Directeur général QU Dongyu

Quinzième Congrès forestier mondial Dialogue de haut niveau: Construire un avenir respectueux de l’environnement, sain et résilient avec les forêts

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

02/05/2022

Quinzième Congrès forestier mondial

Dialogue de haut niveau: Construire un avenir respectueux de l’environnement, sain et résilient avec les forêts

Allocution

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Séoul (Corée)

2 mai 2022

Mesdames et Messieurs les Ministres et Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs,

1.         Le monde est confronté à de grands défis liés à la dégradation de nos ressources naturelles:

 

•          l’intensification de la crise climatique,

•          la perte de biodiversité,

•          l’insécurité alimentaire croissante,

•          le ralentissement social et économique, causé entre autres par la pandémie de covid-19.

 

2.         Nous devons surmonter ces défis, et nous le pouvons,

 

3.         en œuvrant à un avenir respectueux de l’environnement, sain et résilient avec les forêts.

 

4.         Il est indispensable de conserver, de gérer et de restaurer les forêts sur un mode durable.

 

5.         Nous avons fait des progrès en matière forestière: des engagements importants ont été pris lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et lors de la COP 26.

 

6.         Le présent Congrès nous fournit une occasion exceptionnelle d’intensifier les actions en vue d’honorer ces engagements.

 

7.         Pour soutenir et guider cette action, la FAO lance le nouveau rapport intitulé «Situation des forêts du monde 2022 – Foresterie et relance verte, construire des économies vertes inclusives et durables».

 

8.         Le rapport présente trois voies qui se renforcent mutuellement pour parvenir à des forêts durables et saines.

 

9.         La première voie consiste à mettre fin à la déforestation et à préserver les forêts.

 

10.       Entre 2015 et 2020, ce sont tous les ans 10 millions d’hectares de forêts qui ont été perdus ou dégradés, ce qui a concouru au changement climatique.

 

11.       En mettant un coup d’arrêt à la déforestation, nous pourrions réduire les émissions de gaz à effet de serre de 14 pour cent, soit une contribution importante au plafonnement de la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius.

 

12.       Parallèlement, nous pourrions sauvegarder plus de la moitié de la biodiversité terrestre de la Terre.

 

13.       La deuxième voie consiste à restaurer les terres dégradées et à développer l’agroforesterie.

 

14.       Il est possible de restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées: la restauration de 350 millions d’hectares seulement permettrait de fournir des milliers de milliards de dollars en services écosystémiques.

 

15.       L’augmentation du couvert arboré pourrait stimuler la productivité agricole sur un milliard d’hectares supplémentaires.

 

16.       Cela est déterminant, car la production agricole doit augmenter de 50 pour cent d’ici à 2050 pour répondre à la demande alimentaire croissante.

 

17.       La troisième voie consiste à utiliser les forêts sur un mode durable et à édifier des chaînes de valeur respectueuses de l’environnement.

 

18.       Cela permettra de répondre à la demande future de matériaux et de sous-tendre la durabilité des économies.

 

19.       L’utilisation de bois de production durable dans la construction, par exemple, permet de stocker du carbone tout en concourant à la résilience des économies locales.

 

20.       Les petits exploitants, les communautés locales et les peuples autochtones, qui gèrent près de la moitié des terroirs forestiers et agricoles de la planète, sont indispensables à la mise en œuvre à grande échelle.

 

21.       On estime que quelque 33 millions de personnes, soit 1 pour cent de l’emploi à l’échelle mondiale, travaillent directement dans le secteur forestier structuré et non structuré.

 

22.       Un tiers de la population mondiale (environ 2,6 milliards de personnes) est tributaire du bois et d’autres combustibles traditionnels pour la cuisson des aliments du ménage.

 

23.       Les aliments forestiers récoltés à l’état sauvage contribuent à la sécurité alimentaire et à la nutrition des personnes établies en lisière des forêts, en particulier dans les zones reculées des régions tropicales et subtropicales, qui tirent également un quart de leurs revenus des forêts.

 

Mesdames et Messieurs,

 

24.       Il est temps que le monde investisse politiquement, financièrement et technologiquement dans nos forêts.

 

25.       Le montant des financements de ces trois voies d’action doit tripler au moins d’ici à 2030 pour atteindre les objectifs fixés en matière de neutralité climatique, de biodiversité et de dégradation des terres.

 

26.       Cela comprend de nouveaux investissements par le biais du financement climatique, des programmes de relance verte et du secteur privé.

 

27.       La réorientation des incitations destinées aux producteurs agricoles, qui s’élèvent à 540 milliards d’USD par an, peut faire beaucoup en ce sens.

 

28.       Les forêts et l’agriculture peuvent s’épauler mutuellement – plus de 20 pays en développement en ont fourni l’exemple.

 

29.       La restauration et la gestion durable des forêts et des arbres nécessitent des données actualisées et fiables pour une prise de décision efficace et appropriée.

 

30.       Demain, la FAO dévoilera les résultats de notre enquête par télédétection, une vaste étude collaborative ayant mobilisé 800 experts nationaux de 126 pays dans l’analyse de 430 000 échantillons, en complément de l’Évaluation des ressources forestières mondiales (FAO, 2020).

 

Chères et chers collègues,

31.       Des forêts saines et prospères sont synonymes de sociétés et d’économies saines et prospères.

 

32.       Et les partenariats seront la clé de la réussite.

 

33.       Nous devons opérer des décloisonnements.

 

34.       Nous devons agir pour transformer nos systèmes agroalimentaires afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables,

 

35.       et nous devons faire en sorte que la transformation des systèmes agroalimentaires et la protection, la restauration et la gestion durable des forêts soient menées de concert.

 

36.       La FAO renforce son travail avec les gouvernements, le secteur privé, les universités, les communautés locales, les femmes et les jeunes.

 

37.       Ensemble, nous pouvons réaliser pleinement le potentiel des forêts pour l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

 

38.       Je vous remercie de votre attention.