La FAO et le gouvernement ivoirien sensibilisent les acteurs des médias sur la problématique de la nutrition en Côte d'Ivoire
En prélude à la Table ronde sur le financement des activités multisectorielles de nutrition en Côte d’Ivoire prévue en septembre 2016, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Gouvernement ivoirien, à travers le Conseil National de Nutrition, ont organisé à Grand-Bassam, les 30 et 31 août 2016, une formation à l'intention des acteurs des médias de la Côte d'Ivoire.
Ont pris part à cette formation vingt-trois hommes et femmes de la presse audio-visuelle, de la presse écrite et de la presse en ligne. Cette formation a permis de partager avec les participants les enjeux de la Table ronde sur la nutrition en Côte d’Ivoire. Les concepts-clés en nutrition, la situation nutritionnelle en Côte d’Ivoire, les avancées du pays face aux initiatives au niveau international pour lutter contre la malnutrition, et l’approche multisectorielle en nutrition, tels ont été les thèmes développés au cours des communications présentées lors de la première journée de formation.
Plusieurs présentations ont été faites par Dr Eunice NAGO, Consultante Internationale FAO, Spécialiste en Nutrition et Dr N’GORAN Patricia, coordonnatrice du Secrétariat Technique Permanent du CNN, sur l’état de la malnutrition en Côte d’Ivoire et l’importance de la multisectorialité dans le secteur. Une visite terrain au centre de Protection Maternelle Infantile (PMI) de Grand-Bassam, qui a pour mission de promouvoir les pratiques essentielles en nutrition pour prévenir la malnutrition. Les journalistes ont pu apprendre du processus de prise en charge de la malnutrition, le suivi de la croissance et l’utilisation des outils anthropométriques.
Les enjeux de la formation des médias
Soutenue par la FAO, cette formation s’inscrit dans le cadre de la préparation de la Table ronde pour le financement des activités multisectorielles de nutrition en Côte d’Ivoire et est organisée pour faciliter la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN) 2016-2020. La formation entend participer à la sensibilisation et au renforcement de capacités des journalistes sur les enjeux de la nutrition en en Côte d'Ivoire.
En attendant cette Table ronde prévue accueillir près de 300 participants nationaux et étrangers, dont des représentants d’une centaine d'institutions financières internationales, l'objectif de cette formation est donc de faire des acteurs des médias des partenaires avisés, rigoureux et engagés pour lutter efficacement contre la malnutrition en Côte d'Ivoire. La lutte contre la malnutrition est d'une importance stratégique majeure et doit rassembler toutes les forces, en particulier celles des médias. Selon les statistiques de la FAO, 805 millions de personnes souffrent de la faim. La FAO entend donc sensibiliser les populations sur l’utilisation optimale des ressources alimentaires locales afin d’assurer à tous un régime alimentaire nutritif, équilibré et sain, leur garantissant une santé et un développement humain de qualité. Cela rejoint ainsi le premier objectif stratégique de la FAO qui est de contribuer à éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, a indiqué Luc Genot, représentant la FAO à l’ouverture de cette formation.
La situation nutritionnelle de la Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, la situation nutritionnelle demeure préoccupante, en dépit des efforts du Gouvernement et des autres acteurs intervenant en nutrition. Face à cette situation, le Gouvernement ivoirien a décidé de faire de la lutte contre la malnutrition une priorité, en insistant sur la nécessité de développer une approche multisectorielle et multi-acteurs. Le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers ont ainsi obtenu de nombreuses avancées ces dernières années. Aujourd’hui, les efforts doivent se poursuivre pour atteindre les cibles fixées de l’Assemblée Mondiale de la Santé pour la Nutrition pour 2025.
La malnutrition est la cause de nombreux décès, notamment des femmes et des enfants. Selon une étude réalisée par le Ministère de la Santé en 2011-2012, la malnutrition chronique, la malnutrition aiguë et l’insuffisance pondérale touchent respectivement 29,8%, 7,5% et 14,9% des enfants de moins de 5 ans au niveau national. La malnutrition affecte la capacité d'apprentissage, le capital humain et compromet le développement, par ses conséquences néfastes, tant sur la santé, l'éducation que sur l'économie.
Le plus souvent, les problèmes de sous-nutrition ou de surnutrition découlent en partie de choix et de pratiques inappropriés. En améliorant nos systèmes alimentaires, notre façon de produire, récolter, entreposer, transporter, transformer et distribuer les aliments, nous pouvons améliorer nos régimes alimentaires, notre santé et mieux préserver les ressources naturelles.