Directeur général QU Dongyu

Trente-sixième session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient - Dialogue de la FAO avec le secteur privé

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

12/07/2021

Trente-sixième session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient

Dialogue de la FAO avec le secteur privé

Allocution de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

12 juillet 2021

 

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues et amis,

1.         J’ai le plaisir d’ouvrir ce premier dialogue régional de la FAO avec le secteur privé dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord.

2.         Le dialogue d’aujourd’hui est l’occasion de nous écouter les uns les autres,

3.         de vous familiariser aux activités que la FAO mène dans la région et au-delà et

4.         de trouver des possibilités de mobilisation concertée, afin de concrétiser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD).

5.         La contribution de la FAO au Programme 2030 consiste à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux, afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

6.         Le nouveau Cadre stratégique de la FAO, qui orientera nos activités pendant la prochaine décennie, vise à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, pour les générations actuelles et futures.

 

Mesdames et Messieurs,

7.         Le secteur privé est un allié indispensable dans la lutte mondiale contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté rurale.

8.         Il est essentiel de nouer des partenariats constructifs et de collaborer avec le secteur privé pour atteindre les ODD.

9.         Il est encourageant de constater que le secteur privé manifeste son intérêt et sa volonté de soutenir le développement durable dans la région.

10.       Ensemble, nous pouvons relever les défis auxquels la région est confrontée et donner les moyens d’agir aux communautés les plus vulnérables, notamment les petits exploitants, les jeunes et les femmes, en menant des interventions inclusives en faveur des pauvres dans les zones rurales.

11.       Les investissements dans le secteur agroalimentaire sont une partie de la solution.

12.       En effet, ils peuvent favoriser l’introduction d’innovations, et donc de pratiques agricoles plus durables.

13.       Ils peuvent promouvoir des chaînes de valeur plus efficaces et des modes de consommation plus responsables.

14.       Les investissements ciblés peuvent également favoriser les modèles de développement qui offrent des possibilités d’emploi décent dans les zones rurales dans le cadre d’un développement rural inclusif.

15.       La FAO peut aider à définir des possibilités d’investissement dans l’agriculture et à les concrétiser.

16.       Depuis ma prise de fonctions, il y a moins de deux ans, je m’efforce d’établir des modes de collaboration transparents et axés sur les résultats avec le secteur privé, afin d’accroître les investissements responsables et productifs dans l’agriculture.

17.       La Stratégie de la FAO relative à la mobilisation du secteur privé 2021-2025 contribue à renforcer encore nos interactions,

18.       afin de susciter un changement en profondeur et des innovations ayant des effets et des bénéfices mesurables et durables.

19.       La collaboration avec le secteur privé peut permettre de:

o          renforcer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement;

o          diffuser les progrès accomplis en matière de données et de science;

o          améliorer la gestion et la diffusion des connaissances;

o          encourager l’adoption de pratiques durables dans les entreprises.

20.       Je vous invite tous à utiliser le tout nouveau portail «Connect» de la FAO, une plateforme interactive et un «guichet unique» consacré aux collaborations de la FAO avec le secteur privé.

21.       Le portail vous permet de vous engager, de faire des recherches et de découvrir les principales possibilités de partenariat et les modalités de la collaboration avec la FAO, qu’elle soit formelle ou informelle.

22.       La FAO continue en outre d’aider les pays à créer un environnement plus propice à l’investissement privé responsable.

23.       Dans le cadre d’un processus multipartite, la FAO a contribué à l’élaboration des Principes du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.

24.       Ces principes permettent aux opérateurs privés et publics de s’assurer que leurs investissements contribueront à la réalisation des ODD.

25.       Les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires sont essentiels pour parvenir à la sécurité alimentaire et garantir l’accès de tous à une nutrition sans danger et bonne pour la santé.

26.       Les investissements responsables contribuent dans une large mesure à:

o          l’amélioration des moyens de subsistance durables, en particulier ceux des petits exploitants et des membres des groupes marginalisés et vulnérables,

o          la création d’emplois décents pour tous les agriculteurs et les travailleurs du secteur de l’alimentation,

o          l’éradication de la pauvreté,

o          l’égalité sociale et l’égalité femmes-hommes,

o          la promotion de la participation sociale et de l’inclusion,

o          la croissance économique,

o          et donc à la concrétisation du développement durable.

27.       J’invite toutes les parties prenantes de la région à appliquer ces principes dans le cadre des efforts qu’elles mènent pour atteindre les ODD.

