Directeur général QU Dongyu

Le Directeur général de la FAO participe à la rencontre «Bold Actions for Food»

15/03/2022

Rome/Davos – «Les systèmes agroalimentaires peuvent beaucoup contribuer à réduire l’empreinte carbone de l’humanité», a déclaré mardi le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu.

«Nous devons faire une plus grande place à l’agriculture climato-intelligente», a-t-il affirmé, ajoutant qu’il fallait pour cela agir à la fois sur le front de l’innovation et sur celui des politiques publiques.

Le Directeur général s’est exprimé lors d’une table ronde qui se tenait dans le cadre de la manifestation «Bold Actions for Food» (actions audacieuses pour l’alimentation) organisée par le Forum économique mondial. Mme Yasmine Fouad, Ministre égyptienne de l’environnement, de hauts fonctionnaires de la Banque mondiale et des représentants de grandes entreprises agroalimentaires participaient également à la table ronde. M. Qu a clôturé la manifestation en compagnie de M. Tom Vilsack, Ministre de l’agriculture des États-Unis d’Amérique, qui, dans son intervention, a fait sienne l’idée que le secteur agricole avait la possibilité d’accomplir des avancées importantes, peut-être plus rapidement que d’autres secteurs économiques, sur la voie de la réduction à zéro des émissions de carbone à l’échelle mondiale.

M. Qu l’a rejoint sur ce point et a relevé plusieurs grands thèmes qui illustraient l’importance qu’il y a à définir un cadre global pour parvenir à zéro émission nette.

Il a précisé que la transformation de la manière dont nous utilisons l’énergie, y compris dans les systèmes agroalimentaires, passait par l’innovation et qu’il était essentiel, à cet égard, d’exploiter et de canaliser l’utilisation et les effets des sous-produits des processus anthropiques.

M. Qu a expliqué que la transformation des systèmes agroalimentaires était plus complexe que les changements à opérer dans d’autres secteurs, faisant observer qu’une chaîne de montagnes n’était pas l’autre.

Il a estimé qu’il convenait de donner un plus grand poids à la science dans les approches pragmatiques adoptées face aux différents problèmes.

Le Directeur général a aussi tenu à rappeler qu’il importait, lors de la conception d’initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des systèmes agroalimentaires, d’appréhender les chaînes de valeur dans leur totalité.

Il faut donc tenir compte de la transformation, du conditionnement et du transport des aliments, par exemple, mais aussi de la production d’intrants agricoles et de certains aspects de la distribution, tels que la réfrigération. Une analyse récente de la FAO révèle que les activités menées en dehors des exploitations agricoles comptent pour une part croissante des émissions de gaz à effet de serre dans les systèmes agroalimentaires, lesquelles représentent aujourd’hui un tiers environ des émissions d’origine anthropique. Les émissions dues à l’énergie utilisée avant, pendant et après les travaux de production agricole ont augmenté considérablement ces dernières décennies, alors que les émissions nettes sur les sites d’exploitation sont restées stables.

Le Directeur général a abordé la question de l’élevage, l’un des secteurs agroalimentaires qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Il existe des techniques permettant de «rendre le bétail neutre en carbone», a-t-il affirmé. D’autres intervenants se sont félicités des perspectives ouvertes par l’agriculture régénératrice, qui s’appuie souvent sur les animaux pour catalyser les cycles des nutriments et favoriser la santé des sols.

Les pertes et le gaspillage de nourriture sont eux aussi dans la ligne de mire de la transformation des systèmes agroalimentaires. «J’estime qu’il existe un consensus mondial sur la manière de s’attaquer au problème des pertes et du gaspillage de produits alimentaires», a déclaré M. Qu, ajoutant que c’était l’un des domaines dans lesquels les consommateurs devaient prendre leurs responsabilités.

Dans sa conclusion, il s’est associé à l’appel lancé par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en faveur de la fin de la guerre et de la protection des populations touchées par la crise en Ukraine. «La paix est fondamentale», a-t-il affirmé, rappelant l’importance de la production et de l’offre de produits agricoles de la région de la mer Noire pour le reste du monde.

La manifestation

La manifestation «Bold Actions for Food» a été organisée dans le but d’étudier la nécessité – rendue plus pressante par les conflits et la pandémie de covid-19 – d’amorcer la transition, dans les systèmes agroalimentaires mondiaux, vers des infrastructures à zéro émission nette, respectueuses de la nature, qui assurent l’alimentation et la nutrition de tous.

En début de journée, M. Qu a participé à la première réunion de 2022 du conseil pour la gestion des systèmes alimentaires du Forum économique mondial, l’un des grands piliers de l’Initiative sur les systèmes alimentaires du Forum, coalition multipartite mise en place pour créer les conditions nécessaires à une action collective des responsables grâce à une réflexion systémique et à un alignement au niveau de la direction des institutions, ainsi qu’en permettant et en favorisant l’établissement d’un consensus et d’un programme collectif au plan international et d’une série de jalons propres à accélérer la concrétisation de ces actions.