Le Directeur général met en avant le potentiel transformateur du passage au numérique et appelle à lutter contre la fracture numérique dans le discours qu’il a prononcé au Forum du Sommet mondial sur la société de l’information

Rome – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a appelé aujourd’hui les parties prenantes du monde entier à aider à réduire la fracture numérique afin de ne laisser personne de côté – en particulier les femmes, les jeunes, les communautés rurales et les personnes vulnérables – et de remettre le monde sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

«La transformation numérique, l’utilisation efficace des données dans le secteur de l’agriculture, et l’intelligence artificielle sont essentielles pour appuyer l’élaboration, la planification et la mise en œuvre de politiques fondées sur des données factuelles de nature à renforcer l’efficacité et la productivité et pour atténuer les incidences néfastes sur l’environnement», a déclaré M. Qu Dongyu dans le discours qu’il a prononcé au Forum du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui réunit chaque année des organismes du système des Nations Unies et de nombreuses parties prenantes mondiales dans le but de faire avancer le développement durable.

Cependant, si ces technologies peuvent «changer la donne en ouvrant des perspectives aux petits exploitants et aux populations rurales», «la fracture numérique est encore importante», selon lui.

À ce jour, seulement 47 pour cent des pays en développement et 19 pour cent des pays les moins avancés ont accès à internet. Plusieurs obstacles expliquent ce faible taux d’adoption des technologies numériques: le manque d’électricité dans les zones rurales, des problèmes d’alphabétisation, un déficit de compétences numériques et le manque de contenus adaptés.

Il est particulièrement important de promouvoir le plan d’action mondial dans le domaine du numérique en cette période où de multiples chocs, dus à la pandémie, au ralentissement économique, à la crise climatique, aux conflits et à la guerre en Ukraine, ont de fortes répercussions sur les systèmes agroalimentaires.

«Les écarts à combler sont encore trop profonds et demandent d’agir collectivement de manière ambitieuse dans les meilleurs délais», a indiqué M. Qu Dongyu. «Compte tenu de ces difficultés, il est essentiel de tirer parti de la connectivité mondiale, car elle est synonyme d’un meilleur accès à l’information, aux données et à l’intelligence artificielle, autant d’éléments clés qui soutiennent et accélèrent le développement de l’agriculture numérique».

Contribution de la FAO

La FAO mise sur la technologie, l’innovation et les données, qui constituent des accélérateurs transversaux essentiels sur lesquels elle s’appuie pour obtenir des résultats à grande échelle, conformément aux orientations énoncées dans son Cadre stratégique 2022-2031.

L’objectif global est d’accélérer la réalisation des ODD en favorisant:

- un accès plus facile et plus rapide à des informations exploitables en temps réel;

- une collaboration constante avec les agriculteurs et d’autres acteurs des systèmes agroalimentaires pour qu’ils tirent parti au maximum des nouvelles technologies;

- un meilleur accès aux marchés, au crédit et à l’assurance grâce aux technologies numériques;

- l’accès à des solutions agricoles intelligentes face au climat reposant sur le numérique; et

- le recours au numérique dans les interventions d’urgence et les mécanismes de protection sociale.

M. Qu Dongyu a expliqué que la FAO plaidait pour un programme d’action et des investissements publics-privés visant à donner la possibilité au plus grand nombre de tirer parti des avantages du numérique et à lever les obstacles à l’utilisation d’internet (en particulier chez les femmes, les jeunes, les communautés rurales et les populations vulnérables), et qu’elle mettait en place à cet effet des initiatives qui, en rendant la technologie plus abordable, en renforçant les capacités des usagers et en améliorant les infrastructures, permettaient d’exploiter le potentiel des technologies de l’information et de la communication.

Les initiatives de l’Organisation dans ce domaine comprennent notamment l’Initiative Main dans la main et sa Plateforme géospatiale, ainsi que l’initiative 1 000 villages numériques, qui visent à convertir des villages du monde entier en pôles numériques pour favoriser l’accélération de la transformation rurale et réduire la fracture numérique.

Enfin, la FAO soutient activement les efforts déployés en faveur d’une utilisation éthique de l’intelligence artificielle.

«La FAO est fermement déterminée à renforcer les partenariats au sein du système des Nations Unies et au-delà. Elle participe activement aux travaux multipartites sur les technologies numériques en apportant ses compétences techniques pour contribuer à bâtir un avenir numérique ouvert, libre et sécurisé pour tous», a indiqué M. Qu Dongyu.

«Continuons à travailler ensemble de manière efficace, rationnelle et cohérente afin d’exploiter pleinement le potentiel du numérique pour accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et atteindre l’objectif commun des ODD que sont les quatre améliorations: amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie, sans laisser personne de côté», a-t-il ajouté.