Directeur général QU Dongyu

Cent soixante-quinzième session du Conseil de la FAO Allocution d’ouverture de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

五月初五,端午节

10/06/2024

Monsieur le Président indépendant du Conseil,

Chers membres du Conseil,

Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite le bonjour depuis Rome.

Je reviens tout juste d’Irlande où j’ai eu l’honneur de remettre la Médaille Agricola de la FAO au Président irlandais, M. Michael Higgins. 

Ce prestigieux prix de la FAO lui a été décerné en considération de son rôle moteur et de son engagement de longue date dans la lutte contre la faim et la pauvreté. 

Nous partageons la conviction que le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental, et que la paix est une condition préalable à la sécurité alimentaire. 

Par ce prix, la FAO a également souhaité rendre hommage à sa volonté politique de faire de la sécurité alimentaire une grande priorité de la communauté internationale. Il n’a pas ménagé ses efforts dans ce sens, mettant en avant le lien entre la faim et les crises mondiales actuelles,

et soutenant la nécessité urgente de transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux, afin que nous ne laissions pas laisser l’histoire se répéter au travers de famines et de destructions de moyens d’existence. 

Ce sont ces mêmes principes qui nous guident tous ici dans cette Salle Plénière aujourd’hui, et qui seront le fondement de toutes les discussions des prochains jours et au-delà. 

Je suis très fier que la FAO se soit vu décerner le prestigieux Grand Prix mondial Hassan II de l’eau lors du 10e Forum mondial de l’eau qui s’est tenu à Bali le mois dernier, en reconnaissance de la contribution de la FAO aux actions menées au niveau international en faveur de la sécurité de l’approvisionnement en eau et de la sécurité alimentaire. 

Cet honneur souligne encore l’importance du thème biennal choisi par la FAO sur la gestion intégrée des ressources en eau et récompense les mesures prises par les membres pour promouvoir la protection et la préservation des ressources en eau et mieux les gérer dans l’intérêt de la production alimentaire et des objectifs de développement durable (ODD).

Cette année, la FAO a également reçu le prix Google Geo for Good Impact Award pour son appli Earth Map, saluée pour sa puissance et sa capacité à fournir des données d’une grande utilité pour élaborer des politiques, guider les investissements et mener des actions. 

Toutes ces réalisations sont remarquables! Je vous adresse mes félicitations ainsi qu’à tout le personnel de la FAO!

Chers collègues,

Les six premiers mois de l’année 2024 ont été bien remplis et très productifs!

Je me suis rendu dans 20 pays, notamment pour assister à toutes les réunions ministérielles des conférences régionales de la FAO. 

Durant ces déplacements, j’ai effectué plus d’une quarantaine de visites sur le terrain où j’ai pu observer par moi-même le travail réalisé par nos agriculteurs et l’application de la science et de la technologie à l’amélioration de la production, être le témoin d’innovations majeures conçues par des chercheurs, et constater la résilience des femmes, l’inspiration des jeunes et la persévérance des petits producteurs.

Que ce soit ici au siège ou pendant mes déplacements professionnels, j’ai organisé plus de 160 réunions bilatérales avec des chefs d’État et de gouvernement, des ministres, des vice-ministres, des hauts représentants de gouvernements, des responsables d’organisations internationales, d’institutions financières et de la société civile, ainsi que des représentants du secteur privé, au cours desquelles j’ai insisté inlassablement sur la nécessité de renforcer et élargir la collaboration aux fins de notre objectif commun de transformer les systèmes agroalimentaires.

Au cours de ce premier semestre, j’ai également participé à 32 sommets et conférences de haut niveau, où j’ai prononcé des allocutions et eu la possibilité d’interagir avec des responsables des politiques publiques et des décideurs issus de tout le spectre de nos partenaires.

Au total, j’ai prononcé plus de 80 interventions en public et enregistré plus d’une trentaine de messages vidéo pour des manifestations auxquelles je ne pouvais pas assister en personne. 

Mes actions de communication au niveau mondial ont aussi pris la forme de tribunes, de déclarations écrites et de préfaces de publications et de rapports importants, entre autres, avec plus de 15 contributions.

Je continue aussi à être très actif sur les réseaux sociaux où j’ai publié plus de 170 tweets depuis le début de l’année 2024, dans le cadre de mon travail d’information et de promotion sur notre objectif global des quatre améliorations (en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie), sans laisser personne de côté.

Ce qui m’anime derrière toutes ces activités est ma volonté inébranlable d’agir pour transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

De nouvelles estimations mondiales sur la faim et l’insécurité alimentaire seront disponibles en juillet 2024 avec le lancement de l’édition 2024 du rapport L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde.

En sa qualité d’institution spécialisée des Nations Unies chargée de l’alimentation et de l’agriculture, la FAO a fait bénéficier environ 56 millions de personnes de ses aides en matière d’agriculture et de résilience en 2023.

En 2024, nous entendons porter ce chiffre à 80 millions de personnes.

La FAO continue de surveiller de très près la situation à Gaza, où la famine a dépassé le stade de la menace pour devenir une funeste réalité.

Gaza est confrontée à une crise humanitaire sans précédent: la quasi-totalité de la population est victime de faim et d’inanition en raison de l’effondrement des systèmes agroalimentaires et des approvisionnements en eau, s’ajoutant aux blocus sur l’aide humanitaire.

Avant même l’intensification du conflit, près de 60 pour cent des ménages à Gaza étaient en situation d’insécurité alimentaire ou vulnérables à l’insécurité alimentaire, et 80 pour cent de la population dépendait déjà de l’aide humanitaire.

Dans le même temps, depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, la FAO surveille ses répercussions sur les systèmes agroalimentaires, en recueillant des données et des informations, et en fournissant des éléments actuels et des analyses ainsi que des projections utiles pour planifier la suite et prendre des mesures anticipatoires.

La guerre en Ukraine a causé de graves dommages au secteur agricole du pays, avec des retombées sur les infrastructures de production, la main‑d’œuvre et la capacité d’exportation nationale, entraînant une chute de la production et des exportations agricoles de l’Ukraine et touchant également la sécurité alimentaire mondiale. 

