Directeur général QU Dongyu

TRENTE-SIXIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR LE PROCHE-ORIENT

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

08/02/2022

TRENTE-SIXIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR LE PROCHE-ORIENT

Manifestation parallèle à la réunion ministérielle: Eau, énergie et alimentation dans le contexte de la COP27 et de la COP28

Question du Groupe de haut niveau:

«Comment l’agriculture et les systèmes alimentaires peuvent-ils constituer la solution pour faire face aux risques climatiques au Proche-Orient et
en Afrique du Nord?» 

Allocution

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

8 février 2022

 

Mesdames et Messieurs les ministres,

Chers collègues,

 

1. Les systèmes agroalimentaires pâtissent gravement de la crise climatique et la région Proche-Orient et Afrique du Nord est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique.

 

2. Nous devons impérativement transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

 

3. Pour y parvenir, nous devons mettre en œuvre des innovations dans les domaines de l’information, des données, du numérique et des technologies, et dans l’investissement responsable.

 

4. Nous devons renforcer les institutions et les politiques et consolider nos partenariats.

 

5. Les deux prochaines conférences de l’ONU sur le climat, qui seront organisées dans la région, créeront des occasions décisives à saisir et un élan soutenu à exploiter pour mettre en lumière, sur la scène mondiale, l’importance à accorder au nexus eau-énergie-alimentation pour résoudre de façon globale les problèmes les plus urgents dans la région,

 

6. en soulignant les interactions et les arbitrages importants entre l’alimentation, l’énergie et l’eau.

 

7. L’ODD 2 consistant à venir à bout de la faim et de toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030 ne sera pas atteint si nous n’augmentons pas la productivité hydrique ni ne construisons une société économe en eau,

 

8. et pas davantage si nous ne développons pas les énergies renouvelables ni ne les diffusons pour aider les populations rurales à améliorer leurs moyens de subsistance et s’adapter à la crise climatique.

 

9. Si nous n’agissons pas rapidement, le rendement des cultures dans cette région pourrait baisser de 20 pour cent d’ici à 2050, baisse qui toucherait particulièrement les systèmes d’agriculture pluviale.

 

10. Et le bétail sera menacé par l’amenuisement des ressources en eau, la dégradation des terres et une moindre disponibilité des aliments pour animaux.

 

11. La mer d’Oman figure parmi les étendues marines où la hausse des températures et la réduction des précipitations sont appelées à être les plus fortes d’ici à la fin du siècle, ce qui nuira fortement à l’activité halieutique.

 

12. La crise climatique est aussi un facteur aggravant de la pauvreté et peut conduire à des migrations forcées, en particulier dans les zones d’instabilité sociale.

 

13. Pour assurer la sécurité alimentaire et une bonne nutrition, nous devons apporter des solutions à la pénurie d’eau, à la dégradation des terres et des sols, mais aussi aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux.

 

14. De nombreuses initiatives exemplaires ont été prises dans la région, notamment sur le verdissement du Moyen-Orient et le verdissement de l’Arabie saoudite,

 

15. et des progrès encourageants ont été accomplis au titre de la Déclaration arabe ministérielle de 2007 sur les changements climatiques.

 

16. Nous devons nous appuyer sur ces efforts, ainsi que sur la Déclaration du Caire de 2019, pour accélérer l’intégration du changement climatique à l’agriculture et vice‑versa.

 

17. La FAO continuera d’aider les pays à attirer des financements pour la lutte contre les effets du changement climatique et la mise en œuvre d’innovations au service de la résilience face au climat dans l’ensemble des systèmes agroalimentaires,

 

18. y compris avec l’appui du Fonds vert pour le climat, du Fonds pour l’environnement mondial et du Fonds d’adaptation.

 

19. Nous devons aussi augmenter la participation du secteur privé.

 

20. En tant qu’organisme chef de file de l’approche fondée sur le nexus eau-énergie-alimentation, la FAO collabore avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a codirigé les travaux du Groupe de travail technique chargé du thème «technologie, innovation et données».

 

21. La FAO a participé au Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur l’énergie qui s’est tenu l’année dernière et, le mois dernier, j’ai pris part à la réunion de haut niveau d’ONU-Énergie, où j’ai souligné l’importance d’inscrire le nexus eau-énergie-alimentation dans le plan d’action d’ONU-Énergie pour 2025.

 

22. La FAO continue d’aider ses Membres à mettre en œuvre les engagements de la COP26, notamment l’engagement mondial en faveur de la réduction des émissions de méthane, le Programme mondial d’adaptation et la Mission d’innovation agricole pour le climat.

 

23. Continuons à travailler ensemble de manière efficace, fructueuse et cohérente pour donner à la sécurité eau-énergie-alimentation un rang de priorité lors de la COP27 en Égypte en 2022 et faire qu’elle conserve son caractère prioritaire lors la COP28 qui doit se tenir aux Émirats arabes unis en 2023.

 

24. L’exploitation du potentiel des systèmes agroalimentaires au service du développement durable, la proposition d’un module de solutions pour le développement d’une agriculture écologique et résiliente face au climat sont au nombre des mesures d’importance fondamentale à mettre en œuvre pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

 

25. Je vous remercie de votre attention.