durée de 5 ans (2020-2024), est mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), et financé par l'Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ).