Directeur général QU Dongyu

Quatre domaines d’action essentiels pour favoriser la transformation des systèmes agroalimentaires dans les pays les moins avancés

08/02/2023

Rome/New York – Aujourd’hui, lors d’une manifestation spéciale de haut niveau consacrée à l’accélération de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans les pays les moins avancés (PMA), le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en exergue quatre domaines essentiels où des efforts doivent être déployés pour promouvoir la transformation des systèmes agroalimentaires dans les PMA.

Ces quatre domaines sont les suivants: i) renforcement de la productivité, de l’inclusion sociale, de la résilience et de la durabilité; ii) renforcement des liens commerciaux; iii) accélération des investissements, tant dans les infrastructures physiques que dans le capital humain; iv) innovation dans les technologies, le savoir-faire et les institutions.

«Les PMA connaissent un état d’extrême pauvreté et de vulnérabilité dont ils ne pourront s’extraire que par une transformation de leurs systèmes agroalimentaires, qui créera des conditions propices à l’industrialisation, à l’expansion du commerce et des investissements, ainsi qu’à l’essor des services et de l’urbanisation», a déclaré M. Qu au cours d’une table ronde portant sur les moyens d’assurer un redressement solide et résilient au sortir des crises en cours et d’établir une synergie et une cohérence au service du Programme d’action de Doha.

Cette manifestation était organisée conjointement par la Présidente du Conseil économique et social des Nations Unies et le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies. Parmi les participants figuraient la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Mme Amina Mohammed, des ministres de haut rang du Malawi et du Qatar, ainsi que de nombreux diplomates et représentants du secteur privé et d’institutions du système des Nations Unies.

Les 46 PMA, souffrant de handicaps structurels et de contraintes budgétaires qui leur sont propres, subissent de plein fouet les ravages causés par la pandémie de covid-19, la crise climatique et les tensions géopolitiques, y compris les conflits, mais aussi l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et le fardeau de la dette, soit une combinaison de facteurs ayant eu pour effet d’annihiler une décennie de progrès accomplis en matière de développement.

Les PMA sont particulièrement vulnérables face à la crise climatique, à la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles, à la perte de biodiversité, aux fléchissements de l’économie, à la volatilité des prix des aliments, des engrais et de l’énergie, ainsi qu’aux conflits, comme l’a fait remarquer le Directeur général de la FAO.

«Nous devons nous montrer plus ambitieux et plus efficaces dans notre action, afin d’empêcher une aggravation de la crise dans les années à venir», a-t-il ajouté, avant d’appeler à «une augmentation substantielle du rythme et du volume des investissements et des échanges commerciaux».

L’action de la FAO

La FAO est profondément mobilisée par ce défi, avec son initiative phare, l’Initiative Main dans la main, au sein de laquelle la plupart des pays participants sont des PMA, ceux-ci ayant été nombreux à présenter des possibilités d’investissement lors du récent Forum de l’investissement Main dans la main, organisé et accueilli par la FAO.

«Nous constatons que de nombreux gouvernements élaborent leurs nouveaux plans de développement en les ancrant solidement dans une transformation ambitieuse des systèmes agroalimentaires», a déclaré M. Qu. «Et nous commençons à voir que les innovations – et les investissements – qui sont nécessaires peuvent s’obtenir grâce à de nouvelles collaborations multipartites, mises en œuvre à plus grande échelle et axées sur les territoires.»

Le Directeur général a plaidé vivement pour une ouverture et une responsabilisation accrues du milieu scientifique dans le cadre des systèmes agroalimentaires et a engagé à redoubler d’efforts pour rendre les connaissances, les données et les informations plus accessibles et utiles à tous les pays, en particulier les PMA.

Il a rappelé que la FAO, ayant à ses côtés de nombreux partenaires publics et privés dans l’ensemble du monde, était le fer de lance d’un travail collectif visant l’obtention de résultats concrets sur le terrain. La FAO a mis sur pied une nouvelle plateforme géospatiale, qu’elle continue d’étendre et qui «offre à tous les pays un accès à des millions de couches de données et à une bibliothèque toujours plus vaste d’outils permettant de générer des connaissances exploitables à l’appui de l’innovation en matière d’action publique et des investissements», a déclaré M. Qu.

La vie moderne accroît le degré d’interdépendance, la vulnérabilité mutuelle et la complexité de nos sociétés. Il est donc impératif de définir un «nouveau contrat social qui permette de guider et de pérenniser notre vie commune et la planète que nous avons en partage», a-t-il déclaré.

Garantir à tous le droit universel à des produits alimentaires disponibles, accessibles et abordables requiert une vision et une volonté collectives plus fortes, comme l’a souligné le Directeur général, avant d’appeler à s’attacher davantage à tisser des liens entre les personnes et entre les actions.

M. Qu a conclu son intervention en exprimant ses condoléances pour les souffrances qu’endurent les populations victimes du tremblement de terre en Syrie et en Türkiye.