Directeur général QU Dongyu

Une FAO nouvelle et dynamique pour un monde meilleur

05/08/2020

Au cours de sa première année en tant que Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu a guidé l’Organisation pendant que le monde était en proie à divers fléaux, des invasions d’organismes nuisibles et une pandémie. Face aux difficultés qui se sont fait jour tout au long de cette année, il est resté convaincu que l’alimentation et l’agriculture renfermaient la solution à nombre des problèmes auxquels le monde est confronté actuellement. «Sous ma houlette, a-t-il promis avant son élection, la FAO sera confortée en tant que centre mondial de coordination des politiques agricoles.»

L’idée que l’alimentation et l’agriculture sont la clé d’une vie meilleure pour des millions de personnes sous-tend et détermine les décisions prises par M. Qu depuis son arrivée. Afin de proposer des solutions à des problèmes complexes et de longue date comme la faim, la malnutrition et la pauvreté rurale, il a mis au point une série de réformes visant à rendre la FAO plus efficace et plus réactive, tout en veillant à ce que la production de connaissances scientifiques et techniques fiables demeure au cœur des travaux de l’Organisation.

Une structure souple

La structure modulaire que le Directeur général a mise en place, qui décloisonne les activités et supprime certains niveaux administratifs, a vocation à faire de la FAO une organisation plus souple, plus réactive et moins bureaucratique. Lors de la réunion qu’il a tenue avec tous les hauts fonctionnaires de la FAO fin juillet, peu après que le Conseil a adopté ses propositions de réforme, le Directeur général a expliqué: «Nous avons engagé la réforme et la réorganisation les plus importantes depuis la création de la FAO. Une réforme qui aboutit à une structure cohérente et plane, à un système de direction qui repose sur une délégation de pouvoirs accrue et à un environnement qui encourage la créativité et l’esprit d’initiative. La nouvelle FAO est souple», a-t-il déclaré devant les hauts fonctionnaires du monde entier qui s’étaient joints à lui en ligne.

M. Qu a insisté sur le rôle de chef de file que les hauts fonctionnaires allaient devoir endosser dans cette nouvelle structure. Les directeurs de division, de centre ou de bureau, en tant que spécialistes dans leurs domaines respectifs, seront sous l’autorité directe de l’équipe de direction essentielle, composée du Directeur général, de ses trois adjoints, de l’Économiste en chef, du Scientifique en chef et du Directeur de Cabinet. M. Qu a indiqué que la nouvelle structure, qu’il a qualifiée d’«économie du partage», contribuerait à renforcer la communication, le consensus et la responsabilité en interne, tout en décloisonnant les activités et en réduisant la bureaucratie au minimum.

Les directeurs y gagneront en autonomie. Il n’en demeure pas moins qu’«au départ, cette approche représentera un défi car il faudra s’adapter et ajuster nos méthodes de travail. Mais très rapidement, elle apportera des avantages supplémentaires, renforcera la prise de décision et offrira des possibilités nouvelles», a expliqué le Directeur général. Il a demandé aux hauts fonctionnaires de ne pas penser uniquement à leur propre unité mais de réfléchir à la manière dont ils pourraient agir dans l’intérêt général de la FAO.«Quand vous vous ouvrez au monde, le monde s’ouvre à vous.»

L’ensemble de réformes approuvé en juillet n’était que le dernier en date d’une série de changements organisationnels amorcés par le Directeur général au cours de sa première année en poste.

Afin de renforcer la coordination des travaux transversaux sur les objectifs de développement durable (ODD), à la fois au sein de la FAO et avec des entités des Nations Unies et d’autres partenaires, le Bureau des objectifs de développement durable a été créé. Il est placé sous la supervision directe du Directeur général. De même, le Bureau des petits États insulaires en développement, des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral a été mis en place en vue de renforcer la coordination des travaux de l’Organisation en faveur des plus vulnérables.

Une FAO innovante et numérique

L’une des premières propositions de M. Qu concernait la création d’un bureau de l’innovation et d’un poste de Scientifique en chef qui serait associé à des fonctions de direction essentielles, ce qui était en accord avec sa volonté de mettre l’accent sur les solutions novatrices et fondées sur des éléments scientifiques en matière d’agriculture.

