Directeur général QU Dongyu

Cent soixante-douzième session du Conseil de la FAO - Allocution d’ouverture

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

24/04/2023

Cent soixante-douzième session du Conseil de la FAO

Allocution d’ouverture

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

24 avril 2023

 


Monsieur le Président indépendant du Conseil,

Chers membres du Conseil,

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues et amis,

 

1.     J’ai le plaisir de m’adresser à vous à l’occasion de l’ouverture de la 172e session du Conseil de la FAO, la onzième depuis que j’ai pris mes fonctions de directeur général de la FAO, le 1er août 2019.

 

2.     Aujourd’hui, c’est avec fierté que je me tiens devant vous en tant que Directeur général d’une organisation plus dynamique et plus professionnelle. Une organisation plus apte à fournir un appui de meilleure qualité à ses membres, alors qu’approche l’échéance du Programme 2030 et des objectifs de développement durable (ODD).

 

3.     Nous avons continué à progresser sur la voie de la réalisation des quatre améliorations – c’est-à-dire à apporter des améliorations en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie, en ne laissant personne de côté. En nous intéressant davantage aux laissés-pour-compte et aux catégories de population les plus vulnérables, notamment les exploitants agricoles en milieu rural, les femmes, les jeunes et les peuples autochtones.

 

4.     Nous sommes au premier tiers de l’année 2023 – «année de l’excellence» – et je suis fier des excellents résultats obtenus jusqu’à présent. Notre défi en 2023 est de continuer à travailler pour atteindre notre objectif collectif de long terme, qui consiste à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, tout en s’attaquant efficacement aux multiples phénomènes négatifs que nous subissons à l’échelle mondiale.

 

5.     La FAO continue d’être à l’avant-garde de la lutte contre la crise mondiale de la sécurité alimentaire. Au cours des derniers mois, les prix des denrées alimentaires et des engrais ont baissé au niveau mondial et, en mars 2023, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires était inférieur de 20,5 pour cent à son niveau de l’année précédente, ce qui signale une amélioration globale des disponibilités mondiales.

 

6.     Toutefois, si les cours ont baissé sur les marchés mondiaux, l’inflation des prix des denrées alimentaires demeure profondément préoccupante dans de nombreux pays, et ces prix continuent d’augmenter sur les marchés locaux, ce qui entrave l’accès à la nourriture, en particulier pour les populations pauvres et vulnérables.

 

7.     En réponse à une demande des dirigeants du G20, la FAO, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce ont publié, en avril 2023, un rapport d’évaluation des mesures prises à l’échelle mondiale face à la crise de la sécurité alimentaire. Ce rapport souligne la nécessité d’une approche unifiée et préconise d’accroître l’offre de financement en faveur du développement afin d’appuyer les investissements dans l’agriculture, et à promouvoir une croissance économique inclusive et durable dans les zones rurales.

 

8.     Je suis rentré hier de la réunion des ministres de l’agriculture du G7, lors de laquelle j’ai insisté sur la nécessité d’entreprendre des actions collectives pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire mondiale immédiats et à plus long terme, et j’ai indiqué par quels moyens les pays du G7 se devaient de tirer parti de leur puissance économique et politique pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale, à savoir:

  • Premièrement, accroître l’investissement dans l’agriculture par la promotion de pratiques agricoles durables, l’augmentation de la production agricole et l’amélioration de la logistique des filières alimentaires, qui doivent garantir à tous une alimentation nutritive, disponible, abordable et en quantité suffisante;

  • Deuxièmement, offrir une aide financière aux pays en développement en proie à l’insécurité alimentaire, afin d’améliorer leur productivité agricole et leurs systèmes de gestion des denrées alimentaires;

  • Troisièmement, promouvoir la recherche et le développement concernant des technologies novatrices destinées à accroître la résilience et à favoriser l’adaptation des agriculteurs aux risques climatiques;

  • Quatrièmement, agir face au changement climatique en réduisant leur empreinte carbone et en atténuant les incidences négatives de la crise climatique sur la sécurité alimentaire;

  • Cinquièmement, en coordination avec les organisations internationales compétentes, fournir une aide alimentaire d’urgence pendant les crises alimentaires causées par des conflits ou des catastrophes naturelles.

