Directeur général QU Dongyu

La biodiversité est «essentielle» pour l’avenir de la sécurité alimentaire

20/05/2021

Rome, le 20 mai 2021 - La biodiversité est indispensable à l’alimentation et à l’agriculture, et nous devons la protéger. C’est le message principal qu’a délivré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), lors de la dix-septième réunion du Conseil de direction du Réseau des solutions pour le développement durable (réseau des Nations Unies) qui s’est tenue aujourd'hui.

À l’occasion d’une conférence-débat sur l’utilisation des terres, la biodiversité et la quinzième réunion de la Conférence des Parties, le Directeur général a déclaré que la biodiversité était «essentielle» à la sécurité et la diversité alimentaires, dans la mesure où elle représentait la diversité de la vie dans chaque écosystème, des espèces végétales aux espèces animales, en passant par les pollinisateurs. Non seulement celle-ci sous-tend la production alimentaire, mais elle peut également favoriser les régimes alimentaires sains et nutritifs et accroître la résilience des populations et des communautés.

Ouvrant les débats, le Président du Réseau des solutions pour le développement durable, M. Jeffrey Sachs, a souligné l’importance de bâtir un avenir qui tienne compte des enjeux climatiques pour les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, et a ajouté que notre utilisation de la terre et de sa biodiversité était un facteur essentiel. Le Directeur général a toutefois fait observer que la biodiversité était fortement menacée et que l’agriculture n’y était pas pour rien. Bien que des milliers d’espèces végétales soient cultivées à des fins alimentaires, seules neuf d’entre elles représentent les deux tiers de l’ensemble de la production végétale actuelle. 

 «L’agriculture mondiale repose de plus en plus sur une gamme limitée d’espèces cultivées et animales, et l'on constate au sein de ces espèces une perte de diversité génétique, a indiqué le Directeur général. Par exemple, 29 pour cent des races d'élevage locales dans le monde sont considérées comme en danger d’extinction. Cette évolution va dans le mauvais sens et nuit à la résilience de nos systèmes agroalimentaires. 

Que peut-on faire pour protéger la biodiversité dans l’agriculture?

«Il faut mener d’urgence une action collective pour inverser cette tendance alarmante», a déclaré M. Qu, ajoutant que la FAO s’employait à tenir compte de l’objectif de conservation et de préservation de la biodiversité dans tous les aspects de ses activités. 

Le Directeur général a ajouté que les actions mondiales coordonnées étaient essentielles et a souligné que l’intégration de la biodiversité demandait un travail d’équipe de la part des agriculteurs, des pêcheurs, des éleveurs et des sylviculteurs, ainsi que des autorités nationales, des organisations internationales et des consommateurs.

Il a ensuite indiqué que les activités de la FAO portaient principalement sur la protection et l’amélioration des moyens d'existence des petits producteurs, y compris des peuples autochtones et des communautés locales, qui possédaient souvent de vastes connaissances sur la façon de gérer la biodiversité de manière durable.

Enfin, le Directeur général a insisté sur l’importance de l’innovation. L’adoption de technologies, de modes opératoires, d’infrastructures, de processus et de manières de penser novateurs est essentielle pour améliorer la durabilité du secteur agricole, travailler de manière plus précise et plus efficace et réduire l'utilisation d'intrants, comme les engrais et les pesticides.

«Ensemble, nous pouvons transformer nos systèmes agroalimentaires afin qu'ils soient plus efficaces, inclusifs, résilients et durables, qu'ils produisent des aliments sains et assurent la prospérité, en harmonie avec la nature», a conclu M. Qu.

Cette année, en octobre, les participants à la quinzième réunion de la Conférence des Parties (COP 15), qui se tiendra à Kunming, en Chine, examineront la dernière édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique et le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.

Le Réseau des solutions pour le développement durable a été créé en 2012 sous les auspices du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le but de promouvoir des solutions concrètes en faveur du développement durable aux côtés des organismes des Nations Unies, des institutions multilatérales de financement, du secteur privé et de la société civile.