En effet, le Directeur général n’a cessé de mettre en avant le recours à l’innovation, aux solutions numériques et aux mégadonnées pour relever les défis liés à l’alimentation et l’agriculture. Dans ce contexte, une suite d’outils numériques a été mise à disposition sur le site web de la FAO, lui-même refondu à plusieurs reprises pour rendre l’Organisation plus transparente et plus accessible. Le lancement de la plateforme de données géospatiales de l’initiative Main dans la main, en juillet 2020, a été un jalon important non seulement pour la FAO mais pour la communauté internationale dans son ensemble.

Cette plateforme, qui est un bien public numérique accessible à tous, contient un million de couches géospatiales et des milliers de séries statistiques, qui regroupent des données relatives à plus de 10 domaines liés à l’alimentation et l’agriculture. Ces informations sont indispensables à l’adoption d’une approche intégrée et fondée sur des éléments factuels en matière d’agriculture durable.

«Les technologies géospatiales et les données relatives à l’agriculture offrent la possibilité de trouver de nouveaux moyens de réduire la faim et la pauvreté grâce à des solutions plus accessibles et reposant sur des données», a déclaré le Directeur général lors du lancement de la plateforme.

Un autre processus important est en cours, à savoir la création de la Plateforme internationale pour le développement du numérique dans l’alimentation et l’agriculture, à la demande de plus de 70 ministres de l’agriculture. La plateforme proposée vise à promouvoir la coordination et à renforcer les liens entre les enceintes internationales intéressant l’agriculture et celles ayant trait à l’économie numérique, afin de sensibiliser la communauté internationale aux questions spécifiques à la transformation numérique des secteurs alimentaire et agricole, et à aider les États en mettant à leur disposition des recommandations sur les politiques, des pratiques optimales et des directives volontaires propres à accroître les avantages liés aux applications de technologies numériques en matière agricole. Elle sera hébergée par la FAO.

Une crise porteuse de possibilités

La survenue de la pandémie de covid-19, qui a été source de difficultés pour tous, a également été l’occasion pour la FAO de faire un énorme bond dans l’ère numérique: le nombre journalier de réunions en ligne à l’échelle de l’Organisation a été multiplié par cinq. Les procédures administratives ont été rationalisées et simplifiées, et le flux des travaux a été adapté, de sorte qu’ils soient davantage compatibles avec les conditions de télétravail.

En avril, la FAO a tenu une réunion virtuelle des ministres de l’agriculture d’Afrique sur les effets de la pandémie dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture. À cette occasion, une interprétation simultanée a été assurée en ligne dans toutes les langues officielles, faisant de l’Organisation un pionnier au sein du système des Nations Unies. Depuis, ce service est proposé pour toutes les réunions et autres manifestations officielles de la FAO qui se déroulent à distance.

Bien qu’il ait eu à relever des défis sans précédent au cours de sa première année en poste, le Directeur général envisage toujours l’avenir avec une conviction inébranlable. «Il faut voir les aspects positifs même lorsque la situation est négative et ne pas perdre espoir dans les moments difficiles», a-t-il indiqué.

De concepteur en chef à ingénieur en chef

Devant les hauts fonctionnaires de la FAO en poste dans le monde entier qu’il avait réunis, un an après son arrivée, le Directeur général a évoqué en ces termes sa vision qui prenait corps: «Dans mon manifeste, j’ai écrit que nous sommes ce que nous pensons. Une pensée nouvelle nous conduira sur une voie différente. Notre périple a commencé il y a 364 jours. Aujourd’hui, chacun d’entre vous devrait connaître le chemin à suivre. Ce chemin aboutira à un avenir meilleur, qui passera par une production, une nutrition et un environnement améliorés. Nous pourrons ainsi avoir une vie meilleure, pas seulement les agriculteurs mais la société tout entière et les consommateurs.»

M. Qu, qui s’apprêtait à entamer sa deuxième année à la FAO, a également décrit les prochaines étapes: «Cette profonde transformation nous concerne tous. Je me vois moi-même passer de la direction d’un groupe de réflexion à la conduite d’un groupe d’action, du rôle de concepteur en chef à celui d’ingénieur en chef.

«Je compte sur vous pour contribuer à cette transformation historique de la FAO et pour parcourir ce chemin avec nous, a été l’appel de ralliement lancé par le Directeur général. L’avenir est entre vos mains! Construisons une FAO dynamique pour un monde meilleur.»

Voir aussi: Diriger en période de crise