Chers collègues,

Le Rapport sur l’exécution du Programme 2022‑2023 est soumis au Conseil pour examen.

Il revient sur la première période biennale de mise en œuvre du Cadre stratégique 2022‑2031 de la FAO et présente tout ce que nous avons accompli ensemble durant ces deux années marquées par de multiples chocs. 

Au cours du dernier exercice biennal, l’engagement pris par la communauté internationale en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires a été fermement inscrit à l’ordre du jour mondial et les dépenses publiques consacrées à l’agriculture ont atteint un niveau record.

Cependant, il faut aller plus loin. On estime que le déficit de financement à combler pour atteindre les ODD dépasse les 4 000 milliards d’USD par an, dont 600 milliards d’USD pour l’alimentation, l’agriculture et la biodiversité.

Comme l’indique le rapport, la FAO s’est mobilisée pour relever le défi en mettant à profit sa position respectée pour montrer la voie et fournir des connaissances et une expertise. En collaboration avec nos partenaires, nous vous avons aidés à mettre en œuvre le Programme 2030 en transformant les systèmes agroalimentaires dans l’optique des quatre améliorations.

Le Cadre stratégique a permis de donner des orientations, et les stratégies thématiques, les domaines d’impact à valeur ajoutée et les cadres des programmes de pays ont garanti que nous avons mené nos efforts de façon coordonnée et cohérente, en choisissant des priorités en phase avec vos priorités nationales et régionales et dans des domaines de travail où nous savions pouvoir obtenir des effets accélérés.

Mettant notre expertise à votre service, nous nous sommes employés à fournir des données et des informations propres à améliorer la transparence des marchés, stimuler l’investissement et proposer des politiques.

Dans le cadre des initiatives Main dans la main et «Un pays, un produit prioritaire», nous avons accompagné vos efforts de mobilisation d’investissements et de renforcement des chaînes de valeur dans vos pays. 

Nous avons intensifié notre programme d’aide humanitaire et de renforcement de la résilience, qui a bénéficié à 55 millions de personnes en 2023 avec la distribution de 2 millions de tonnes de semences et de 170 000 tonnes d’engrais. 

Une Équipe de direction centrale dynamique se tient à mes côtés, et le réaménagement de notre structure organisationnelle que j’ai mené à bien pendant mon premier exercice biennal au poste de directeur général montre toute son utilité. Nos bureaux décentralisés sont plus solides, et nous avons entrepris de renforcer encore notre réseau de bureaux de pays.

Nous avons joint le geste à la parole!

Nos résultats financiers sont en hausse de plus de 30 pour cent par rapport à l’exercice biennal précédent.

Et notre travail a été apprécié à sa juste valeur – nos partenaires souhaitent poursuivre la collaboration, et la mobilisation de ressources a atteint le niveau historique de 4,2 milliards d’USD.

Il nous reste beaucoup à faire pour tenir la promesse du Programme 2030. Je suis prêt à continuer de travailler avec vous à l’heure où la FAO entre dans une période de relèvement, de réforme, de reconstruction et de renaissance – ensemble.

Je me félicite vivement de l’examen de la gestion et de l’administration de la FAO effectué par le Corps commun d’inspection (CCI). Le CCI a rendu un rapport extrêmement instructif, qui vient à point nommé alors que j’entame mon second mandat.  

Dans l’ensemble, le rapport dresse un tableau positif de la gestion et de l’administration de la FAO et livre des propositions utiles visant à apporter des améliorations continues.

Nous avons fourni des réponses aux quatre recommandations adressées à la direction et, en ce qui concerne les six autres, nous avons formulé des observations afin de guider le Conseil dans son examen. 

La révision de la structure du réseau des bureaux de pays de la FAO a pour but d’assurer une présence moderne et efficace de la FAO sur le terrain, qui puisse mener à bien les activités prévues au titre du Cadre stratégique de la FAO, se positionner de façon stratégique dans les débats au sein des Nations Unies au niveau des pays, et fonctionner dans le strict respect des normes en matière de responsabilité, de contrôle interne et de gestion, conformément aux Textes fondamentaux de la FAO.

Le processus de révision a débuté par des discussions lors de chacune des conférences régionales. Nous avons établi cinq principes qui régissent les ajustements proposés, ainsi que quatre modèles nationaux visant à répondre aux défis liés à la mise en œuvre de nos activités dans un environnement qui évolue rapidement.

Nous sommes impatients de faire avancer cette importante révision dans le cadre d’un processus progressif, ouvert et transparent.

J’ai le grand plaisir de vous informer que le cycle de conférences régionales a été très fructueux, et j’ai pu assister à chacune d’elles et observer tout le travail de définition des priorités régionales destiné à guider les activités futures de l’Organisation.

Chaque conférence a eu ses spécificités, illustrant les caractéristiques distinctes de chaque région. Et ce sont précisément ces spécificités qui garantiront que les objectifs, les plans d’action et les modalités de réalisation seront personnalisés afin de choisir les solutions ayant le plus d’effets sur le terrain.

J’ai particulièrement apprécié le fait que chacune des conférences régionales ait organisé une session consacrée aux petits États insulaires en développement (PEID), aux pays les moins avancés (PMA) et/ou aux pays en développement sans littoral (PDSL), portant sur les priorités régionales définies par ces groupes de pays en matière de transformation des systèmes agroalimentaires. 

Les membres ont souligné qu’un soutien supplémentaire devait être apporté par la FAO, notamment une assistance technique, une aide à la mobilisation des ressources et un appui destiné à favoriser un accroissement des investissements, afin de renforcer la résilience face à l’insécurité alimentaire et aux effets de la crise climatique, et de faciliter l’accès à une alimentation saine, entre autres.

La FAO participe activement aux préparatifs de la 4e Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, et de la 3e Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral

Aujourd’hui plus que jamais, je suis convaincu que la réalisation du Programme 2030 et des ODD passe par la transformation de nos systèmes agroalimentaires. C’est pourquoi le message que j’ai délivré à la 28ᵉ session de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), était clair: la transformation des systèmes agroalimentaires apportera des solutions permettant de relever bon nombre des défis majeurs auxquels sont confrontées les populations et la planète – le changement climatique, la perte de biodiversité, la faim et la pauvreté.

La COP28 a significativement contribué à faire reconnaître l’importance des solutions agroalimentaires sur lesquelles repose le Cadre stratégique de la FAO et autour desquelles s’articulent nos domaines de travail prioritaires.

La Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique, adoptée aujourd’hui par 159 pays, a souligné le rôle crucial que jouent les systèmes agroalimentaires dans la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, aussi bien en matière d’atténuation que d’adaptation.

Plusieurs décisions prises durant la COP28, notamment le premier bilan mondial, ont pris acte de la vulnérabilité des systèmes agroalimentaires au changement climatique, ainsi que de leur potentiel. 

Le Fonds pour les pertes et préjudices nouvellement créé est aussi une source de défis et de possibilités, à l’image de la complexité des enjeux qui nous font face, et des solutions potentielles offertes par les systèmes agroalimentaires.

La prochaine COP29 nous donnera une occasion d’aller encore de l’avant à partir des progrès déjà accomplis. 

Pour mettre en œuvre des solutions, il nous faut collaborer au niveau mondial afin d’élaborer des politiques, de stimuler l’innovation, d’accroître les investissements et de renforcer l’aide apportée aux petits exploitants et producteurs.

Sans une augmentation des investissements, nous risquons de ne pas atteindre les cibles fixées par l’Accord de Paris et de compromettre la réalisation de nos objectifs en matière de sécurité alimentaire.

Nous avons aussi bien avancé. L’année 2023 a été excellente au regard de la collaboration entre la FAO et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). 

La FAO est désormais l’un des trois principaux organismes partenaires du FEM dans le monde. Nous aidons 141 pays, notamment des PMA et des PEID, à obtenir des financements auprès du FEM pour transformer leurs systèmes agroalimentaires. Grâce à ce partenariat, les pays ont eu accès à 1,76 milliard d’USD sous forme de subventions et à 12,8 milliards d’USD sous forme de cofinancements.   

La FAO a été sélectionnée pour devenir le nouvel organisme chargé de la mise en œuvre du Programme de microfinancements du FEM. Ce programme propose un nouveau dispositif solide d’aide aux actions locales engagées par les organisations de la société civile, les peuples autochtones et les communautés locales.

Par ailleurs, en février de cette année, le Conseil du FEM a approuvé 48 projets pilotés par la FAO, pour un montant de 294 millions d’USD de subventions et mobilisant 2,6 milliards d’USD de cofinancements. Ils bénéficient à plus de 4 millions de personnes dans 46 pays et comprennent trois programmes intégrés mondiaux ou régionaux.

En mobilisant l’appui financier du FEM, nous aidons également les pays à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, dont plus de la moitié des 23 cibles pour 2030 sont directement liées aux systèmes agroalimentaires. L’agriculture est essentielle à sa réalisation. 

Par l’intermédiaire du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité du FEM, la FAO prête une assistance aux membres afin de renforcer l’utilisation durable de la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires, conformément à sa Stratégie relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture et à son plan d’action 2024‑2027.

La FAO a été à nouveau accréditée par le Fonds vert pour le climat (FVC) pour le prochain cycle quinquennal.

Au cours des cinq années de partenariat avec le FVC qui viennent de s’écouler, la FAO a levé plus de 1,2 milliard d’USD en faveur de projets transformateurs; 20 propositions de financement approuvées sont à présent opérationnelles, la dernière étant entrée en vigueur en janvier dernier.

De plus, le portefeuille d’activités préparatoires FAO/FVC est passé de 81 à 94 projets depuis octobre 2023, dont 16 plans nationaux d’adaptation.

Durant cette dernière année, la FAO a également fait d’importants progrès s’agissant du respect du principe consistant à ne pas nuire.

Le Cadre de gestion environnementale et sociale de la FAO, qui protège les populations et l’environnement des répercussions négatives involontaires des projets de l’Organisation, est opérationnel depuis juin 2023.

Chers collègues,

Le samedi 8 juin, nous avons lancé l’édition 2024 du rapport La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, sur le thème «La transformation bleue en action».

Ce rapport met en avant la capacité de la technologie et de l’innovation à stimuler l’efficience et l’inclusivité des systèmes alimentaires aquatiques et souligne le rôle de la science et des données qui peuvent aider à élaborer des politiques allant dans l’intérêt à la fois des populations et de la planète.

Partout dans le monde, on reconnaît de plus en plus l’importance des produits alimentaires d’origine aquatique pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’atténuation de la pauvreté, et les participants aux conférences ministérielles régionales ont souligné le rôle clé de la stratégie de la FAO pour une transformation bleue, qui vise à accroître la contribution de la pêche et de l’aquaculture afin de produire une plus grande part d’aliments nutritifs et de fournir des moyens d’existence résilients, tout en assurant une gestion durable et efficace des systèmes alimentaires aquatiques.

En 2024 se tiendront les trois conférences des parties des conventions de Rio, et la FAO collabore avec tous les organes concernés des Nations Unies, les présidences des COP et tous les partenaires afin de garantir que la transformation des systèmes agroalimentaires soit au cœur des discussions des COP.

La réunion du partenariat Alimentation et agriculture au service d’une transformation durable qui s’est déroulée au siège de la FAO en avril dernier a abouti à l’élaboration d’un plan de travail détaillé destiné à aider les membres à accéder à des financements pour le climat. Les activités prioritaires identifiées seront présentées à la COP29. 

Il y a deux semaines, le premier Forum international d’action pour une apiculture et une pollinisation durables a eu lieu en Slovénie, où la création d’un partenariat mondial sur l’apiculture et la pollinisation a été envisagée. 

Nous comptons organiser le Forum international dans d’autres régions pour un plus grand impact sur l’apiculture et la pollinisation durables qui profitera au développement économique et rural à l’échelle locale et nationale.  

À la suite de la propagation alarmante de la grippe aviaire chez les volailles d’élevage et dans la faune sauvage au niveau mondial, la FAO a lancé fin mai la Stratégie mondiale de prévention et de lutte contre la grippe aviaire hautement pathogène 2024‑2033 en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale afin d’aider les membres à élaborer des plans nationaux et régionaux de prévention, de lutte et de protection et également de transformation du secteur avicole.

Les sciences nucléaires offrent des outils novateurs permettant de cultiver des plantes plus robustes, en meilleure santé et plus sûres et de protéger les sources d’aliments afin d’assurer notre survie. 

Mettant à profit notre partenariat stratégique avec l’AIEA – qui célèbre cette année son 60e anniversaire –, nous avons lancé ensemble l’initiative «L’atome pour l’alimentation» en octobre 2023. 

Cette initiative a pour but d’apporter aux membres des solutions totalement nouvelles précisément adaptées à leurs besoins et situations en exploitant les techniques nucléaires et d’autres technologies de pointe pour améliorer la production, mieux gérer les ressources naturelles, réduire les pertes alimentaires, assurer la sécurité sanitaire des aliments, améliorer la nutrition et s’adapter aux défis de la crise climatique. 

La feuille de route de l’initiative «L’atome pour l’alimentation» sera publiée prochainement et fournira les indications nécessaires pour mieux aider les membres.

Fin mai, la FAO et l’AIEA ont organisé ensemble le premier Colloque international sur la sécurité sanitaire et le contrôle des aliments autour du thème «Une alimentation saine pour une vie meilleure», qui a rassemblé près de 500 participants venus de 112 pays. Les résultats de ce colloque aideront à développer l’utilisation des techniques nucléaires et connexes pour apporter des réponses à certains problèmes majeurs touchant à la qualité et à la sécurité sanitaire des aliments.

La gestion intégrée des ressources foncières, pédologiques et hydriques demeure une priorité et est inscrite à ce titre en tant que domaine prioritaire du Programme dans le Cadre stratégique de la FAO, en particulier compte tenu des défis croissants auxquels nous sommes confrontés, notamment des sécheresses et des inondations dévastatrices provoquées par le changement climatique.

Je remercie les membres pour le soutien qu’ils apportent par leurs contributions volontaires afin d’élargir les programmes et d’accroître les effets obtenus sur le terrain.

En prévision du Dialogue de Rome sur l’eau (Dialogue de haut niveau sur le Cadre mondial contre la pénurie d’eau dans l’agriculture), qui se tiendra durant le Forum mondial de l’alimentation, prévu en octobre prochain, une réunion préparatoire technique a été organisée fin avril afin d’examiner le nouveau modèle d’activité et les modalités opérationnelles.

En avril de cette année, la FAO a également lancé l’initiative RENOFARM, qui vise à réduire la nécessité de recourir aux antimicrobiens dans les exploitations agricoles pour une transformation durable des systèmes agroalimentaires. 

L’objectif de cette initiative décennale est de réduire l’utilisation des antimicrobiens dans l’élevage, l’aquaculture et la production végétale, dans le cadre d’une approche globale basée sur le principe «Une seule santé» prévoyant un appui aux politiques, une assistance technique, le renforcement des capacités et le partage des connaissances. 

La FAO travaille activement avec ses partenaires de l’Alliance quadripartite à la rédaction d’un guide de mise en œuvre du Plan d’action conjoint «Une seule santé», et nous accompagnons les membres dans l’application de l’approche «Une seule santé» au niveau national en les aidant à élaborer des propositions dans le cadre du deuxième appel du Fonds de lutte contre les pandémies doté de 500 millions d’USD.

La clôture du deuxième appel est intervenue fin avril et la FAO a soumis 83 propositions dont nous espérons qu’un grand nombre seront approuvées au dernier trimestre 2024. 

Dans le cadre de l’approche «Une seule santé», la FAO agit aussi pour renforcer les capacités des systèmes de santé animale dans plus de 50 pays dans des domaines techniques essentiels afin de prévenir les futures pandémies causées par les maladies animales transfrontières, les zoonoses et la résistance aux antimicrobiens, s’y préparer et y réagir.

La toute première Conférence mondiale sur l’innovation en matière de santé animale, les centres de référence et les vaccins se tiendra en septembre ici à Rome et examinera les moyens d’améliorer la santé animale pour la transformation des systèmes agroalimentaires d’élevage dans une optique de durabilité au niveau des pays.

Une grande place sera donnée au renforcement des moyens permettant d’assurer la durabilité des sous-secteurs des produits laitiers, de la viande bovine, de la volaille et de l’alimentation animale, conformément à l’initiative relative à la transformation durable de l’élevage. À travers le Cadre de la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, la FAO s’emploie à accélérer la contribution de l’élevage aux quatre améliorations

Chers collègues,

La FAO continue de constater des progrès réguliers dans la mobilisation des contributions volontaires, tendance forte qui s’est confirmée au premier trimestre de 2024.

Malgré le resserrement généralisé des financements survenu l’année dernière dans l’ensemble des entités des Nations Unies, la FAO a mobilisé plus de milliards d’USD de contributions volontaires. Il s’agit du deuxième montant le plus important enregistré dans l’histoire de l’Organisation, très légèrement inférieur au montant record obtenu en 2022.

Les sources des contributions sont de plus en plus diversifiées, qu’il s’agisse des membres de la FAO, de fonds verticaux ou de banques multilatérales de développement, et cette hausse persistante est une marque de confiance qui ne se dément pas envers la FAO.

Le sujet des contributions volontaires a été évoqué lors de la récente session de la Réunion conjointe et de la session du Comité financier, et je tiens à rappeler que la FAO est une organisation qui appartient à ses membres et qui repose sur des stratégies.

