Directeur général QU Dongyu

La FAO et les députés européens s’engagent en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires lors d’une réunion d’information organisée à Bruxelles

21/05/2021

Bruxelles/Rome, le 21 mai 2021 – Assurer à chacun l’accès à une alimentation adéquate et saine, produite dans le respect de l’environnement, est un défi d’envergure mondiale et les actions à mener pour le relever doivent l’être également, ont estimé les participants à un événement co-organisé aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Alliance parlementaire européenne contre la faim et la malnutrition.

«Nous devons, de toute urgence, changer nos habitudes et adopter une approche holistique pour transformer nos systèmes agroalimentaires», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, avant de faire remarquer qu’il faudrait nourrir pas moins de 10 milliards de personnes en 2050. Il a souligné que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (2021), qui aurait lieu bientôt, tombait à point nommé puisqu’il permettrait «de donner un nouvel élan, de favoriser le dialogue et de proposer des solutions qui changeront la donne».

Les parlementaires ont manifesté un vif intérêt pour le Sommet et ont invité le Directeur général à réfléchir à la façon d’en faire une rencontre des plus fructueuses.

Le Directeur général a rappelé que la FAO prêtait un appui technique aux Membres qui organisent, au niveau national, des dialogues sur la manière de contribuer au Sommet sur les systèmes alimentaires et a fait observer que plus de 111 pays organisaient des dialogues multipartites nationaux sur la manière de transformer les systèmes agroalimentaires au niveau national.

Il a ajouté que l’Organisation, avec le financement de l’Union européenne, procédait à l’évaluation des systèmes agroalimentaires dans une soixantaine de pays, l’objectif étant d’aider ceux-ci à élaborer et à mettre en œuvre des «feuilles de route» nationales pour la transformation de ces systèmes.

Ont participé à la manifestation d’aujourd’hui M. David Sassoli, Président du Parlement européen, et les députés européens suivants: Mme Marlene Mortler, M. Paolo De Castro, Mme Soraya Rodríguez Ramos, Mme Isabel Carvalhais, M. Francisco Guerreiro et M. Petros Kokkalis. Parmi les intervenants figuraient également des représentants de la Commission européenne, notamment Mme Claire Bury, Directrice générale adjointe du département Santé et sécurité sanitaire des aliments de la Commission, et Mme Carla Montesi, Directrice de la Direction générale des partenariats internationaux.

M. Joachim von Braun, Président du Groupe scientifique du Sommet des systèmes alimentaires et expert de renom en matière de sécurité alimentaire a prononcé le discours liminaire.

Agir pour les humains et la planète

Parmi les nombreux thèmes abordés, beaucoup font écho à l’accent mis par le Directeur général de la FAO sur le soutien apporté aux plus vulnérables, le renforcement de la résilience et l’intégration des composantes du «redressement vert», autant d’éléments qu’il considère comme des priorités absolues. Ceux-ci sont au cœur du Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid‑19.

Les participants se sont accordés sur le fait qu’il était crucial de réfléchir à l’impact que les systèmes agroalimentaires et leur transformation pourraient avoir sur les personnes, par delà les politiques et les mesures adoptées localement.

«Le Sommet doit conduire à agir pour les personnes [et] il doit conduire à agir pour la planète», a souligné M. von Braun, affirmant que l’UE pouvait contribuer de manière importante à fixer les priorités dans un domaine sur lequel tous les pays ne se sont pas encore mis d’accord.

Tout en reconnaissant que le secteur agricole mondial avait fait preuve de résilience pendant les perturbations de la pandémie de covid‑19, M. Sassoli a déclaré qu’il ne fallait pas «laisser les paradigmes du passé être les moteurs de la reprise». Les parlementaires européens ont souligné qu’il fallait prendre soin des personnes lésées par les changements qu’impliquent les politiques et ont fait valoir qu’il était important d’accorder la priorité aux droits des femmes, non seulement par souci de justice, mais aussi parce que c’est un moyen efficace d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde.

Le Directeur général a remercié le Parlement européen et les membres de l’Alliance parlementaire européenne contre la faim et la malnutrition – ainsi que les alliances parlementaires du monde entier – de maintenir les questions d’alimentation et de nutrition parmi les grandes priorités politiques. «Nous pouvons réfléchir ensemble, apprendre ensemble et avancer ensemble», a affirmé M. Qu.

Il a par ailleurs rappelé que la FAO contribuait activement aux travaux du Groupe scientifique du Sommet puisque M. Maximo Torero, Économiste en chef, et Mme Ismahane Elouafi, Scientifique en chef, y jouent des rôles de premier plan. L’Organisation participe par ailleurs aux journées de la science en lien avec le Sommet, qui se tiendront les 8 et 9 juillet, et qui sont également co-organisées par la FAO.