Directeur général QU Dongyu

La Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique met l’accent sur l’importance de l’innovation et des partenariats dans la promotion d’une alimentation saine

04/09/2020

Rome/Thimphu, le 4 septembre 2020 – La transformation des systèmes alimentaires, l’innovation et le développement du numérique, ainsi que les partenariats, sont cruciaux pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition dans le monde entier, a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO.

Celui-ci s’est exprimé lors d’une manifestation spéciale du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) qui s’est tenue le dernier jour de la session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique. Cette manifestation, organisée à son initiative, visait à souligner l’importance de la convergence des politiques au niveau mondial, en particulier s’agissant d’accompagner la transformation des systèmes alimentaires pour une alimentation saine et durable.

«La pandémie a mis en évidence les graves défaillances de nos systèmes alimentaires mondiaux et nous devons redoubler d’efforts pour les rendre plus sains et plus durables», a déclaré M. Qu. «La FAO continuera de prêter un appui à toutes vos initiatives destinées à catalyser la transformation des systèmes agroalimentaires.»

«Je vous encourage, en votre qualité de ministre, de dirigeant régional ou de partie prenante, à tirer parti du Comité et de ses produits», a ajouté le Directeur général, en précisant que «nous devons trouver des moyens novateurs de diffuser les instruments de politique générale».

Le CSA est une plateforme intergouvernementale qui permet à l’ensemble des parties prenantes de travailler ensemble pour assurer à chacun la sécurité alimentaire et une bonne nutrition. Il rend compte de ses activités à la Conférence de la FAO et à l’Assemblée générale des Nations Unies, par l’intermédiaire du Conseil économique et social.

Le Directeur général a encouragé les gouvernements, la société civile et le secteur privé à participer activement aux travaux menés par le CSA en vue de parachever les Directives volontaires sur les systèmes alimentaires et la nutrition d’ici à février 2021. Comme il l’a indiqué, cet instrument «sera important pour tout le monde quant à la manière dont nous devons, collectivement, envisager la production, la commercialisation et la consommation des aliments».

M. Qu a fait remarquer que l’apparition de la covid-19 constituait un obstacle supplémentaire à la réalisation de l’objectif de développement durable 2 (éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes d’ici à 2030) et a appelé à accroître le recours à la technologie et à l’innovation ainsi que la collaboration avec les gouvernements, les partenaires et les agriculteurs afin de surmonter les effets de la pandémie: «Nous devons travailler ensemble, aujourd’hui plus que jamais.»

À cet égard, le Directeur général a insisté sur l’importance de promouvoir la transformation grâce à l’innovation et au développement du numérique. Il a donné l’exemple de l’initiative Main dans la main de la FAO, qui repose sur des outils de pointe tels qu’une plateforme géospatiale et un laboratoire de données.

Par ailleurs, il a souligné la détermination de la FAO à renforcer les partenariats avec toutes les parties prenantes au sein du système alimentaire. Il a cité l’exemple de la nouvelle Stratégie de la FAO en matière de partenariats avec le secteur privé, qui sera présentée au Conseil de la FAO pour examen et approbation.

Œuvrer à une alimentation saine

M. Thanawat Tiensin, Président du CSA et Représentant permanent de la Thaïlande auprès des organismes des Nations Unies à Rome, a insisté sur le fait que le CSA pouvait véritablement faire la différence aux niveaux national et local en prêtant un appui aux gouvernements et aux agriculteurs. Il a également indiqué que les produits du CSA aidaient de nombreux pays à élaborer des stratégies nationales dans différents domaines. «Nous devons être concentrés et faire en sorte que nos activités aient un effet réel», a déclaré M. Tiensin.

Parmi les autres orateurs qui se sont exprimés lors de la réunion figurait M. Makoto Osawa, Vice-Ministre des affaires internationales au Ministère de l’agriculture du Japon, qui a souligné qu’une bonne nutrition était indispensable à une «vie digne» et a expliqué que les habitudes alimentaires de la population japonaise, qui reposent sur l’utilisation de produits locaux, contribuaient à limiter le gaspillage.

Une présentation effectuée au nom de M. Lopaoo Natanielu Mua, Ministre de l’agriculture et des pêches du Samoa, qui ne pouvait être présent, a mis en lumière les défis liés à l’adoption d’une nutrition saine dans cet État insulaire du Pacifique, où les taux d’obésité et de diabète sont extrêmement élevés en raison de la forte dépendance à l’égard des produits importés et transformés. Le Ministre a expliqué que son pays devait modifier de toute urgence son approche en matière de production d’aliments locaux et de nutrition afin de faire reculer l’obésité et d’autres maladies.

Mme Shalmali Guttal, qui représentait le Mécanisme de la société civile, a déclaré que le CSA devait continuer à faciliter la participation des petits producteurs, des peuples autochtones, des femmes et des jeunes de sorte que les systèmes alimentaires soient envisagés dans une optique globale, où le rôle des différents participants serait reconnu.

S’agissant du secteur privé, Grow Asia, une plateforme de partenariat multipartite qui facilite la collaboration et catalyse l’action en faveur de l’agriculture nationale et régionale, et M. Stuart Oda, fondateur d’Alesca Life, une entreprise de technologie agricole qui promeut l’innovation, ont réalisé des présentations.

La session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, animée par le Bhoutan, a duré quatre jours; elle s’est terminée vendredi. Il s’agissait de la première réunion de ce type organisée à distance.