Nos activités et les ressources que nous mobilisons sont directement liées aux priorités établies par les pays, à vos cadres de programmation par pays et à notre Cadre stratégique ainsi qu’aux ODD conformément aux mandats de la FAO.

La nouvelle édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires, publiée en avril, a constitué un rappel à la réalité.

En 2023, plus de 282 millions de personnes vivant dans 59 pays et territoires ont été confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë correspondant à des situations de crise, d’urgence ou de catastrophe (phases 3 à 5 de l’IPC/CH), soit 22 millions de plus qu’en 2022.  

Les principales causes de ce phénomène sont les conflits, les crises climatiques et les chocs économiques.

Les moyens d’existence de plus des deux tiers des personnes touchées par ces crises reposent sur les systèmes agroalimentaires d’une manière ou d’une autre. 

Les interventions de soutien d’urgence à l’agriculture sauvent des vies, et je veux souligner à nouveau qu’il est temps d’investir dans l’agriculture.

Le nouveau rapport Hunger Hotspots publié la semaine dernière a tiré un autre signal d’alarme en révélant une progression de l’ampleur et de la gravité de l’insécurité alimentaire aiguë dans 17 pays et une zone englobant quatre pays (le Malawi, le Mozambique, la Zambie et le Zimbabwe, touchés par la sécheresse).

Le risque de famine est réel au Soudan, mais nous disposons aujourd’hui d’une courte fenêtre de tir pour l’empêcher.

Près de 18 millions d’habitants – la moitié de la population – sont confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë; 5 millions se trouvent dans une situation particulièrement précaire et proche de la famine (phase 4 de l’IPC).

Nous devons procurer aux agriculteurs des quantités suffisantes de semences et d’engrais avant la fin de la principale période de semis d’ici à peine quelques semaines – c’est maintenant qu’il faut semer, et nous avons besoin pour cela de financements supplémentaires. Si nous manquons ce rendez-vous, la faim obligera les populations à partir. 

En Haïti, l’insécurité alimentaire aiguë touche plus de 4 millions d’êtres humains à des niveaux élevés. Nous intensifions nos aides à la campagne agricole qui a commencé ce mois-ci et nous les maintiendrons jusqu’en juillet afin d’éviter qu’elle ne soit compromise.

Nous constatons également des besoins en hausse liés aux effets de El Niño. En collaboration avec les autorités gouvernementales et nos partenaires, nous avons engagé des actions anticipatoires dans 19 pays à risque.

Elles consistent à réparer ou construire des systèmes d’irrigation, vacciner les animaux pour prévenir les flambées épidémiques, et verser des transferts monétaires avant les inondations pour permettre aux familles de protéger leurs biens et répondre à leurs besoins immédiats. 

La FAO a fait d’importants progrès dans l’établissement de partenariats novateurs avec des membres, des universités et d’autres acteurs non gouvernementaux dans le cadre de la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. Ces partenariats ont permis par exemple de: 

  • travailler au développement de la filière riz entre la Sierra Leone et le Viet Nam;
  • créer le plus grand réseau universitaire mondial sur la transformation des systèmes agroalimentaires, qui connecte plus de 500 universités de 100 pays;
  • mettre en place un nouveau réseau de recherche et un pôle d’innovation sur la sécurité sanitaire des aliments afin de remédier à certains problèmes touchant les systèmes agroalimentaires en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et au-delà.

Les pays peuvent constater l’utilité de l’initiative «Un pays, un produit prioritaire» qui est précisément adaptée à leurs besoins particuliers. Dans le cadre de cette initiative, nous avons mobilisé près de 18 millions d’USD de différentes sources dans le but d’aider à promouvoir 54 produits agricoles spéciaux dans 60 pays.

J’ai alloué davantage de ressources à la mécanisation agricole durable et à son intégration dans le portefeuille des écoles pratiques d’agriculture.

Nous apportons déjà une assistance technique à plus d’une vingtaine de pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Asie centrale dans le domaine de l’agriculture numérique et de la mécanisation agricole durable, mais il nous faut amplifier ces aides pour améliorer la production.

Nous nous employons à développer l’utilisation du numérique par le biais du système e-Phyto de la Convention internationale pour la protection des végétaux afin d’améliorer la sécurité et l’efficience des échanges commerciaux internationaux: 88 pays utilisent actuellement le système et 44 autres se trouvent en phase d’expérimentation.

Nous travaillons également à renforcer les capacités phytosanitaires africaines de prévention des organismes nuisibles au travers du Programme phytosanitaire pour l’Afrique, qui donne aux responsables et aux partenaires du secteur de la santé des végétaux les moyens de surveiller activement et détecter les organismes nuisibles et les maladies des plantes, de riposter à leurs attaques et de s’en relever.

La mise en œuvre du programme a débuté dans 11 pays pilotes, et un plan d’action a été établi afin de l’étendre aux 54 pays africains au cours des cinq prochaines années.

Nous avons imprimé une nouvelle trajectoire au Programme de coopération technique (PCT)

Nous sommes en train de mettre en application les nouveaux critères communs de répartition des ressources au sein des régions à la suite de l’examen et de l’adoption par les membres des parts régionales actualisées au titre du PCT. 

Sur les cinq dernières années, les ressources mobilisées dans le cadre du PCT ont atteint 4,5 milliards d’USD, soit plus du double du montant total alloué à ce programme depuis sa création en 1976.

Chers collègues,

Le 16 octobre est la Journée mondiale de l’alimentation – l’anniversaire de la FAO! La Journée mondiale de l’alimentation 2024 marquera le début du compte à rebours jusqu’au 80e anniversaire de la FAO.

En 2025, la FAO commémorera son 80e anniversaire, huit ans après celui des Nations Unies.

Cette célébration mettra en vedette l’impact mondial de la FAO sur la sécurité alimentaire au fil des décennies et soulignera l’importance toujours actuelle de son mandat. Ce sera l’occasion de reconnaître et honorer les réalisations passées de la FAO, mais aussi de montrer la montée en puissance de l’Organisation et sa volonté de toujours d’agir pour aider à créer un avenir meilleur.

