Directeur général QU Dongyu

Notre avenir dépend de celui des systèmes alimentaires, et le commerce a un rôle crucial à jouer

02/12/2020

Rome/Genève, le 2 décembre 2020 – «La transformation des systèmes agroalimentaires est une priorité mondiale qui façonnera l’avenir de l’humanité, et le commerce aura un rôle crucial à jouer dans ce changement», a déclaré aujourd’hui le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu.

Il s’exprimait à la séance d’ouverture du Symposium sur l’agriculture organisé en ligne par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), consacré au rôle du commerce agricole dans la transformation des systèmes alimentaires. La séance avait pour thème «Les systèmes alimentaires de demain». La nutrition, la sécurité sanitaire des aliments et la durabilité environnementale figurent parmi les questions examinées pendant cette rencontre qui doit durer deux jours.

«Il faut que les systèmes agroalimentaires assurent la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition pour tous, qu’ils soient économiquement viables et inclusifs et qu’ils aient une incidence positive sur le climat et l’environnement», a souligné M. Qu. «Malheureusement, nul parmi nous n’ignore que nos systèmes agroalimentaires actuels ne répondent pas à cette aspiration», a-t-il ajouté.

Le Directeur général a, par ailleurs, insisté sur le fait que les systèmes agroalimentaires étaient confrontés à de nombreux défis, rappelant que près de 690 millions de personnes souffraient de faim chronique, soit 60 millions de plus qu’il y a cinq ans. À ce titre, il a fait remarquer que le ralentissement mondial causé par la covid-19 avait aggravé la situation.

M. Qu a également souligné que le commerce était essentiel pour accroître la productivité et les revenus des agriculteurs et réduire les pénuries alimentaires saisonnières, ainsi que pour atténuer le changement climatique et faciliter l’adaptation à ses effets. 

«Nous devons redoubler d’efforts pour relever ces défis et progresser vers des systèmes alimentaires durables, et nous devons mieux cerner les arbitrages qui existent entre des objectifs stratégiques concurrents et les réduire au minimum», a poursuivi le Directeur général.

M. Qu a développé son propos en évoquant la nécessité d’investir dans la recherche, le développement et les infrastructures, de mettre à profit la technologie numérique afin d’opérer un changement en profondeur, et de renforcer les mécanismes de gouvernance internationaux.

Soulignant les grandes priorités, le Directeur général a insisté sur la nécessité d’accélérer l’accessibilité des données numériques dans les zones rurales, de reconfigurer les systèmes alimentaires, du champ au supermarché, et de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires.

M. Qu a également fait savoir que les partenariats avec le secteur privé, les pouvoirs publics et d’autres alliés étaient fondamentaux et a ajouté que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (2021) serait une excellente occasion de se pencher sur les nombreuses difficultés que rencontrent les systèmes agroalimentaires.

«L’année 2030, échéance fixée pour la réalisation des objectifs de développement durable, approche à grands pas», a-t-il expliqué. «Il faut intensifier les efforts déployés pour résoudre les problèmes auxquels se heurtent les systèmes alimentaires, et ce, avec tous les moyens, tous les outils et tous les mécanismes dont nous disposons. Il n’y a pas de temps à perdre.»

M. Qu a attiré l’attention sur le fait que l’OMC contribuait grandement à la promotion d’un système commercial multilatéral universel et équitable. 

M. Alan Wolff, Directeur général adjoint de l’OMC, a ouvert le symposium en déclarant que la covid-19 avait été un signal d’alarme ayant amené de nombreux pays à réduire les droits de douane sur les importations pour faciliter les échanges commerciaux pendant la crise sanitaire. M. Michael Fakhri, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, a quant à lui appelé à la mise en place d’un espace multilatéral de réflexion sur la sécurité alimentaire et les incidences du commerce. 

Mme Agnès Kalibata, Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour le Sommet sur les systèmes alimentaires (2021), a déclaré que la pandémie de covid-19 avait mis en évidence la fragilité des systèmes agroalimentaires et que trop nombreux étaient ceux qui n’avaient pas accès à des denrées abordables. Elle a invité à renforcer le dialogue dans la perspective du Sommet sur les systèmes alimentaires.

À une session ultérieure du symposium, M. Máximo Torero, Économiste en chef de la FAO, a souligné: «Nous ne devons ménager aucun effort pour éviter des restrictions à l’exportation et faire en sorte que les denrées alimentaires puissent traverser les frontières dans les situations de crise.»