 

9.     Des facteurs structurels, parmi lesquels l’urbanisation, créent des difficultés nouvelles aux systèmes agroalimentaires, ce qui fera l’objet de l’édition 2023 du rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, actuellement en préparation. Seront analysés dans ce rapport les liens entre l’urbanisation et les systèmes agroalimentaires. D’ici 2050, il est prévu que 7 personnes sur 10 habitent en ville, ce qui justifie la vocation de l’initiative Villes Vertes de la FAO, entrée dans sa deuxième année, qui est d’accompagner la transformation urbaine et l’émergence d’une économie verte en vue d’assurer la sécurité alimentaire par l’élaboration de nouveaux modèles d’activité.

 

10.  Les activités de la FAO dans le domaine de la résilience se poursuivent et continuent de se déployer et d’innover, au vu notamment de la perspective inquiétante d’une insécurité alimentaire aiguë en 2023. La FAO continue d’analyser et de surveiller la situation dans les pays présentant une forte vulnérabilité à cet égard. C’est ainsi qu’en Ukraine une collecte de données visant les exploitations agricoles et les foyers ruraux a été effectuée à l’échelle du pays en décembre 2022, dans le but de mieux cerner l’impact de la guerre sur le secteur agricole ukrainien et d’aider à concevoir un programme de renforcement de la résilience adapté au pays et reposant sur des éléments factuels.

 

11.  Depuis le début de 2023, la FAO poursuit l’élargissement de ses activités normatives et opérationnelles relatives à l’action anticipée, notamment par l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme stratégique triennal pour 2023-2025.

 

12.  Depuis décembre 2022, la FAO continue de progresser à un rythme régulier sur les deux principaux volets de sa transformation numérique, à savoir «le numérique au service des résultats», qui renforce des interventions de transformation numérique ciblées pour l’agriculture sur le terrain, et «la transformation numérique des lieux de travail», dont le but est la mise en place d’un environnement numérique durable, sûr et d’un bon rapport coût-efficacité, à l’appui de l’exécution du mandat de la FAO.

 

13.  En outre, durant le premier trimestre de 2023, l’équipe chargée du Portefeuille de services numériques de la FAO a continué à collaborer avec les pays au renforcement de la fourniture de conseils dans le cadre des services de vulgarisation venant en aide aux exploitants agricoles.

 

14.  Les petits États insulaires en développement (PEID) sont parmi les pays les plus touchés par les effets de la crise climatique. Au titre du programme-cadre de coopération Sud-Sud FAO-Chine, nous avons mis en œuvre plus de 25 projets, et une nouvelle contribution de 5 millions d’USD reçue au début de 2023 servira à aider les PEID à donner un coup d’accélérateur à la transformation et à constituer des moyens de subsistance durables et résilients.

 

15.  La FAO s’est engagée à prêter son appui à la mise en œuvre du Programme d’action de Doha en faveur des pays les moins avancés (PMA), notamment grâce à sa contribution active à la feuille de route définie lors de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA, à laquelle j’ai pris part à Doha au début du mois de mars de cette année.

 

16.  Des solutions d’investissement et de financement, tant publiques que privées, en plus grand nombre et de meilleure qualité, sont indispensables à la transformation de nos systèmes agroalimentaires, et le Centre d’investissement de la FAO a connu une réforme audacieuse ayant permis d’élargir le champ de ses partenariats et de ses services, en vue de l’adapter à sa mission. En 2023, le plan de transformation du Centre d’investissement est entré dans sa deuxième année d’exécution, avec pour effet de renforcer son action au niveau des pays, notamment par l’intermédiaire de l’Initiative Main dans la main de la FAO.

 

17.  Afin d’honorer son engagement en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes, la FAO a présenté, en avril 2023, un rapport sur la situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires, qui fournit de nouvelles données et analyses sur les difficultés que rencontrent les femmes rurales dans les systèmes agroalimentaires.

 

18.  L’eau continue d’être un domaine prioritaire de la FAO. L’Organisation a participé de manière fructueuse à la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023, qui s’est tenue à New York en mars de cette année, en présentant sept engagements au Programme d’action pour l’eau.

 

19.  La FAO a également organisé avec succès le deuxième Forum international du Cadre mondial contre la pénurie d’eau dans l’agriculture, accueilli par Cabo Verde en février 2023, qui a donné lieu à l’Appel à l’action de Praïa, ce dernier soulignant la nécessité d’intensifier les actions collaboratives contre la pénurie d’eau dans l’agriculture.

 

20.  Donnant suite au Dialogue de Rome sur l’eau, qui s’est tenu en octobre 2022, la FAO aide les membres, à leur demande, à élaborer des feuilles de route nationales relatives à l’eau, spécifiques à chaque pays, dans le cadre de dialogues et de processus participatifs dirigés par les pays. Dans le but de présenter cette initiative et d’en débattre dans la région, un atelier régional pour l’Afrique consacré aux feuilles de route nationales relatives à l’eau s’est tenu en février de cette année au Zimbabwe; plus de 30 pays africains y ont pris part.

