Déclaration du Directeur général sur la situation en matière de sécurité alimentaire à Gaza

Rome - Je suis profondément bouleversé par les pertes en vies humaines et la catastrophe humaine engendrées par la violence qui sévit au Moyen-Orient, et tout particulièrement à Gaza.

Je me joins au Secrétaire général, ainsi qu’à mes collègues du Comité permanent interorganisations, pour demander un cessez-le-feu humanitaire immédiat en vue d’atténuer les souffrances des civils et de faciliter l’acheminement d’une aide d’urgence à grande échelle. Toutes les parties doivent respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains et ont le devoir de protéger les civils. Un cessez-le-feu immédiat et l’instauration de la paix sont des conditions indispensables à la sécurité alimentaire. Le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental.

L’escalade des hostilités en Israël et en Palestine a des répercussions dramatiques sur toutes les dimensions de la sécurité alimentaire. Avant même le début de cette escalade, près de 60 pour cent des ménages à Gaza étaient considérés comme étant en situation d’insécurité alimentaire ou vulnérables à l’insécurité alimentaire. Les activités agricoles et agroalimentaires à Gaza se sont en grande partie effondrées depuis le début des hostilités et l’interruption de l’approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant. La pêche et l’élevage, ainsi que la production de fruits et de légumes frais, sont à l’arrêt, ce qui limite l’accès à des sources de protéines essentielles et à des aliments nutritifs, ainsi qu’à des sources clés d’emplois et de moyens d’existence.

Aujourd’hui, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) considère l’ensemble de la population civile à Gaza en situation d’insécurité alimentaire.

Conformément à son mandat et en coordination avec ses partenaires humanitaires, la FAO est déterminée à répondre aux besoins humanitaires pressants de la population de la bande de Gaza et aux besoins additionnels qui se font jour en Cisjordanie, en vue de préserver et de restaurer les moyens d’existence fondés sur l’agriculture. Nous suivons la situation avec une grande préoccupation et continuons de mobiliser nos compétences techniques pour venir en aide au peuple palestinien, notamment en tant qu’organisation codirigeante du module d’action groupée en matière de sécurité alimentaire.

La FAO mobilise des fournitures vitales pour l’agriculture en vue de leur acheminement vers Gaza une fois que l’accès sera permis et que les ressources nécessaires seront disponibles. En outre, elle appuiera la conduite d’évaluations du secteur agroalimentaire sur le terrain dès que les conditions seront réunies. Nous surveillons également les incidences des hostilités sur la sécurité alimentaire dans la région et au-delà.

Je tiens à réaffirmer que la FAO est déterminée à continuer de prêter assistance au peuple palestinien et à élargir cette assistance, en prenant toutes les mesures voulues pour s’acquitter de cette tâche dans le cadre de son mandat. L’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments et en carburant est une priorité urgente et évidente si l’on veut alléger les souffrances humaines, mais nous ne devrions pas pour autant négliger l’importance pour la survie d’une aide d’urgence au secteur agricole.