FAO en Côte d'Ivoire

Transformation de produits halieutiques : des acteurs nigériens à l’école ivoirienne

25/07/2023

La délégation nigérienne composée d’acteurs de la filière halieutique a séjourné en Côte d’Ivoire du 17 au 21 juillet dernier. L’objectif de cette visite était de bénéficier de l’expérience des actrices ivoiriennes dans la transformation des poissons avec les Fours FTT.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers son projet Initiative Pêches Côtières composante Afrique de l’Ouest a organisé et facilité la visite en Côte d’Ivoire d’une délégation nigérienne composée d’acteurs de la filière halieutique et d’agent de la direction de la pêche et de l’aquaculture du ministère nigérien de l’Environnement et de la lutte contre la Désertification.Durant son séjour, cette délégation s’est imprégnée des méthodes de fumage du poisson avec les fours FTT.

Kanta Aïssa, cheffe de la division nutrition à la Direction de la Pêche et de l’Aquaculture du Ministère de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification, a fait savoir que son pays, le Niger, veut implémenter les fours FTT de la FAO.

« Nous sommes venus pour échanger avec nos sœurs, d’ici, puisque le Niger veut vraiment expérimenter les fours FTT pour vraiment réduire les pertes post-captures », a indiqué Kanta Aîssa, à l’occasion de la visite du débarcadère de Locodjro. Au Niger, le fumage du poisson se fait de façon traditionnelle. Cette immersion devrait permettre aux acteurs de la pêche du pays de basculer aux fours FTT avec l’appui de la FAO, qui a assisté les fumeuses en Côte d’Ivoire à adopter ces fours améliorés.

Selon Mme Kanta Aïssa, cette technique de fumage de poisson va permettre inéluctablement d’éviter les pertes post-captures « puisqu’au Niger, dans la région de Diffa, on a du poisson avec le Lac Tchad, mais il y a beaucoup de pertes post-captures ».

Cette technologie des fours FTT réduit les risques de maladies.  Dr Jérémie Diomandé Labla, consultant en chaîne de valeur et qualité des produits halieutiques pour la FAO relate qu’en Côte d’Ivoire, au départ, la transformation artisanale occasionnait des pathologies chez les fumeuses de poissons.

Toutes les femmes qui fumaient du poisson, selon la méthode traditionnelle, étaient toutes malades, témoigne-t-il, mentionnant qu’elles avaient notamment des maux d’yeux, des maladies de la peau, du poumon et du cœur.

Au niveau de la charge du travail, le fumage traditionnel occupe les femmes entre 8 heures et 24 heures selon les systèmes de fours, or avec les fours FTT, en 2 heures, le poisson est cuit et les femmes peuvent faire deux à trois cycles par jour, a-t-il fait remarquer.

Il fera en outre observer qu’avec le système traditionnel, pour 1 Kg de poissons, les fumeuses utilisaient 5 Kg de bois. A contrario, avec les fours FTT, le dispositif absorbe entre 0,5 Kg à 1 Kg de bois pour 1 Kg de poissons. Par conséquent, la consommation de bois a été divisée par cinq.

Le volume de production de poissons au Niger, avec l’insécurité par le terrorisme au niveau Diffa, la plus grande région de production, « on a connu une baisse de la production, la production nationale tour au tour de 49 tonnes par année, », a indiqué Mme Kanta.

Aujourd’hui, l’engouement est porté vers la pisciculture et on a beaucoup de pisciculteurs, rapporte-elle, ajoutant que le président de l’association des pisciculteurs fait partie de la mission, car le Niger veut « aller vers la pisciculture puisque la pêche, maintenant ça ne donne pas assez ».

Florence Okoupo, une transformatrice de la coopérative des mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques de Côte d’Ivoire, salue l’avènement des fours FTT qui « consomment moins de bois, sont plus économiques et rapides par rapport aux fours traditionnels ».

« Avec le four traditionnel, tu peux attaquer le rhume, la sinusite, les maux d’yeux à cause de la fumée », énumère-t-elle. Au débarcadère de Locodjro, les femmes, organisées en coopérative, font désormais le fumage du poisson aux fours FTT initiés par la FAO.

« On a eu les échos avec la FAO que la Côte d’Ivoire a expérimenté les fours FTT, ça fait des années et que ça fait école et on est venu voir cela », a confié Mme Kanta Aîssa, soulignant que « sur le plan sanitaire, on sait que les fours FTT permettent de réduire les cancers ».

Infos : Apa news