Directeur général QU Dongyu

Une visite sur le terrain pour témoigner de la transformation agricole à l’œuvre au Bangladesh

12/03/2022

Gazipur, Bangladesh – Après la conclusion de la trente-sixième session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, accueillie par le Gouvernement bangladais à Dacca, la capitale, au début du mois de mars 2022, l’heure était venue pour M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, et son équipe de se rendre sur le terrain.

Au cours des plus de 50 ans qui ont suivi l’indépendance du Bangladesh, l’agriculture du pays s’est transformée. Les progrès agricoles accomplis sont notables. Ces gains sont en grande partie dus à un appui cohérent aux politiques et à des investissements importants dans les systèmes de recherche agricole.

La croissance économique du pays reste élevée depuis plusieurs décennies et fait montre d’une résilience impressionnante face aux chocs économiques mondiaux, y compris ceux provoqués par la covid-19. Après être parvenu à la sécurité alimentaire pour sa population, qui a plus que doublé et continue de croître, le Bangladesh se concentre de plus en plus sur la sécurité nutritionnelle et les exportations alimentaires.

Tandis qu’il se tenait sur la rive d’un vaste étang d’élevage, le Directeur général a sorti son téléphone portable pour filmer plusieurs pêcheurs en train d’avancer dans l’eau et d’attraper, à l’aide de filets traditionnels, un groupe de gros poissons qui se débattaient.

Muhammad Faisal Sikder, propriétaire de l’exploitation aquacole âgé de 38 ans, s’est vu conseiller d’ouvrir un restaurant où la population locale pourrait goûter de la carpe fraîche. Ancien éleveur de volaille, M. Sikder s’est lancé dans la pisciculture car celle-ci était plus lucrative. Il dégage maintenant quelque 47 000 USD de bénéfices annuels et encourage d’autres jeunes entrepreneurs à devenir pisciculteurs.

«J’ai l’impression d’être rentré à la maison», commente le Directeur général. «Voir un village traditionnel a été un vrai plaisir pour moi.»

Et d’ajouter qu’il souhaitait intégrer ce village à l’initiative 1 000 villages numériques de la FAO. Ensemble, la FAO et le Bangladesh, Membre de l’Organisation, ont identifié plus de 50 villages numériques dans le pays.

Prochain arrêt: un élevage de volaille «modèle». Celui-ci compte parmi les nombreuses exploitations bangladaises qui contribuent à enrayer la propagation de la grippe aviaire, laquelle représente une menace constante dans tous les élevages de volaille en Asie. La grippe aviaire peut provoquer des ravages dans les moyens de subsistance des petits exploitants, car l’apparition d’un foyer nécessite d’abattre l’ensemble du troupeau présent dans l’exploitation infectée.

Le Directeur général a également visité une initiative communautaire qui vise à apprendre aux éleveurs et aux vétérinaires à réduire leur utilisation d’antimicrobiens. Une utilisation excessive de ces produits entraîne une augmentation de la résistance aux antimicrobiens. Les projets portant sur la biosécurité et la résistance aux antimicrobiens sont soutenus par le Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontières de la FAO. Le Directeur général a échangé des vues avec un groupe de productrices de volailles de basse-cour afin de mieux comprendre les problèmes de maladies auxquels celles-ci sont confrontées et comment elles prennent part à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Les deux principaux centres de recherche en sciences agronomiques du pays – l’Institut de recherche sur le riz du Bangladesh et l’Institut de recherche agronomique du Bangladesh – ont été les destinations de l’après-midi. Dans ces deux instituts, le Directeur général a visité divers stands où étaient présentées des innovations, notamment en matière de lutte contre les ravageurs, d’irrigation et de gestion de l’eau, et de biotechnologie.

Rejoint par les directeurs des deux instituts ainsi que par plusieurs scientifiques de renom, le Directeur général a prononcé une brève allocution à l’extérieur du laboratoire central de l’Institut de recherche sur le riz du Bangladesh. Le pays, qui compte parmi les plus grands producteurs de riz au monde, nourrit une population de plus de 170 millions de personnes.

«Le riz constitue la base de votre sécurité alimentaire», a souligné M. Qu. «Le riz n’est pas seulement un aliment, le riz est une civilisation.»

Le Directeur général a salué les deux instituts pour leur engagement en faveur de la science et de la recherche. «La science est notre avenir», a-t-il ajouté. Avant son départ, il a également visité des rizières voisines, où diverses nouvelles variétés de riz, de légumes et de fruits étaient expérimentées.

Cette visite sur le terrain a montré que le Bangladesh était un pays bien parti sur la voie de la transformation des systèmes agroalimentaires, et dont les objectifs ambitieux consistaient à améliorer encore davantage la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie de tous ses habitants, en ne laissant personne de côté.