A Aboudé Kouassikro dans la région de l’Agnéby-Tiassa, MORONOU Oba Philomène est une mère célibataire de 45 ans. Depuis plus de 10 ans maintenant, elle parcourt 10 kilomètres par jour pour se rendre dans sa plantation de cacao. Ayant arrêté les études en classe de terminale après plusieurs échecs au baccalauréat, elle a hérité au décès de ses parents, d’une parcelle de 3 hectares de cacao afin de se prendre en charge et de s’occuper de ses 3 enfants.

Cependant, la plantation déjà vieillissante et mal entretenue ne lui permettait pas vraiment d’être autonome et indépendante. Malgré ses 9 heures de travail acharné par jour pour faire face aux frais de   scolarisation et de santé de ses enfants, elle avait toujours recours à l’appui financier de ses proches. « Cette plantation, je l’ai héritée de mes parents, mais elle ne me rapportait pratiquement plus rien parce qu’elle est vieille et certains plants mouraient du fait de la sécheresse. Je n’arrivais même pas à subvenir à mes besoins ainsi qu’à ceux de mes enfants. Pour leur scolarisation et leur frais de santé, je suis obligée de demander un appui financier à mes frères » confie -t-elle.

Sans être gagnée par le découragement, cette mère soucieuse du bien-être de ses enfants continue de travailler d’arrache pieds en cultivant du manioc sur une autre parcelle de 0,5 hectares afin de subvenir aux besoins alimentaires de sa progéniture. Puis, la participation à une sensibilisation sur l’importance de la pratique de l’agroforesterie provoque en elle   un déclic. Elle voit en PROMIRE une aubaine pour rénover sa plantation de cacao, et y adhère. « Lorsque j’ai été approchée pour bénéficier du projet PROMIRE, je n’ai pas hésité à m’inscrire parce que j’ai compris que ma cacaoyère pouvait reprendre vie grâce au soutien en agroforesterie. J’ai reçu des plants fruitiers et forestiers que j’ai planté dans ma plantation de caca, j’ai aussi reçu des outils de travail (machette, lime, ciseau palmiste) et un appui technique pour un meilleur entretien de mon champ. En combinant la culture du cacao avec des arbres, j’ai pu améliorer le rendement de ma plantation de cacao ; de 100 kilogrammes auparavant, je produis aujourd’hui plus de 250 kg de cacao par récolte. C’est un succès pour moi.  Cette augmentation de la production a eu un impact énorme sur ma vie et celle de mes enfants. Je suis désormais capable de subvenir à nos besoins de manière autonome, sans avoir à dépendre entièrement de mes proches. Mes enfants peuvent aller à l'école avec fierté, sachant que leur mère a surmonté les obstacles avec courage et détermination. Je suis profondément reconnaissante envers le projet PROMIRE et la FAO pour leur soutien inestimable. Ils ont transformé ma vie et celle de ma famille, et je sais que je peux maintenant regarder vers l'avenir avec optimisme et espoir » affirme-t-elle avec fierté.

 Le projet PROMIRE exécuté conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique (MINEDDTE) prévoit atteindre à son terme en 2026, au total 7 550 bénéficiaires dont 30 pourcents de femmes. Il est financé par le Fond Vert pour le Climat.