Afin de marquer cette date très spéciale, une série de manifestations seront organisées à partir d’octobre de cette année jusqu’au 80e anniversaire de l’Organisation, qui verra le lancement du Musée et réseau mondial de l’alimentation et de l’agriculture.

Les préparatifs vont bon train pour l’édition de cette année du Forum mondial de l’alimentation qui se tiendra en octobre au siège de la FAO, accompagné de ses trois piliers: le Forum de l’initiative Main dans la main consacré à l’investissement, le Forum de la science et de l’innovation et le Forum mondial de la jeunesse.

La troisième édition du Forum de l’initiative Main dans la main consacré à l’investissement offrira à nouveau aux pays une importante plateforme mondiale pour présenter leurs perspectives d’investissement – élaborées avec la méthode et les outils Main dans la main de la FAO – à des banques de développement multilatérales, régionales et nationales, à des investisseurs à impact social, à des fondations, au secteur privé, à des donateurs et à d’autres partenaires de développement.

Grâce à son application innovante de mise en relation bilatérale, le Forum offre également aux pays membres de l’initiative Main dans la main une occasion unique de rencontrer en tête-à-tête des investisseurs intéressés par des projets agroalimentaires durables.

Cette année, le Forum verra des présentations de propositions d’investissements agroalimentaires provenant de 29 pays: 13 de la région Afrique, 7 de l’Amérique latine et des Caraïbes, 7 de l’Asie et du Pacifique, et 2 du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.  

Il exposera également des possibilités d’investissement dans cinq initiatives régionales et infrarégionales au Sahel et en Afrique australe, dans le couloir de la sécheresse (d’Amérique centrale), en Amazonie et aux Caraïbes.

Le thème du Forum de la science et de l’innovation 2024 est «La science et l’innovation pour tous au service d’une transformation des systèmes agroalimentaires qui ne laisse personne de côté», dans le droit fil du thème général du Forum mondial de l’alimentation 2024 «Une alimentation de qualité pour tous, aujourd’hui et demain».

La mise en œuvre de la toute première Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation se poursuit, en synergie avec la Stratégie relative au changement climatique, et nous sommes heureux de pouvoir examiner avec vous les premiers rapports de suivi concernant ces deux stratégies, qui figurent dans le Rapport sur l’exécution du Programme.

Conformément au Plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation, l’Organisation élabore des orientations sur le renforcement des interfaces entre science et politiques au niveau national.

Dans le cadre du processus d’élaboration des orientations, une vaste consultation par voie électronique est en cours et devrait s’achever prochainement.

La FAO est également en train de concevoir un portail de la science, de la technologie et de l’innovation, dans lequel seront répertoriés, de façon complète, un vaste éventail d’études scientifiques, des innovations technologiques et les meilleures pratiques dans divers domaines. La mise à disposition d’une plateforme centralisée permettant d’accéder à des informations actualisées donne aux parties prenantes les moyens de prendre des décisions éclairées et d’adopter des mesures efficaces.

Avec ce portail, nous favorisons la mise en place d’un écosystème d’innovation collaboratif, dans lequel les chercheurs, les responsables publics et tous les utilisateurs peuvent se rassembler pour trouver, partager, échanger des idées, cocréer des solutions et réfléchir à des problèmes mondiaux complexes.

Les activités menées tout au long de l’année par les jeunes du monde entier culmineront en octobre avec le Forum mondial de la jeunesse, sous l’égide du Forum mondial de l’alimentation. Le Forum mondial de la jeunesse met à profit la collaboration et la créativité intergénérationnelles et souligne l’importance, pour la génération d’aujourd’hui et celle de demain, de travailler ensemble en associant leur ingéniosité en matière de science, de technologie et d’innovation, et de stimuler les investissements dans les domaines clés de l’alimentation et de l’agriculture. 

Le Forum mondial de la jeunesse de cette année aura lieu à la veille de la création du nouveau Bureau des jeunes et des femmes – une première dans le système des Nations Unies.

Le Bureau garantira la prise en compte de ces enjeux dans toute l’Organisation et permettra de dynamiser et d’institutionnaliser encore davantage les activités du Comité de la jeunesse et du Comité des femmes de la FAO.

J’ai le plaisir d’annoncer que Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe, a pris la présidence du Comité des femmes de la FAO, dans la perspective du départ à la retraite de Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe.

Chers collègues,

La FAO numérique continue de jouer un rôle de premier plan dans la transition numérique: au niveau interne, elle facilite les gains d’efficience dans le cadre de la transformation numérique des environnements de travail et, au niveau externe, elle propose des solutions numériques efficaces au moyen de la plateforme agro-informatique de l’Organisation et offre une assistance directe à des agriculteurs au moyen du Portefeuille de services numériques de la FAO.

Forte de ses capacités en la matière, la FAO s’est placée en première ligne de la promotion d’«un avenir numérique ouvert, libre et sûr pour tout le monde», dans le cadre du Pacte numérique mondial adopté au sein du système des Nations Unies.

La transformation numérique des environnements de travail est en marche. Elle s’appuie fortement sur un esprit d’ouverture au numérique, de nouveaux outils et modes de travail, et est totalement en phase avec la Stratégie de la FAO en matière de responsabilité environnementale.

Le Centre des services communs (CSC) de la FAO s’est engagé dans la démarche de transformation numérique des environnements de travail. En 2023, il a achevé le déploiement de son outil de gestion des services à la clientèle «ServiceNow», un outil multilingue qui a amélioré la capacité de suivi de la qualité et des délais de réponse, autant d’indicateurs de performance clés pour la bonne gestion des services fondamentaux. 

Je constate avec satisfaction que, malgré une forte hausse de la charge de travail du CSC due à la croissance de la FAO, ces indicateurs ne cessent d’atteindre ou de dépasser les objectifs.

Le CSC continue de s’employer activement à automatiser et informatiser ses processus financiers, sous la direction de la Division des finances. On a là un excellent exemple de collaboration montrant une FAO unie dans l’action.