 

21.  Le cycle d’établissement de rapports concernant l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2025, qui fournit le seul corpus officiel de données sur les indicateurs des ODD relatifs aux forêts du système des Nations Unies à l’échelle mondiale, a débuté au premier trimestre 2023.

 

22.  Dans le cadre de la transformation bleue, les activités de la FAO dans le secteur des pêches et de l’aquaculture continuent de promouvoir une gestion efficace des ressources biologiques aquatiques et le renforcement des capacités en vue d’obtenir des résultats qui bénéficient équitablement à tous. Le Partenariat mondial en faveur de l’aquaculture durable, créé en décembre 2022 en collaboration avec l’Académie chinoise des sciences halieutiques, vise à faciliter la contribution de l’aquaculture à l’économie des pays visés, grâce à des partenariats et des transferts de connaissances et de technologies.

 

23.  La FAO continue également de prêter son appui aux pays luttant contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) et, en mars de cette année, une première série d’ateliers régionaux a été organisée avec pour thème central les Directives d’application volontaire de la FAO relatives au transbordement, nouvellement adoptées.

 

24.  En ce qui concerne les activités de la FAO dans le domaine de la transformation de l’élevage et de la santé animale, la FAO a mené à terme la première évaluation mondiale de la contribution des aliments provenant d’animaux terrestres à une alimentation saine pour une amélioration des résultats nutritionnels et sanitaires, qui sera présentée en avril 2023.

 

25.  En reconnaissance de son action dans la mise en œuvre de l’approche «Une seule santé», la FAO a été sélectionnée en février 2023 comme entité chargée de l’exécution dans le cadre du Fonds de lutte contre les pandémies, et l’Organisation a participé à la communication de 63 manifestations d’intérêt de la part de pays et d’entités régionales admissibles.

 

26.  La FAO parachève actuellement le plan d’action de la nouvelle stratégie thématique relative au changement climatique, en tenant compte des contributions reçues des membres. L’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal à la 15e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 15), en décembre 2022, est décisive pour la mise en œuvre de la Stratégie de la FAO relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture, car la moitié des objectifs du Cadre ont trait aux secteurs de l’agriculture.

 

27.  Le 30 janvier 2023, la FAO a présenté la version actualisée de son Cadre de gestion environnementale et sociale, qui garantira que les projets de la FAO ne nuisent en rien et accompagnent la transformation des systèmes agroalimentaires en respectant les normes internationales les plus strictes en matière de gestion des risques.

 

28.  Le Centre mixte FAO/AIEA a lancé, fin 2022, son premier projet de cosmobiologie, destiné à l’étude des effets des rayonnements cosmiques et de la microgravité spatiale sur des semences envoyées dans l’espace. Celles-ci font à présent l’objet d’études approfondies dans les laboratoires du Centre mixte.

 

29.  Depuis le début de l’année, plusieurs initiatives ont également été lancées qui donnent le coup d’envoi de la mise en œuvre du Plan d’action de la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation, nouvellement adoptée.

 

30.  La FAO a récemment créé le Fonds d’innovation, qui bénéficie de l’appui d’un incubateur, ce programme pionnier étant destiné à favoriser une culture d’innovation et d’apprentissage continus, et, en mars de cette année, l’Organisation a octroyé des financements à huit propositions d’innovation dans le cadre de cette initiative.

 

31.  Le Forum de la science et de l’innovation fait désormais partie intégrante du Forum mondial de l’alimentation qui se tient tous les ans, et son thème de cette année sera l’action climatique.

 

32.  Les préparatifs du Forum mondial de l’alimentation 2023 sont en cours, et les jeunes, apportant l’inspiration et l’enthousiasme nécessaires pour entretenir la dynamique, s’emploient collectivement à donner à cette manifestation une dimension d’événement mondial pour les questions relatives à l’alimentation et aux systèmes agroalimentaires, qui accorde toute leur place à la jeunesse, aux partenariats avec le secteur privé et à l’investissement privé, ainsi qu’à la science et à l’innovation.

 

33.  L’année 2022 a vu progresser de manière notable la collaboration de la FAO avec le secteur privé. En faisant fond sur les enseignements que l’on a dégagés, et en donnant la priorité à de nouvelles orientations, l’année 2023 verra un élargissement de la mobilisation du secteur privé, porteuse d’une évolution en profondeur. La nécessité d’œuvrer à l’élaboration de solutions de manière intersectorielle n’a jamais été aussi pressante.

