Le Directeur général visite le premier site SIPAM de Thaïlande, dans lequel buffles et humains façonnent ensemble l’écosystème
©FAO
Thale Noi (Thaïlande) – Le Directeur général, M. Qu Dongyu, s’est rendu aujourd’hui dans l’agroécosystème pastoral des buffles d’eau de la zone humide du Thale Noi dans le sud de la Thaïlande, premier site du pays désigné comme Système ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM). Reconnu en 2022 dans le cadre du programme de la FAO, c’est un territoire où la population a concilié économie de subsistance et protection de l’environnement.
Le Directeur général a mis en avant le rôle des buffles, qui façonnent cet écosystème et sont les garants de sa vitalité. À ses yeux, les buffles ne sont pas seulement des animaux, mais des partenaires et des protecteurs qui incarnent depuis longtemps le lien qui unit les habitants de Thale Noi à leur environnement.
Le SIPAM de Thale Noi est un système agricole diversifié qui est le fruit d’interactions ancestrales entre les êtres humains et les buffles. Au fil des siècles, le pastoralisme a modelé et préservé la biodiversité et les paysages, et les buffles se sont adaptés pour survivre dans un environnement où la terre est inondée presque cinq mois par an.
Depuis 2002, la FAO mène le programme SIPAM dans l’objectif de répertorier et de sauvegarder des systèmes agricoles singuliers qu’elle s’emploie à faire reconnaître comme des solutions locales à des défis mondiaux.
Les sites sélectionnés revêtent une importance mondiale parce qu’ils favorisent la sécurité alimentaire et la sécurité des moyens de subsistance, l’agrobiodiversité, les pratiques et les systèmes de connaissances durables, ainsi que les valeurs sociales et les cultures, et mettent en avant des paysages exceptionnels. Nombre d’entre eux sont le lieu de pratiques visant à rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients face au changement climatique.
Alors que le réseau SIPAM compte actuellement 89 sites répartis dans 28 pays, le Directeur général a indiqué que la FAO souhaitait franchir le cap de la centaine d’ici à 2025. Les critères de sélection se fondent sur des données scientifiques probantes qui montrent comment la région concernée fait face aux effets du changement climatique et associe la science et l’innovation aux systèmes de savoirs traditionnels.
Comme l’a souligné M. Qu, les systèmes multifonctionnels tels que celui de Thale Noi se distinguent surtout par leur dimension humaine: ce sont les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs qui sont les véritables gardiens de ce patrimoine, leurs connaissances et leur engagement constituant la clé de la survie de ces systèmes.
Après avoir rappelé que l’appui prêté aux systèmes comme celui de Thale Noi s’inscrivait pleinement dans la vision de la FAO relative aux quatre améliorations, qui vise à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie sans laisser personne de côté, le Directeur général a réaffirmé la volonté de la FAO de continuer à soutenir ces programmes.
Il a expliqué que sa visite à Thale Noi revêtait un sens particulier, à l’approche du 80e anniversaire de la FAO, un jalon important qui sera célébré l’an prochain et qui souligne la responsabilité que nous avons toutes et tous de protéger et de valoriser ces systèmes dans l’intérêt des générations futures.
Le Directeur général a aussi remercié la Thaïlande pour sa participation active à la promotion du patrimoine agricole, notamment par l’intermédiaire des villages qui illustrent les quatre améliorations.