L’Organisation développe également l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et renforce ses capacités internes afin de pouvoir adopter et déployer diverses solutions IA.

La FAO est convaincue de la capacité potentielle de l’IA à répondre aux enjeux mondiaux de la sécurité alimentaire et à favoriser la durabilité et l’inclusivité, dans le but d’optimiser les systèmes agroalimentaires au moyen de l’IA tout en privilégiant l’innovation, la prise de décisions fondée sur les données, et l’accès équitable à la technologie.

La stratégie de préparation à l’intelligence artificielle qui est envisagée visera à faire une large place à l’IA et à l’intégrer dans les activités et les applications afin d’assurer l’impact des actions de la FAO.

Des objectifs importants ont été atteints dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de la FAO en matière de responsabilité environnementale pour 2020‑2030, ce qui a permis de diminuer l’empreinte environnementale de la FAO dans l’ensemble de l’Organisation.

Cela signifie notamment améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments au siège ainsi que dans les bureaux régionaux et de pays, en installant des systèmes à énergie solaire supplémentaires et en rendant les installations plus écologiques. 

Les salles de réunion du siège sont en cours de modernisation grâce aux contributions de nombreux membres, que je remercie ici. 

L’Italie, notre pays hôte, finance généreusement le verdissement des locaux du siège et la création du Musée et réseau mondial de l’alimentation et de l’agriculture. 

Des efforts particuliers ont également été faits avec le lancement d’un projet pilote visant à évaluer le gaspillage alimentaire dans les espaces de restauration du siège.

Chers collègues,

La FAO poursuit son travail de renforcement de la collaboration entre les organisations dont le siège est à Rome et au sein du système des Nations Unies, en s’attachant particulièrement à éviter les chevauchements et à développer la programmation commune.

Nous sommes conscients des difficultés posées par les contraintes de moyens ainsi que de la nécessité de disposer de financements plus flexibles et de mobiliser des ressources stratégiques pour appuyer ces efforts de collaboration.

Le Fonds commun pour les ODD et son nouveau guichet consacré à la transformation des systèmes alimentaires peuvent être utilisés pour nos actions collectives ciblées sur la transformation des systèmes alimentaires nationaux, dans le prolongement des engagements pris au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. 

En collaboration avec le PAM et le FIDA, la FAO a pris la tête d’une coalition de partenaires des Nations Unies mobilisés pour la transformation des systèmes agroalimentaires. Nous avons renforcé nos relations avec l’UNESCO, l’OMC et ONU-Habitat.

Le mois dernier, je me suis rendu à Genève pour rencontrer des entités des Nations Unies basées là-bas, et j’y ai signé plusieurs protocoles d’accord en vue de renforcer et consolider la collaboration.

Il est essentiel d’assurer des connexions entre l’expertise mondiale de la FAO et les coordonnateurs résidents et les équipes de pays des Nations Unies dans le cadre des six transitions de l’ONU. 

La FAO se réjouit de contribuer au Sommet de l’avenir et à son document final, le Pacte pour l’avenir, dans l’optique de mener des actions concrètes en faveur du développement durable et du financement du développement, et de contribuer au travail de prospective stratégique, à l’innovation et à la technologie et au nouveau Pacte numérique.

En mars 2024, la FAO et le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU ont réuni un groupe d’experts au siège de la FAO afin de préparer l’examen de l’ODD 2 (élimination de la faim) qui aura lieu lors du Forum politique de haut niveau pour le développement durable de 2024, et d’analyser son rôle dans la promotion du développement durable au titre du Programme 2030.

Les messages de politique générale et les recommandations issus des discussions viendront contribuer aux débats du Forum 2024.

La FAO souhaite également continuer à développer des solutions numériques assurant une meilleure gestion des partenariats, qui renforcent la transparence et la responsabilité dans l’établissement et le suivi de tous types de partenariats.

L’actualisation en cours du processus d’octroi d’un statut officiel à la FAO apportera plus de clarté et de transparence dans ses relations avec les organisations internationales non gouvernementales, conformément aux Textes fondamentaux de la FAO.

La FAO continue d’encourager la participation effective des organisations de la société civile aux projets et programmes majeurs de la FAO, et, par l’entremise des bureaux décentralisés, nous poursuivons nos efforts de mobilisation d’acteurs non gouvernementaux afin d’assurer une représentation équilibrée et inclusive des différents acteurs de la société civile.

L’Organisation a développé ses contacts avec le secteur privé dans l’optique de renforcer ses connaissances et ses ressources. Ensemble, nous pouvons exploiter nos avantages comparatifs pour produire un impact plus important.

Les universités demeurent des partenaires essentiels de la FAO. Il y a un mois, j’ai visité l’Université Cornell dans l’État de New York, où j’ai rencontré les dirigeants de l’établissement et des dizaines d’enseignants afin d’observer les travaux qu’ils mènent sur un large éventail de sujets tels que la sélection et la génétique végétales, la phytopathologie, la réduction des émissions de méthane liées à l’élevage, les sciences et technologies des aliments, la robotique et la gestion intégrée des organismes nuisibles.

Sur le campus, j’ai aussi rencontré des étudiants talentueux, impressionnants et enthousiastes qui sont l’avenir de la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux: il est primordial de leur apporter notre appui.

Je suis rentré hier d’Irlande où j’ai pu visiter l’Université de Galway, avec laquelle j’ai signé une déclaration d’intention concernant l’élargissement de notre collaboration. 

L’Université est un établissement universitaire de premier plan en matière de développement durable, et j’ai pu constater par moi-même les recherches passionnantes menées dans le domaine des systèmes agroalimentaires; elles confirment le rôle déterminant de la recherche, de la science et de l’innovation agricole pour mettre au point des solutions capables d’aider à la transformation des systèmes agroalimentaires.

J’ai l’intention de continuer de renforcer les liens avec le monde universitaire pour mettre la science au service des quatre améliorations afin d’éliminer la faim sans laisser personne de côté.

