Directeur général QU Dongyu

Regards sur la FAO: la première institution des Nations Unies à faire la transition vers le tout numérique

À l’échelle mondiale, la FAO aide les pays à développer l’utilisation des outils numériques au profit des petits exploitants des zones rurales. © FAO/Lekha Edirisinghe

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est la première institution des Nations Unies à fonctionner entièrement en ligne, un exploit qui l’a placée en très bonne position pour assurer ses activités au quotidien pendant la pandémie de covid-19 et faire face aux enjeux d’un monde en évolution rapide.

L’élan numérique imprimé par le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a permis à l’Organisation de conserver une longueur d’avance au cours de ces trois dernières années marquées par la pandémie mondiale, puisque ses activités ont pu se poursuivre et s’étendre malgré l’extrême difficulté de la situation. Comme on peut le constater aujourd’hui, la montée en puissance d’une «FAO numérique» constitue un accélérateur incontournable de la transformation qui doit permettre de réaliser les quatre améliorations visées par l’Organisation en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie ainsi que les objectifs de développement durable (ODD), sans laisser personne de côté.

Répondre à une demande de dématérialisation

La FAO, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, a tenu en avril 2020 sa première réunion entièrement virtuelle, durant laquelle des services d’interprétation ont été assurés à distance dans les six langues officielles. Depuis, des centaines de réunions ont eu lieu en ligne ou selon des modalités hybrides et, à titre d’exemple, les travaux de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique tenue en mars dernier à Dacca se sont déroulés sans aucun support papier.

La transition a été rendue possible par la mise en place d’un environnement de travail numérique, une plateforme en ligne intégrée et axée sur la productivité qui permet à la FAO d’accomplir au mieux sa mission. Cet environnement de travail remodelé prend la forme d’une série de solutions et d’outils numériques grâce auxquels l’ensemble du personnel de l’Organisation peut mener à bien ses tâches en tout lieu et dans n’importe quel fuseau horaire en travaillant à distance sur des supports en ligne, ce qui a contribué à la transformation de l’Organisation.

© FAO/Giulio Napolitano

L’élan numérique imprimé par le Directeur général, M. Qu Dongyu, a permis à la FAO de conserver une longueur d’avance pendant la pandémie mondiale. © FAO/Giulio Napolitano

Des initiatives numériques déployées partout dans le monde

La FAO dispose d’une riche expérience à l’échelle de la planète dans l’élaboration et l’utilisation de données, de méthodes et d’outils géospatiaux et dans la mise à disposition de ces biens publics numériques, qui ont pour objet d’aider les partenaires aux niveaux local, national et mondial à mettre en place des systèmes agroalimentaires durables. 

Ainsi, la plateforme géospatiale Main dans la main de la FAO, un outil primé et en accès libre, fournit des indicateurs de la sécurité alimentaire et des statistiques agricoles à l’appui d’interventions plus ciblées dans le secteur agricole. La plateforme donne en effet accès à des millions de couches de données issues de différents domaines et de différentes sources, ce qui en fait un outil indispensable à la bonne marche de l’Initiative Main dans la main de la FAO, qui peut être mis au service des spécialistes en agriculture numérique, des économistes, des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux et d’autres parties prenantes intervenant dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation.

Depuis l’inauguration de la plateforme, en 2020, plus de 65 pays et institutions ont pris part à des ateliers destinés à leur faire comprendre comment l’exploitation des données et des technologies pouvait contribuer à la transformation numérique de l’agriculture et au développement rural. 

Une autre initiative notable est la Plateforme internationale pour l’alimentation et l’agriculture numériques. Créé en décembre 2020, ce forum inclusif et multipartite a pour objet de favoriser le dialogue sur le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture. 

Enfin, l’Initiative 1 000 villages numériques, établie par la FAO en 2020, aide les pays à élargir l’accès aux outils numériques et à généraliser leur utilisation dans les systèmes agroalimentaires et les territoires ruraux. Elle vise à donner aux petits agriculteurs la capacité d’améliorer leurs moyens d’existence en leur proposant des solutions numériques novatrices au plus près de leurs besoins.

Les spécialistes de la FAO ont aussi produit plusieurs rapports faisant valoir les avantages que procure l’adoption des technologies numériques, notamment l’édition 2022 de La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, qui analyse les facteurs de l’automatisation de l’agriculture et la capacité de ces technologies à rendre la production alimentaire plus efficace et plus respectueuse de l’environnement. Ces spécialistes étudient également les façons dont la technologie des chaînes de blocs pourrait permettre de nourrir davantage de personnes sans aggraver la crise climatique.

Par ailleurs, une série de cartes numériques a été produite, notamment la carte mondiale des sols touchés par la salinisation, outil essentiel qui permettra de mettre fin à ce phénomène et de stimuler la productivité.

«La FAO est très attachée à la transformation numérique qui, grâce à ses effets tangibles, peut sensiblement contribuer à l’éradication de la faim et de la pauvreté, dans la droite ligne des objectifs de développement durable», a déclaré M. Dejan Jakovljevic, Directeur de l’informatique et Directeur de la Division de la transformation numérique et de l’informatique de la FAO.

Il a fait observer que «le développement du numérique change déjà des vies et transforme les systèmes agroalimentaires en éclairant la prise de décisions, en apportant des informations essentielles et en mettant en relation les différentes parties prenantes, mais aussi en plaçant les bons outils entre les mains des agriculteurs et des agricultrices».