Le Directeur général de la FAO lance un appel à l’action lors de la conférence mondiale sur la résistance aux antimicrobiens
Mascate – Lors de la troisième conférence ministérielle mondiale de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, s’est adressé aux ministres du monde entier réunis à Mascate pour l’occasion. Il les a priés instamment d’intensifier leurs efforts visant à atténuer les effets dévastateurs de la résistance aux antimicrobiens sur la santé publique, l’environnement et les systèmes agroalimentaires, et ce avant la tenue en 2024 d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies qui sera consacrée à cet enjeu.
«À l’approche de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la résistance aux antimicrobiens, qui se déroulera en 2024, nous devons poursuivre sur notre lancée et élargir la portée des engagements politiques», a indiqué M. Qu dans l’allocution d’ouverture qu’il a prononcée à la conférence, organisée à Oman.
La résistance aux antimicrobiens apparaît lorsque ces derniers n’ont plus d’effet sur les bactéries, les virus, les champignons et les parasites. La résistance aux médicaments rend les antibiotiques et autres agents antimicrobiens inefficaces et les infections deviennent difficiles voire impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation des maladies, de maladie grave et de décès.
À l’échelle mondiale, la résistance aux antimicrobiens fait partie des 10 principaux problèmes de santé publique et cause directement chaque année quelque 1,3 million de décès. Comme l’a rappelé M. Qu, elle menace également la santé et le bien-être des animaux, l’environnement, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la sécurité sanitaire des aliments, la croissance économique et le bien-être social.
Tenue sur deux jours, la conférence est accueillie par Oman avec l’appui de la FAO, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), qui forment ensemble l’Alliance quadripartite.
M. Qu a également fait savoir que la FAO avait contribué activement à la création de la Plateforme de partenariat multipartite sur la résistance aux antimicrobiens mise en service récemment et lancerait bientôt une initiative mondiale sur 10 ans visant à réduire la nécessité de recourir aux antimicrobiens dans les exploitations. À l’heure actuelle, 70 pour cent des antimicrobiens vendus dans le monde sont destinés aux animaux d’élevage.
«L’initiative permettra aux Membres de concourir à la réalisation de l’objectif commun qu’est la réduction de la dépendance aux antimicrobiens», a dit M. Qu, précisant qu’elle permettrait aussi de faire en sorte que «personne ne soit laissé de côté dans cette entreprise».
La conférence marque la fin de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, une campagne destinée à mieux faire connaître et comprendre la résistance aux antimicrobiens et à encourager l’adoption de pratiques optimales parmi le grand public, les acteurs de l’approche «Une seule santé» et les décideurs, qui jouent tous un rôle central dans la lutte contre l’émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens.
Les participants à la conférence, qui se termine vendredi, doivent adopter le manifeste de Mascate, dans lequel ils fixeront des cibles assorties d’indicateurs et de jalons clairs en ce qui concerne l’utilisation d’antimicrobiens tant chez les humains que chez les animaux. Il sera primordial d’atteindre ces cibles si l’on veut préserver l’efficacité des antimicrobiens et freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens dans le monde.
«Cette conférence ministérielle représente une étape décisive de notre cheminement collectif, et le manifeste de Mascate nous offre l’occasion de traduire notre ambition en cibles concrètes et atteignables pour ce qui est de réduire le recours aux antimicrobiens», a ajouté M. Qu.
«La FAO est fermement déterminée à atteindre cet objectif et à continuer de collaborer avec chacun et chacune d’entre vous de manière efficiente, efficace et cohérente.»