Directeur général QU Dongyu

ix-septième réunion de la Plate-forme de Partenariat du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

26/11/2021

Dix-septième réunion de la Plate-forme de Partenariat du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique 

Forum ministériel de haut niveau

Construire un système alimentaire résilient en Afrique

Allocution

de 

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

26 novembre 2021

 

Mesdames et Messieurs,

1.         La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, publication phare de la FAO dont l’édition 2021 a été présentée cette semaine, confirme l’impact sans précédent de la pandémie de covid-19 sur les moyens d’existence et la sécurité alimentaire.

 

2.         Il est en outre affirmé dans cette publication que la pandémie a été un signal d’alarme, appelant le monde à s’attaquer aux faiblesses, aux vulnérabilités et aux risques multiples inhérents à nos systèmes agroalimentaires actuels,

 

3.         et aussi à répondre au besoin critique d’assurer leur fonctionnement malgré les perturbations.

 

11.       Malgré les difficultés, les systèmes agroalimentaires en Afrique continuent d’évoluer. 

 

12.       Les tendances qui se dessinent aux niveaux mondial et régional, l’expansion des marchés alimentaires, la science, la technologie, l’innovation et la plus grande population de jeunes au monde

 

13.       créent des occasions et des possibilités pour ce qui est de transformer les systèmes agroalimentaires sur tout le continent.

 

14.       L’Afrique pourrait être deux à trois fois plus productive qu’elle ne l’est actuellement.

 

15.       Les marchés alimentaires en expansion pourraient atteindre 1 000 milliards d’USD d’ici 2030.

 

16.       La mise en œuvre réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine pourrait accroître le commerce intrarégional des produits et services agroalimentaires de 20 à 30 pour cent d’ici 2040.

 

17.       La réponse aux chocs actuels, dont la pandémie, a conduit à l’apparition de nouvelles technologies et d’innovations qui remodèlent l’accès des agriculteurs et du secteur agroalimentaire aux marchés et aux services,

 

18.       et qui étendent les chaînes de valeur dans des zones qui étaient auparavant difficiles à atteindre.

 

19.       Ces tendances débouchent sur des scénarios de croissance propices à l’innovation et à l’investissement dans les systèmes agroalimentaires nationaux et régionaux.

 

Chères et chers collègues,

 

20.       L’Afrique vit une époque passionnante!

 

21.       La volonté politique est forte.

 

22.       Avec l’appui de cadres tels que le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine en vue de concrétiser l’Agenda 2063 de l’Union africaine, de grandes possibilités de solutions innovantes s’offrent à nous.

 

23.       Comment pouvons-nous accélérer les changements radicaux nécessaires à la transformation des systèmes agroalimentaires en Afrique?

 

24.       Permettez-moi de présenter trois grands moyens d’y arriver.

 

25.       Premier moyen: augmenter la productivité agricole.

 

26.       Cette productivité accrue permettra à l’Afrique de récolter les fruits du marché unique intra-africain.

 

27.       Elle débouchera sur une intensification agricole durable qui sera à la base de systèmes agroalimentaires résilients.

 

28.       Elle permettra de constituer des réserves alimentaires, de gérer les crises, d’atténuer les risques, de réduire la pauvreté et d’éradiquer la faim.

 

29.       Les nouvelles connaissances scientifiques, l’innovation et les technologies peuvent permettre l’utilisation durable d’intrants agricoles améliorés, dont les semences améliorées, les races animales et les engrais.

 

30.       Il en découle aussi des pratiques de gestion améliorées au sein des chaînes de valeur de produits entiers.

 

31.       En outre, des investissements dans des systèmes améliorés d’irrigation et de gestion des déchets permettraient d’obtenir d’énormes gains de productivité, qui sont à portée de main.

 

32.       Deuxième moyen: renforcer la résilience en relevant les défis liés à l’eau et au climat dans l’agriculture.

 

33.       Les populations rurales d’Afrique sont particulièrement exposées aux risques climatiques.

 

34.       Les systèmes agroalimentaires peuvent contribuer sensiblement à équilibrer le cycle global du carbone et à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

 

35.       La bonne gouvernance, grâce à des cadres institutionnels et juridiques, créera un environnement inclusif et favorable à l’adaptation de tous les acteurs à la crise climatique.

 

36.       Nous devons attirer des investissements efficaces dans l’agriculture durable et la gestion de l’eau.

 

37.       Nous devons investir dans les systèmes de données et de connaissances sur le climat, ainsi que dans les systèmes d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire et les catastrophes liées au climat.

 

38.       Le Portail de données en libre accès sur la productivité de l’eau (WaPOR), programme mondial et innovant de la FAO, permet de surveiller la production végétale et la consommation d’eau des cultures au moyen de la télédétection par satellite, et peut aider à moderniser les systèmes d’irrigation pour les rendre plus efficaces. Aujourd’hui, 15 pays africains y participent.

 

39.       Troisième moyen: exploiter le numérique et utiliser les données dans l’agriculture pour des politiques, une planification et une mise en œuvre fondées sur des éléments factuels, afin d’améliorer l’efficacité et d’atténuer les répercussions négatives sur l’environnement.

 

40.       Les capteurs, les satellites, l’intelligence artificielle et l’internet des objets révolutionnent l’agriculture, en raison de la place de plus en plus importante que prennent les données dans le secteur.

 

41.       La technologie des chaînes de blocs améliore radicalement la traçabilité et favorise la sécurité sanitaire des aliments;

 

42.       les plateformes de commerce électronique réduisent le coût des transactions, améliorent l’accès au marché et permettent d’augmenter les revenus et le bien-être des agriculteurs, en particulier des petits exploitants.

 

43.       Il faut développer les technologies et les outils numériques avec et pour les petits exploitants et les communautés rurales, afin de les faire participer à l’économie moderne et de réduire la fracture numérique.

 

44.       Voici quelques exemples de ce que fait la FAO à ce sujet:

 

•          La communauté de pratique e-Agriculture: une plateforme de partage des connaissances et de développement des capacités, qui compte plus de 18 700 utilisateurs enregistrés issus de plus de 190 nations membres.

 

•          L’application pour smartphone Nuru, qui aide à lutter contre la chenille légionnaire d’automne en Afrique.

 

•          L’Initiative Main dans la main, la Plateforme internationale pour l’alimentation et l’agriculture numériques et l’Initiative 1 000 villages numériques, qui mettent la technologie à la portée de tous.

 

•          Le Programme d’action régional pour l’Afrique de l’Initiative Villes vertes, qui, compte tenu du fait que l’Afrique connaît la croissance urbaine la plus rapide au monde, va renforcer les liens clés entre les zones urbaines et les zones rurales afin de promouvoir des systèmes agroalimentaires durables et des modes de vie urbains plus écologiques.

 

Chers amis,

 

45.       La transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables ne sera possible qu’avec des politiques intersectorielles, globales, cohérentes et coordonnées.

 

46.       Et avec les bonnes mesures d’incitation pour attirer les investissements.

 

47.       Le Cadre stratégique (2022-2031) de la FAO contribue à la réalisation du Programme 2030 par une approche ciblée de la transformation des systèmes agroalimentaires,

 

48.       pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

 

49.       La FAO n’a de cesse de tirer parti de son expertise et de son expérience pour travailler avec les principaux partenaires et parties prenantes afin de transformer les systèmes agroalimentaires de l’Afrique pour un avenir meilleur et plus radieux pour tous.

 

50.       Je vous remercie.