 

34.  À l’appui de la mise en œuvre de notre Stratégie de mobilisation du secteur privé, un groupe consultatif informel du secteur privé a été mis sur pied pour intensifier l’action de la FAO dans ce domaine. La première réunion du Groupe consultatif s’est tenue en janvier 2023, en présence de certains représentants permanents et de 25 membres du Groupe consultatif, parmi lesquels des représentants d’organisations d’agriculteurs, de petites et moyennes entreprises et de microentreprises, de grandes multinationales et d’associations professionnelles. Nous prévoyons d’organiser deux réunions par an et de débattre de la manière dont la FAO peut élargir et approfondir ses partenariats stratégiques avec le secteur privé, accroître son rayon d’action et augmenter encore l’impact de ses activités à l’appui d’une transformation durable des systèmes agroalimentaires.

 

35.  Nous continuons à constater des progrès dans la mobilisation de contributions volontaires. Au cours du premier trimestre de 2023, la FAO a mobilisé un total de 407 millions d’USD de contributions volontaires, ce qui représente une augmentation de 30 pour cent par rapport au premier trimestre de l’année dernière. Pour l’exercice biennal 2024-2025, nous prévoyons que les ressources extrabudgétaires atteignent la somme de 3 milliards d’USD environ.

 

36.  À la suite de la manifestation de lancement des projets nationaux de mise en œuvre de l’initiative «Un pays – un produit prioritaire», la première réunion du groupe régional chargé de l’organisation pour l’Afrique, au cours de laquelle le mandat du groupe a été adopté, s’est tenue le 8 mars 2023. Cette réunion a aussi donné le coup d’envoi du projet «Un pays – un produit prioritaire» au Malawi, où il doit impulser le développement de la filière bananière, et en Ouzbékistan, un atelier de lancement axé sur les guignes a été organisé.

 

37.  C’est la troisième année que nous présentons, comme nous l’avons fait à la session du Comité financier tenue récemment, un rapport annuel complet sur les ressources humaines à nos organes directeurs, qui retrace les progrès réalisés en matière de développement des ressources humaines et fait état de résultats importants dans tous les domaines. Des modalités de travail souples et actualisées ont été mises en place en mars de cette année, ce qui a permis de trouver un équilibre entre les impératifs de souplesse et de présence au bureau, de favoriser un environnement de travail inclusif, et de répondre aux besoins de nos employés et à ceux liés au travail d’équipe au bureau.

 

38.  Nous continuons également à travailler en étroite collaboration avec le Comité des femmes et le Comité de la jeunesse de la FAO dans le cadre général de notre action après du personnel, destinée à induire une évolution et une réforme d’ordre culturel. À cet effet, des réunions et des consultations mensuelles sont organisées avec les associations représentant le personnel, lors desquelles sont abordées un large éventail de questions intéressant le personnel.

 

39.  La FAO a progressé dans la mise en œuvre des recommandations formulées à l’issue d’audits qui n’ont pas encore été appliquées et continuera à faire tout son possible pour entretenir cette dynamique afin d’atteindre une proportion élevée de recommandations classées comme appliquées d’ici la fin de l’année. En qui concerne l’audit interne, le Bureau de l’inspecteur général collabore activement avec la Direction à la mise en œuvre des mesures convenues qui sont demeurées en suspens.

 

40.  Le rapport annuel du Bureau de la déontologie pour 2022, communiqué au Comité financier en mars de cette année, détaille les nombreux acquis de l’année passée, notamment la gestion des risques de conflits d’intérêts personnels. En outre, un certain nombre de séances de formation relatives au programme annuel de déclaration de situation financière et de conflits d’intérêts ont été organisées au cours des derniers mois à des fins de sensibilisation et de mise en conformité, et pour que s’impose un esprit de transparence et de responsabilité à la FAO.

 

41.  La FAO est pleinement mobilisée auprès de ses membres dans le renforcement des cadres réglementaires de leurs systèmes agroalimentaires, s’agissant en particulier du rôle des législations dans l’ancrage des politiques et de l’application des engagements internationaux au niveau national. Au cours des derniers mois, la FAO a mis au point un programme-cadre spécifique destiné à aider les membres à renforcer leur capacité de faire respecter les lois nationales relatives aux systèmes agroalimentaires.

 

42.  La proposition de Programme de travail et budget (PTB) 2024-2025 de la FAO a été élaborée dans un contexte mondial critique. L’importance que revêtent l’alimentation et l’agriculture dans la situation mondiale actuelle, et au regard des perspectives de concrétisation des ODD, ne saurait être sous-estimée.

