Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS)

Base de Données FAO/INFOODS sur la Composition des Aliments pour la Biodiversité: Collaboration avec des étudiants universitaires pour saisir plus de données

06/07/2018

La Dr Ruth Charrondière est une Officière de Nutrition à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). En 2008, elle s’est rendu compte qu’il n’existait aucune base de données pour aider les professionnels à reconnaître facilement les différences de contenu nutritionnel entre différentes variétés d’aliments, y compris la viande de différentes races d’animaux. Elle était convaincue que, sans ces connaissances facilement disponibles, la biodiversité ne serait jamais intégrée dans la nutrition ou l’agriculture et que la déconnexion entre l’alimentation (nutrition) et l’agriculture (production) se poursuivrait. Pour y apporter une réponse, elle et un groupe de collègues de la FAO ont collecté des données de composition et ont publié, en 2010, la Base de données FAO/INFOODS sur la composition des aliments pour la biodiversité. La base de données contient uniquement des données analytiques provenant principalement de sources évaluées par des pairs. Elle est passée de 2400 entrées d’aliments au départ (principalement des aliments d’origine végétale tels que les céréales, les légumes et les fruits) à plus de 6500 entrées d’aliments. Cependant, l’initiative a rapidement été confrontée au défi de collecter davantage de données analytiques pour les ajouter à la base de données INFOODS.

En 2012, le Dr Paul Boettcher de la FAO est venu voir la Dr Charrondière avec une solution à ce dilemme. Depuis 2009, le Dr Boettcher a travaillé avec des étudiants et des professeurs du Programme Mondial de Leadership dans le domaine de l’Agriculture et de l’Alimentation du Doyen de l’Université d’État de l’Iowa (ISU) pour mener diverses collaborations avec la FAO. Le Dr Boettcher a suggéré que le programme 2012 pourrait aider à fournir des données sur la composition des races bovines à viande. À cette époque, la base de données FAO/INFOODS manquait d’entrées relatives à la viande, ce qui rendait cette contribution particulièrement importante. Suite au projet, 210 entrées d’aliments sur les races bovines à viande ont été ajoutées et un article scientifique a été publié, faisant de la collaboration un grand succès. De même, en 2014 des étudiants de l’ISU travaillant avec la Dr Charrondière ont fourni environ 250 entrées d’aliments sur les races porcines à la base de données FAO/INFOODS et en préparent un article.

Ce partenariat entre la FAO et l’ISU est un exemple de la façon dont les étudiants universitaires, sous la supervision des professeurs et du personnel de la FAO, peuvent fournir des données de recherche importantes qui répondent aux besoins de la FAO. Non seulement la FAO bénéficie d’une telle collaboration, mais les étudiants acquièrent également une expérience scientifique de première main en travaillant en étroite collaboration avec une prestigieuse organisation scientifique internationale.

En termes de conservation de la biodiversité des animaux d’élevage, la base de données FAO/INFOODS fournit désormais des données pertinentes sur des aspects nutritionnels de différentes races d’animaux d’élevage. Cela aide à identifier les races précieuses qui doivent être conservées. La Dr Charrondière estime que « l’agriculture doit changer sa façon de penser afin que la nutrition puisse être intégrée comme un élément dans la sélection des races ». La Dr Charrondière et la FAO croient que la satisfaction des besoins nutritionnels par le biais des aliments et non pas au moyen de suppléments additionnels se traduira par un approvisionnement alimentaire plus durable et nutritif à l’échelle mondiale. L’identification des races d’animaux d’élevage qui permettent une meilleure nutrition et qui sont bien adaptées à leur environnement local sera essentielle pour combler l’écart entre l’agriculture (production) et l’alimentation (nutrition).

La relation entre la FAO et l’Université d’État de l’Iowa a le potentiel de servir de modèle pour de futures collaborations avec d’autres universités qui peuvent apporter des données et des connaissances précieuses à cette base de données et qui peuvent aider à identifier encore plus de races d’animaux d’élevage nécessitant des efforts de conservation.

Nicholaus Jackosky et Briar Tenold

Sources:

  •  Charrondière, Ruth. « Base de données FAO/INFOODS ». Entretien personnel. 27 mai 2014.
  •  U. Ruth Charrondière et al. FAO/INFOODS Food Composition Database for Biodiversity. Food Chemistry 140 (2013) 408–412

FAO/INFOODS (2013). Base de Données FAO/INFOODS sur la Composition des Aliments pour la Biodiversité – version 2.1- BioFoodComp2.1.FAO, Rome.