Directeur général QU Dongyu

La voie numérique à suivre pour les systèmes agroalimentaires mondiaux

20/11/2020

Rome/Londres, le 20 novembre 2020 – Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a déclaré aujourd’hui qu’une utilisation plus intense des technologies numériques, privilégiant la dimension humaine, était la voie à suivre afin que les systèmes agroalimentaires mondiaux permettent à chacun de bénéficier de régimes alimentaires sains et pour faire une utilisation plus efficace des ressources naturelles non renouvelables de notre planète.

«La quatrième révolution agricole, qui associe données, innovation technologique et agriculture, fera progresser la transformation du secteur et nous aidera à faire monter d’un cran la productivité, la qualité, la diversité, l’efficacité et la durabilité écologique», a déclaré le Directeur général dans ses observations liminaires le dernier jour du Forum sur l’innovation durable.

Le Prince Charles de Galles, la Ministre égyptienne de l’agriculture, Mme Yasmine Fouad, ainsi que de nombreux hauts responsables des secteurs public et privé et d’organisations non gouvernementales y ont participé. La session du vendredi était consacrée à l’accélération des transformations qui s’opèrent dans l’agriculture et au niveau de l’utilisation des terres et qui constituent le fondement d’une décarbonisation à plus grande échelle dans le monde entier.

Le Directeur général a expliqué que la pandémie de covid-19 aurait des conséquences durables sur la sécurité alimentaire et accentuerait la fragilité des groupes les plus à risque, à savoir les agriculteurs, les éleveurs pastoraux, les pêcheurs et les forestiers, qui sont déjà très exposés aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles. «Nous devons travailler main dans la main à la recherche de solutions qui soient audacieuses, durables et porteuses de transformation, mais aussi globales, équitables et inclusives», a-t-il affirmé, ajoutant qu’il faudrait tirer profit de l’innovation et des technologies numériques.

«Le monde du numérique doit reposer sur des communautés, des villages, des villes et des systèmes agroalimentaires numériques», a-t-il expliqué, avant de signaler que la FAO collaborait avec de nombreux partenaires pour mettre sur pied des initiatives en faveur de l’inclusion numérique dans les zones rurales ayant pour finalité d’opérer un «rapprochement étroit entre l’innovation et les besoins des petits agriculteurs grâce à des politiques porteuses, au développement des capacités, à des prix plus abordables et à de meilleures infrastructures».

Ce que fait la FAO

Le Directeur général a mentionné plusieurs activités, dont un catalogue de services numériques proposant 169 produits, l’outil Earth Map, mis au point en collaboration avec Google, l’Initiative Main dans la main, l’appel de Rome en faveur d’une intelligence artificielle responsable, lancé avec le Vatican, IBM et Microsoft, et un outil de collecte mégadonnées ouvert donnant accès à des informations mondiales sur l’agriculture, l’environnement et le climat.

Il a également parlé de l’initiative Villes vertes de la FAO, opération dévoilée à la dernière session de l’Assemblée générale des Nations Unies ayant pour finalité de développer les systèmes alimentaires urbains et périurbains pour améliorer la résilience en milieu urbain, de l’initiative 1 000 villages numériques et des travaux réalisés en vue de la mise en service de la Plateforme internationale pour l’alimentation et l’agriculture numériques.

Les possibilités offertes par le numérique dans le secteur agricole sont diverses: réseaux d’échanges de données sur le climat en temps réel, réseaux de vulgarisation, registres de chaîne de blocs permettant de renforcer la confiance et d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments, produits financiers facilitant l’accès des petits exploitants aux produits d’assurance et de crédit, et commerce électronique, ce dernier étant un moyen de tirer parti des liens qui relient les marchés, de raccourcir la chaîne de valeur alimentaire, de raffermir les relations commerciales, de promouvoir les systèmes d’intelligence commerciale et de faciliter l’accès aux marchés.

Le Directeur général a déclaré qu’il fallait exploiter ces nombreuses possibilités en faisant preuve d’empathie, de solidarité et d’ingéniosité pour bâtir un avenir meilleur. «Nous aurons beau disposer des systèmes numériques les plus sophistiqués, il nous appartient à nous, individus, de faire en sorte qu’ils soient bénéfiques», a-t-il ajouté.

L’Économiste en chef de la FAO, M. Máximo Torero, est également intervenu à la table ronde en ligne organisée dans le cadre du Forum, qui avait pour thème «Data-based and Nature‑Based Solutions» (solutions fondées sur les données et la nature), tandis que M. Zitouni Ould‑Dada, Directeur adjoint du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement, a prononcé une allocution d’ouverture à la table ronde intitulée «The Coming of the Fourth Agricultural Revolution: Now or Never?» (quatrième révolution agricole: maintenant ou jamais?).