Directeur général QU Dongyu

Le Directeur général présente la transformation des systèmes agroalimentaires dans un cadre universitaire

04/11/2021

Crémone et Rome – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a présenté aujourd’hui à des étudiants italiens et internationaux une vue d’ensemble des défis actuels dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition – et a fait part de ses idées sur la manière de les relever.

Il donnait une Lectio magistralis, une conférence sur des questions de résonance mondiale, au nouveau campus de Crémone de l’Université catholique du Sacré-Cœur, basée à Milan. La petite ville lombarde de Crémone, qui accueille la faculté de sciences agricoles, alimentaires et environnementales de l’université, incarne la richesse agricole et l’excellence gastronomique de la plaine du Pô, le terroir le plus précieux de l’Italie.

Crémone est également la dernière étape d’une campagne itinérante ayant pour but de mettre en valeur la durabilité. Intitulée #InsiemepergliSDG (Ensemble pour les ODD, c’est-à-dire les Objectifs de développement durable), cette tournée a été parrainée par le Ministère italien des affaires étrangères et de la coopération internationale, en collaboration avec la FAO, d’autres institutions et des ONG. Elle a fait escale dans des villes de toute la péninsule, afin de sensibiliser la population au développement durable, faisant appel à des artistes locaux qui, en vue de promouvoir cette notion, ont peint des fresques qui s’inscrivent dans des projets de régénération urbaine.

De 1945 à aujourd’hui

Dans son intervention en ligne donnée depuis Rome, le Directeur général a dressé un panorama qui partait de la fondation de la FAO en 1945, au sortir d’une guerre dont les décombres étaient encore fumants, et aboutissait à la détermination d’aujourd’hui à relever les défis liés à la sécurité alimentaire dans un contexte d’amplification de la crise climatique. Il a rendu hommage à l’Italie pour sa vision centenaire d’une alimentation au centre de la coopération internationale et a salué l’engagement actuel du pays dans le cadre de sa présidence du groupe des grandes économies mondiales, le G20.

Tout au long de la manifestation (la conférence elle-même, les introductions et la séance interactive), le pendule a oscillé du niveau mondial au niveau local, en passant par le niveau national, illustrant ce que M. Qu a décrit comme une approche des systèmes agricoles globale et axée sur les partenariats.

D’une part, il a décrit ce que la FAO nomme les quatre améliorations – qui consistent à cibler la production, la nutrition, l’environnement et la qualité de vie elle-même – qui sont des domaines généraux interdépendants nécessitant d’élaborer des politiques internationales conjointes. «Nos systèmes agroalimentaires actuels ne fonctionnent pas bien. Trop souvent, ils créent des cercles vicieux préjudiciables», a affirmé M. Qu, qui a appelé les gouvernements à adopter des politiques qui permettent de tirer parti du potentiel de l’innovation, de la technologie et des mégadonnées.

D’autre part, il n’a cessé de dresser des louanges à l’Italie pour son savoir-faire en matière de commercialisation de produits agroalimentaires très régionalisés. Il a affirmé que ce pays montrait aux nations en développement comment construire à partir du niveau local et s’élever dans la chaîne de valeur.

Spécialisation et développement du numérique

Le maire de Crémone, M. Gianluca Galimberti, qui était présent à la conférence, a poursuivi sur ce thème, soulignant les efforts de sa ville en matière de transition écologique dans l’agriculture. Il a indiqué que Crémone souhaitait coopérer avec la FAO dans ce domaine, ainsi que dans les domaines plus spécifiques que sont la zootechnie et la science de la transformation agricole. Son intervention a montré combien, dans un monde qui est désormais en grande partie urbain, la question de l’alimentation relevait de plus en plus de la politique municipale.  

La notion de résilience locale a été abondamment mentionnée dans la réponse de M. Qu à une question du public. Un étudiant de l’Équateur a demandé quelle était la stratégie de la FAO pour améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants, en particulier dans un contexte postpandémique.

«Concentrez-vous sur un produit pour lequel vous avez un avantage compétitif, a répondu M. Qu, que ce soit les bananes, les patates douces ou autre chose. Organisez-vous pour être plus forts. Faites-en sorte que la production réponde aux normes internationales. Et, a-t-il conclu, vendez et exportez au moyen du commerce électronique.»

Le public est convenu que l’entreprenariat numérique était un moyen efficace d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs et de réduire les pertes de produits alimentaires, ce qui est bénéfique tant pour la sécurité alimentaire que pour la planète.