FAO en Côte d'Ivoire

Alimentation animale et engrais biologique : la FAO promeut le système BioDAF (bioéconomie circulaire à Abidjan : des déchets alimentaires à la fourchette).

10/10/2023

En appui aux efforts du Gouvernement ivoirien dans le cadre de la souveraineté alimentaire, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a développé plusieurs technologies, dont l'élevage de mouche soldat noire.

Cet élevage s'inscrit dans l'initiative villes vertes pour laquelle la Représentation de la FAO appuie le district autonome d’Abidjan pour vulgariser la bioéconomie circulaire en Côte d’Ivoire. Elle consiste à utiliser des larves de mouches soldats noires pour transformer les biodéchets de sorte à obtenir de la farine de larves séchées très riche en protéine, du fertilisant organique pour la croissance des végétaux et de l’huile d’insecte prisée dans le cosmétique.

« On utilise des biodéchets broyés pour alimenter des larves de mouches soldats noires et au bout d’une dizaine de jours, ces larves-là arrivent à maturité. On va les recueillir, les sécher et les broyer pour constituer une farine riche en protéine qu’on incorpore à l’aliment des animaux », explique Maurice Konan Brou, spécialiste environnement à la FAO.

A travers la bioconversion des biodéchets, dira-t-il, « on obtient un digestat qui est un puissant fertilisant qu’on peut utiliser pour la croissance des végétaux. Et, tout ce processus est inscrit dans l’Initiative ville verte qui est promue par la FAO ».

Le problème clé dans l’alimentation animale, c’est la source de protéine, renseignera-t-il, faisant savoir que sont utilisés soit le tourteau d’anacarde, soit du soja ou du poisson, des éléments dont l’usage pour les animaux entre en compétition avec l’alimentation humaine.

La FAO réfléchit, de ce fait, à trouver une alternative de sources de protéines qui ne rentrent pas dans l’alimentation humaine. L’utilisation des larves de mouches soldats noires constitue une alternative vraiment sûre de protéine pour l’alimentation animale.

« Les mouches soldats noires sont des mouches qui ont pour particularité de ne plus se nourrir, mais de seulement boire de l’eau et se reproduire. Ainsi, les larves sont récupérées pour transformer les biodéchets en fertilisants », a-t-il partagé.

L’organisation onusienne est accompagnée par le Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) qui fait les analyses. Selon M. Brou, la ferme pilote installée à la pépinière d’Abobo a une capacité 500 grammes d’œufs par jour, 2 tonnes de fertilisants organiques, 500 kg de larves pour 5 tonnes de biodéchets transformés. Entre 12 et 14 jours.