Chers collègues, 

En septembre et en octobre prochains, la FAO célébrera 60 années de soutien à l’investissement par le biais du Centre d’investissement de la FAO, puisqu’elle a signé son premier accord de coopération avec la Banque mondiale en 1964. 

Depuis le lancement de l’initiative Main dans la main en 2019, le Centre d’investissement a participé à des dialogues Main dans la main dans 66 pays et aidé 31 pays à préparer leurs plans d’investissements prioritaires pour le Forum de l’investissement.

Au titre du domaine prioritaire du Programme de son Cadre stratégique 2022‑2031 concernant la transparence des marchés et des échanges commerciaux, la FAO a intensifié ses activités d’information sur les marchés et d’alerte précoce, ce qui lui a permis de devenir un acteur mondial de référence pour la fourniture de données, d’informations et d’analyses actuelles, fiables et objectives sur les marchés. 

Dans ce contexte, le Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS) du G20, hébergé par la FAO, a été étendu aux marchés des huiles végétales et des engrais, et le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a été élargi pour couvrir des pays supplémentaires.

La 25e session du Groupe intergouvernemental sur le thé, qui s’est tenue en février 2024 en Inde, était consacrée à divers aspects relatifs aux marchés et au commerce du thé.

Dans le cadre des efforts qu’elle déploie pour promouvoir la production et le commerce durables au moyen de partenariats multipartites, la FAO a accueilli en mars 2024 la 4e Conférence mondiale du Forum mondial de la banane, qui s’est penchée sur les questions de durabilité du secteur bananier. 

Le Bureau de l’évaluation de la FAO a réalisé 23 évaluations au cours des six derniers mois.

Afin de renforcer les capacités et d’encourager la prise en compte des résultats dans la prise de décisions, nous avons renforcé la fonction d’évaluation dans les bureaux décentralisés, nous avons entrepris d’établir des programmes d’apprentissage qui aideront à définir les travaux d’évaluation futurs en étroite corrélation avec les besoins de formation à la FAO, et nous avons renforcé l’accent mis sur la mesure de l’impact des activités de la FAO.

Pour l’Organisation, il est et il reste très important de desservir nos bénéficiaires et nos membres avec le plus haut niveau d’intégrité, essentiel pour bâtir la confiance dans nos activités.

Cette année, le Bureau de la déontologie a notamment organisé des formations consacrées à l’intervention en tant que témoin actif et assuré un large éventail d’outils et d’activités de sensibilisation, par exemple des réunions d’information sur les normes de conduite de la FAO, afin de contribuer à l’instauration d’un environnement de travail éthique.

La FAO vient de publier sa Politique de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, qui a été actualisée et renforcée, avec un message clair: la FAO applique une politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels.

La FAO étant une organisation axée sur la connaissance, chaque membre de son personnel joue un rôle essentiel dans l’exécution de son mandat. Afin de disposer de capacités maximales pour une FAO unie dans l’action, je suis déterminé à viser l’excellence dans le recrutement, à favoriser le développement professionnel et à créer un environnement de travail porteur et inclusif où les employés se sentent mobilisés et responsabilisés.

Nous restons très attentifs à la question des recrutements, et, ces derniers mois, le nombre de postes de représentation et d’encadrement vacants a été réduit de manière à garantir que les postes clés soient pourvus au sein de l’Organisation.

À la suite de la première Conférence de travail mondiale des représentants de la FAO organisée à la fin de l’année dernière, qui a été couronnée de succès, des travaux sont en cours pour élaborer un nouveau modèle de gestion intégrée des talents pour les bureaux de pays de la FAO et créer une académie de perfectionnement des compétences de direction des représentants de la FAO, afin d’aider davantage les collègues des bureaux décentralisés à s’acquitter efficacement de leur mission.

Un nouveau plan d’action pour la diversité, l’équité et l’inclusion a récemment été lancé afin de promouvoir la diversité sous toutes ses formes à la FAO, notamment une répartition géographique équitable et une représentation équilibrée des femmes et des hommes.

Je suis fier d’annoncer qu’en 2023, la FAO a atteint pour la première fois les objectifs fixés en matière de parité femmes-hommes au sein des Nations Unies pour les membres du personnel du cadre organique des classes 1 à 5 et ce, au niveau mondial.  

Dans le même temps, nous continuons de développer notre vivier de jeunes talents au moyen de programmes ainsi que d’actions de communication et de manifestations qui leur sont consacrés afin d’assurer un renouvellement des ressources humaines.

Dans le souci de donner aux membres du personnel des occasions d’être écoutés et reconnus, la pratique annuelle désormais établie des réunions-débats avec le personnel de la FAO, dont la dernière édition a été organisée en février 2024, offre une plateforme collective qui permet à l’ensemble du personnel de l’Organisation de se réunir et d’aborder avec l’Équipe de direction centrale et moi-même les questions qui le concernent.

Avant de conclure, je tiens à remercier Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe, qui a atteint fin mai l’âge réglementaire de départ à la retraite après 21 ans au service de l’Organisation.

J’ai décidé de la maintenir à son poste jusqu’au 31 juillet dans la perspective de la présente session du Conseil ainsi que des prochaines sessions du Comité des pêches et du Comité des forêts en juillet, afin qu’elles puissent bénéficier encore de son autorité et de son expérience, et de manière à assurer la bonne continuité des opérations.

Cette session du Conseil sera la dernière à laquelle Mme Semedo assistera, mais je suis certain qu’elle continuera d’apporter son aide à l’Organisation par d’autres voies bien après son départ.

Je souhaite plus spécialement rendre hommage à son rôle historique en tant que première Présidente du Comité des femmes de la FAO que j’ai mis en place il y a quatre ans!

Chers collègues,

Je vous souhaite d’avoir des discussions fructueuses cette semaine alors que travaillons tous ensemble à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

N’oublions jamais la responsabilité collective qui est la nôtre de bâtir une FAO dynamique pour assurer à chacun un avenir meilleur, sans laisser personne de côté.

Je vous remercie de votre attention.