Directeur général QU Dongyu

La FAO se félicite de la création du Centre de connaissances sur l’observation de la Terre de l’UE

20/04/2021

Bruxelles/Rome, le 20 avril 2021 – Face aux défis planétaires que sont la faim, la pauvreté, le changement climatique, la dégradation de l’environnement et les incidences socioéconomiques de la pandémie de covid-19, «de nouvelles solutions et des approches modernes sont nécessaires», a déclaré aujourd’hui le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors du lancement par la Commission européenne du Centre de connaissances sur l’observation de la Terre.

«Les informations exploitables constituées à partir de données d’observation de la terre peuvent beaucoup pour la transformation envisagée dans le nouveau Cadre stratégique de la FAO, qui est axée sur la promotion de systèmes agroalimentaires plus efficients, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a-t-il ajouté.

Le Centre de connaissances sur l’observation de la Terre offre, au sein de l’exécutif de l’Union européenne (UE), un mécanisme de coordination interne adaptable, dont le but est de développer au maximum l’utilisation des connaissances issues du programme Copernicus, le réseau de satellites et de télédétection de l’UE.

«Des données de qualité supérieure, accessibles et à jour sont indispensables à la formulation et la mise en œuvre de politiques efficaces, et permettent aux gouvernements, au secteur privé et aux donateurs de mieux cibler les investissements et les services», a déclaré le Directeur général.

M. Qu a souligné «l’ouverture d’excellentes perspectives de coopération» entre le Centre de connaissances et la FAO, par l’intermédiaire de la suite conséquente d’outils géospatiaux qu’elle possède et qu’elle s’emploie à étoffer, et a évoqué l’impulsion nouvelle que peut en recevoir le Programme FAO d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19, à travers des travaux conjoints de production de données en temps réel, de connaissances et d’expertise technique permettant d’orienter les investissements là où ils sont le plus nécessaire et au moment voulu.

«Il s’agit d’une synergie qui doit s’opérer pour le plus grand bien des populations dans l’ensemble du monde», a déclaré M. Qu.

Mme Mariya Gabriel, Commissaire européenne à l’innovation, à la recherche, à la culture, à l’éducation et à la jeunesse, et M. Manuel Heitor, Ministre de la science, de la technologie et de l’enseignement supérieur du Portugal, pays qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, ont l’une et l’autre pris la parole lors de la manifestation de lancement du Centre à Bruxelles. De concert avec les chefs de plusieurs directions générales de l’Union européenne, tous deux ont exprimé leur optimisme quant à la valeur pratique croissante des applications de données satellitaires accessibles.

Un dépositaire de connaissances et de données satellitaires à l’appui des politiques de l’Union européenne

Le programme Copernicus de l’UE recueille tous les jours des téraoctets de données relatives à six grands domaines de services: l’atmosphère, le milieu marin, le milieu terrestre, le changement climatique, la sécurité et les situations d’urgence.

Cinq de ces domaines entretiennent un rapport direct avec le mandat de la FAO, a indiqué le Directeur général.

Le Centre de connaissances sur l’observation de la Terre est mis en place dans le but d’intensifier l’utilisation du programme Copernicus et d’accélérer la prise de conscience de son potentiel, non seulement pour servir aux politiques sectorielles mais aussi dans l’évaluation de la cohérence de l’action publique, en particulier dans l’optique du Pacte vert pour l’Europe que l’UE met en œuvre. Le Centre a aussi pour mission d’aider les utilisateurs, souvent submergés par de vastes quantités de données, à déterminer rapidement les informations les plus adaptées à leurs besoins, et de sensibiliser le public à la science d’observation de la Terre de nouvelle génération et ses technologies, en aidant les décideurs à exploiter les connaissances pour aller au-delà de la simple observation suivie.

La boîte à outils géospatiale de la FAO

«L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tient son rang dans l’observation suivie et la télédétection géospatiales de la Planète», a rappelé le Directeur général.

Le portail WaPOR, servant au suivi de la productivité hydrique, Earth Map et la nouvelle Plateforme géospatiale Main dans la main en sont des illustrations.

Nombre de ces outils ont pour moteur Google Earth Engine et sont enrichis de données satellitaires fournies par les Membres, notamment le réseau Sentinel géré par le programme Copernicus de l’UE. Ces technologies sont aussi d’une importance critique pour le Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (GIEWS), qui maintient une veille permanente sur l’offre et la demande alimentaires dans l’ensemble du monde, et le Système d’indice de stress agricole (ASIS).

«L’initiative Main dans la main a pour vocation de cerner les possibilités qui s’offrent d’augmenter les revenus et de corriger les inégalités chez les populations rurales», a mentionné M. Qu. Sa plateforme géospatiale concentre des données de l’ensemble de la FAO dans les domaines suivants: terres, eau, climat, pêche, élevage, cultures, forêts, commerce et réalités socioéconomiques. La FAO accueillera aussi la nouvelle Plateforme internationale pour l’alimentation et l’agriculture numériques destinée à dispenser aux Membres des recommandations de politique générale structurées et à valeur stratégique sur la numérisation de leurs secteurs agricole et alimentaire.

Un nouvel accord avec l’Agence spatiale européenne

A également été signé aujourd’hui un protocole d’accord avec l’Agence spatiale européenne (ESA), qui ouvre la voie à un échange d’expertises pertinentes et au développement d’applications grâce auxquelles les images d’observation de la Terre serviront à un meilleur suivi des systèmes agroalimentaires et aideront les pays à concrétiser les objectifs de développement durable (ODD).

Ce protocole d’accord s’applique à plusieurs domaines: la reconnaissance et l’assimilation des exigences et des difficultés que comporte l’exploitation des données satellitaires en matière d’alimentation et d’agriculture, l’usage partagé des corpus de données et des études effectuées, l’accessibilité des corpus de données et le développement d’algorithmes, de produits et d’applications à caractère novateur ayant l’observation de la Terre pour objet, en exploitant pleinement les moyens technologiques les plus actuels, dont l’informatique en nuage.

Le Directeur général de l’ESA, M. Josef Aschbacher, a lui aussi pris la parole lors du lancement du Centre de connaissances sur l’observation de la Terre.

Ce nouvel accord a été signé quelques jours après que le spationaute français de l’ESA Thomas Pesquet a été nommé Ambassadeur de bonne volonté de la FAO par le Directeur général de la FAO.

En tant qu’ambassadeur de bonne volonté, M. Pesquet – qui doit entamer une mission de six mois dans l’espace le 22 avril – aidera la FAO à sensibiliser le public à l’importance d’une transformation des systèmes agroalimentaires du monde, destinée à les rendre plus résilients, plus inclusifs, plus efficients et plus durables, en vue de relever les défis que posent la persistance et la progression de la faim, et la préservation de l’environnement et de la biodiversité de la Planète.