Directeur général QU Dongyu

L’AIEA et la FAO se réunissent avec des membres africains pour réfléchir au déploiement à plus grande échelle des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture en Afrique

11/05/2023

Rome – «Les innovations apportées dans des domaines allant de la gestion des sols et la sélection végétale à la lutte contre les insectes ravageurs, en passant par la sécurité sanitaire des aliments, ont permis au monde d’avancer sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable, et il est impératif de renforcer les capacités pour mettre en œuvre ces nouvelles techniques», a déclaré aujourd’hui le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu.

«Afin d’obtenir des résultats optimaux sur le terrain, nous nous efforçons de mettre la science en relation avec les agriculteurs, et les agriculteurs en relation avec la science», a-t-il indiqué lors de la toute première réunion conjointe des membres des groupes Afrique de Rome et de Vienne, ville où se trouve le siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Le but de la réunion avait de présenter ce que le Centre mixte FAO/AIEA (Techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture) peut offrir à l’Afrique et de donner aux représentants de ce continent l’occasion de définir les domaines clés requérant un appui renforcé.

L’Afrique souhaite vivement recevoir un appui dans des domaines tels que l’analyse isotopique des sols, les techniques sophistiquées de lutte contre les insectes ravageurs faisant appel aux rayonnements pour améliorer la sécurité sanitaire et le contrôle de la qualité des aliments, et a elle-même beaucoup à apporter en matière d’innovation et de science dans le cadre d’une collaboration plus étroite entre les laboratoires de recherche locaux et les scientifiques travaillant au Centre mixte», a déclaré l’Ambassadrice d’Afrique du Sud et Présidente du Groupe Afrique basé à Rome, Mme Nosipho Nausca-Jean Jezile.

Le Directeur général de l’AIEA, M. Rafael Mariano Grossi, a invité les représentants permanents auprès de la FAO basés à Rome à visiter les laboratoires de l’AIEA à Seibersdorf (Autriche). «Il faut que vous voyiez ce que nous pouvons vous apporter», a-t-il indiqué.

M. Qu a mis en avant quelques-uns des récents succès auxquels le Centre mixte FAO/AIEA a contribué en Afrique, notamment l’utilisation des techniques isotopiques pour mesurer avec précision les taux d’érosion des sols et évaluer l’efficacité des pratiques de conservation des sols en Tunisie, et une méthode similaire qui a permis d’augmenter de 150 pour cent les rendements de concombres au Nigéria tout en réduisant l’utilisation d’eau.

Parmi les autres exemples de réussites dans la région qui ont été mis en relief dans les exposés techniques présentés lors de la réunion, citons l’augmentation considérable des rendements de manioc, les résultats positifs concernant les moyens d’existence obtenus au Sénégal grâce à l’éradication de la mouche tsé-tsé dans certaines zones, et une variété de riz mutante particulièrement intéressante à Zanzibar (République-Unie de Tanzanie).

«La demande croissante de tels services émanant des membres atteste les réels avantages comparatifs que l’AIEA et la FAO ont développés de manière efficace grâce à une collaboration de longue date récemment renforcée», a expliqué M. Qu. «L’Afrique présente un énorme potentiel pour l’avenir», a-t-il ajouté.