28.       Les innovations sont décisives à cet égard.

29.       Le financement novateur facilitera l’accès des petites et moyennes entreprises aux services financiers, en particulier dans les régions moins développées,

30.       et rapprochera les producteurs et les consommateurs dans des chaînes de valeur plus courtes et plus résilientes.

31.       La FAO est très favorable aux innovations numériques qui rendent les systèmes agroalimentaires plus inclusifs et plus durables et permettent d’offrir à tous une alimentation plus saine.

32.       Nous nous employons à promouvoir des innovations plus efficaces, plus respectueuses de l’environnement et plus inclusives dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture.

33.       Or, le secteur privé est idéalement placé pour soutenir les innovations et les technologies améliorées.

34.       L’innovation doit être un moteur, pour le secteur public et le secteur privé, ainsi que la société civile. 

35.       Cette conviction m’a poussé à créer le Bureau de l’innovation, afin de continuer à intégrer et à transposer à plus grande échelle les innovations dans les activités de la FAO.

36.       Ces réformes structurelles porteuses de transformation, ainsi que nos activités phares telles que l’Initiative Main dans la main, constituent un cadre solide pour obtenir des résultats collectifs significatifs.

37.       L’Initiative Main dans la main consiste à établir des partenariats fondés sur l’appariement avec des pays donateurs, des banques de développement et le secteur privé, entre autres, afin d’accélérer la transformation agricole et le développement rural durable.

38.       L’un des objectifs de la FAO consiste à faciliter l’accès des communautés les plus vulnérables aux investissements, aux marchés et à des outils de production plus efficaces, afin d’en faire des acteurs actifs de la transformation agricole et du développement rural.

 

Mesdames et Messieurs,

39.       La région Proche-Orient et Afrique du Nord est actuellement confrontée à plusieurs défis majeurs qui sont directement liés à la manière dont les aliments sont produits, transformés, distribués et consommés.

40.       Les indicateurs ne sont pas bons.

41.       Selon les estimations présentées dans la dernière édition de la «Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et la nutrition» de la FAO, plus de

51 millions de personnes souffrent de la faim dans la région.

42.       La faim continue d’augmenter dans la région et nous nous attendons à ce que la pandémie de covid-19 aggrave encore la situation dans les années à venir.

43.       Certes, les conflits et les crises sont les principaux facteurs de la détérioration de la situation en matière de faim, mais les systèmes agroalimentaires de la région ne sont pas en mesure de fournir à tous des aliments abordables, diversifiés, sûrs et nutritifs.

44.       La hausse de la demande alimentaire due à la croissance rapide de la population dans la région ainsi que les pressions qui pèsent sur l’environnement se sont traduits par une dégradation rapide des ressources naturelles de la région.

45.       Pourtant, alors que nos systèmes de production s’effondrent, nous continuons de gaspiller une grande partie des aliments que nous produisons.

46.       Nous avons le devoir de laisser à nos enfants un monde plus durable, pour leur avenir.

 

Mesdames et Messieurs,

47.       Le secteur privé est un moteur pour les marchés, les consommateurs et les agriculteurs.

48.       Une plus grande mobilisation de celui-ci peut favoriser le renforcement des capacités, les investissements et un nouveau modèle d’activité professionnel orienté vers les marchés.

49.       Je vous invite à nous faire part de votre point de vue sur les défis auxquels les systèmes agroalimentaires de la région sont confrontés et sur la manière dont nous pouvons les relever ensemble, afin de susciter une transformation efficace.

50.       J’attends avec intérêt vos idées sur la manière dont nous pouvons:

o          faire en sorte que chacun ait accès à une alimentation saine et abordable dans la région;

o          rendre les chaînes de valeur alimentaires plus efficaces, en diminuant le gaspillage et les pertes;

o          passer à une agriculture plus respectueuse de l’environnement et plus durable, qui préserve les ressources naturelles.

51.       Faites-nous savoir quels sont, selon vous, les goulets d’étranglement et les obstacles éventuels qui empêchent une plus grande mobilisation du secteur privé dans la région et comment les surmonter.

52.       J’espère que la réunion d’aujourd’hui n’est que la première d’une série d’échanges qui nous rapprocheront et nous permettront de mieux nous comprendre les uns les autres.

53.       Les résultats de ce dialogue seront présentés à la Conférence régionale pour le Proche-Orient en 2022, qui nous donnera l’occasion d’en débattre avec les gouvernements et les autres parties prenantes de la région.

54.       La FAO est prête à participer à vos côtés à la noble mission consistant à éradiquer la faim, à éliminer la pauvreté et à veiller à ce que personne ne soit laissé de côté en améliorant la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.

Merci de votre attention.