 

43.  Nous sommes confrontés à des crises incessantes, complexes et enchevêtrées, dont les effets négatifs sur la sécurité alimentaire mondiale sont persistants, en particulier dans les pays les plus pauvres et parmi les populations vulnérables. Dans ce contexte, il est devenu urgent d’opérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux pour réaliser le Programme 2030. La FAO tire efficacement parti de sa position particulière d’organisation mondiale dépositaire de savoirs, mais aussi de la place distincte qu’elle occupe en tant qu’institution spécialisée des Nations Unies, pour éclairer et influencer une action mondiale qui permette de se saisir des nombreuses possibilités d’opérer la transformation nécessaire.

 

44.  Le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO propose une feuille de route solidement construite et suffisamment souple pour permettre à l’Organisation d’apporter efficacement sa contribution à la réalisation du Programme 2030. Aux termes des objectifs fondamentaux que sont les quatre améliorations, les 20 domaines prioritaires du Programme (DPP) garantissent que nous capitalisions sur la riche expertise technique pluridisciplinaire de la FAO pour régler les problèmes de longue date et traiter les priorités nouvelles.

 

45.  En 2022-2023, la FAO a relevé le défi en mobilisant le champ d’application du Cadre stratégique dans son intégralité, mais aussi par son rôle prépondérant dans la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire et de la nutrition. S’agissant de la période biennale 2024-2025, l’Organisation est prête à renforcer son action en réponse à la crise alimentaire et aux autres défis mondiaux, multiples et enchevêtrés.

 

46.  Les stratégies thématiques récemment adoptées permettront en outre à l’Organisation d’accroître son impact dans ces domaines de travail transversaux d’importance déterminante durant l’exercice biennal 2024-2025 et au-delà.

 

47.  Prenons l’exemple de l’Initiative Main dans la main, à laquelle 61 pays participent actuellement. Par l’intermédiaire de celle-ci, la FAO fournit des modélisations et des analyses géospatiales avancées pour donner un coup d’accélérateur à une transformation des systèmes agroalimentaires s’appuyant sur le marché, afin d’augmenter les revenus et d’améliorer le bien-être et la résilience des populations pauvres et vulnérables.

 

48.  En suivant le principe d’une FAO unie dans l’action, nous continuerons d’œuvrer à l’optimisation du capital humain et financier et de faire en sorte que les bureaux de pays constituent un réseau moderne et efficace. Nous disposons des éléments nous permettant de répondre aux défis mondiaux de manière efficace, efficiente et cohérente, comme le veut le mandat de la FAO.

 

49.  Mais nous ne pouvons le faire seuls, nous devons le faire ensemble.

 

50.  La situation actuelle du Programme ordinaire de la FAO en matière de financement a atteint un «seuil critique». Il est indispensable d’épargner à l’Organisation une déperdition de ses ressources de base après 12 années marquées par une stagnation du budget en valeur nominale.

 

51.  Ainsi, au titre de l’ouverture de crédits nette pour l’exercice biennal 2024-2025, je présente un budget qui prévoit des augmentations de coûts, afin de préserver la parité du pouvoir d’achat par rapport à l’exercice 2022-2023. La FAO a connu six exercices biennaux consécutifs caractérisés par un budget inchangé en valeur nominale s’agissant des contributions ordinaires, ce qui a causé un recul de 7 pour cent du pouvoir d’achat de l’Organisation sur les 12 dernières années.

 

52.  À la demande des membres, nous avons élaboré un certain nombre de scénarios de réduction budgétaire et, dans tous ces cas de figure, les capacités techniques de l’Organisation se trouveraient réduites. Même si nous cherchons constamment à réaliser des gains d’efficience, toute nouvelle réduction ne manquerait pas d’entraîner une diminution correspondante de la capacité de l’Organisation de fournir des services et de répondre à des demandes croissantes

 

53.  Je suis convaincu que, ensemble, grâce à un engagement mutuel et collectif, et à des partenariats solides, nous serons en mesure de donner corps à notre ambition commune d’assurer un avenir prospère et équitable pour tous, sans laisser personne de côté.

 

54.  Continuons à lutter ensemble contre la faim et la pauvreté – l’ennemi véritable qui nous fait face.
L’obtention d’un consensus sur l’enveloppe budgétaire proposée serait un signe fort que nous sommes fidèles au principe d’une FAO unie dans l’action.

 

55.  Je vous remercie.